Vous pensez que chaque personne a le droit de choisir le moment de sa mort ? Que souffrir sur un lit d’hôpital est inhumain ? Vous êtes donc pour l’euthanasie. Pourtant, ce mot fait peur. Zoom sur cette pratique, encore illégale en France, mais encadrées par deux lois : la loi de 2002 sur le droit des malades et la loi Léonetti de 2005.La question de l'euthanasie demeure complexe et soulève de nombreuses controverses. En effet, la considération de l'euthanasie varie selon les convictions personnelles de chacun, à la fois du point de vue religieux et moral.Cependant, dans certains pays européens on constate que la Suisse et les Pays- Bas ont franchi de nouveaux caps de la légalisation de l'euthanasie. En tout cas ce qui nous semble primordial c'est le choix que l'on doit donner à chaque individu de décider de sa fin de vie, ce sujet ne doit plus être un sujet tabou.

A t-on le droit de demander à mourir ? Peut-on, au nom de l’aspect sacré de la vie, lui enlever toute sa beauté en maintenant en vie une personne qui souffre ? La souffrance, qu’elle soit physique ou morale, est celle du patient mais aussi celle de l’entourage et du médecin qui ne sait comment soigner la douleur.

N’en déplaise au code civil, l’Homme est le seul propriétaire de son corps et seul maître de sa vie. Il doit donc être le seul à décider de ce qu’il veut faire de son corps et de son esprit et y donner la mort s’il le décide car il sait mieux que quiconque ce qu’il désire.

L’euthanasie, pour ceux qui s'y déclarent favorables , c’est redonner ce sens à la vie en redonnant la dignité humaine aux mourants. Elle permet d’éviter la dégradation de l’individu, la perte de capacités physiques ou mentales qui détruisent l’image d’une personne auprès de ses proches ou d’elle-même et qui rendent parfois impossible le retour à une vie « normale » et agréable pour l’individu concerné.

Il n’est plus possible de parler de « bonheur de vivre » lorsque notre vie est dépendante de l’aide d’autrui : sentiment d’être un fardeau et sentiment d’inutilité sociale à la fois.

Les personnes qui s’opposent à l’euthanasie se mettent bien trop souvent dans la situation du proche qui décide plutôt que dans celle de la personne qui souffre. On souhaite parfois l’interdiction de l’euthanasie pour les autres et une exception pour soi-même, lorsqu’on est celui qui souffre.

On croit souvent que les religions s’opposent à l’euthanasie, et pourtant ce sont elles qui nous disent que la vie n’est qu’une étape et qu’il ne faut pas avoir peur de la mort ; cette peur qui fait bien souvent qu’on est contre l’euthanasie.

Pourtant si ce sujet fait polémique c'est parce qu'il divise la société ; en effet, ses opposants avancent d'incontestables arguments

Les religions le disent mais sans elles, on peut en avoir la conviction, la vie est un don. Si nous sommes vivants, nous ne savons pas pourquoi mais il y a probablement des raisons qui nous dépassent, il n’est donc pas de notre ressort d’y mettre fin.

Le patient doit décider s’il veut mourir ? Peut-on vraiment considérer que, étant donné l’état dans lequel se trouve le patient, il est apte à prendre des décisions raisonnées concernant la vie ? Quelle décision prendre dans le cas d’un patient inconscient ?

Bien souvent, la souffrance du patient se confond avec celle de l’entourage. L’entourage pourrait ainsi prendre la décision de l’euthanasie pour abréger les souffrances du patient sans avoir conscience que c’est avant tout sa propre souffrance qu’il cherche à abréger.

Autoriser l’euthanasie, c’est légaliser un empoisonnement, un meurtre, un suicide. Pire, c’est l’encourager car si on autorise le suicide contre la souffrance physique par l’euthanasie, pourquoi condamner les suicides contre la souffrance morale des gens en bonne santé physique ?

En conclusion, le phénomène de l’euthanasie suscite de vives réactions dans toutes les nations et on comprend maintenant aisément pourquoi. C’est un sujet "sensible" car il fait appel non seulement à la législation en place mais à notre culture, notre éducation, notre religion, notre système de valeurs...