Toujours le même cauchemar, toujours les mêmes couleurs, le même réveil, en sursaut. 

0 : 02 La douleur était aigue, très ! J'entendais une sorte de sifflement dans mon crâne. Je me levai en titubant, pris de vertiges.

Mes mains enveloppaient la coque de mon téléphone. Avec mon doigt, je faisait défiler le film. Il n'y avait que mon corps enveloppé confortablement dans ma couette ; seule ma petite tignasse brune dépassaient de la couette. Pendant de longues heures de film en accéléré, rien. J'allais me recoucher quand soudain, dans le coin de l'oeil, je remarquai une forme laiteuse se mouvoir sur l'écran.

Les battements de mon coeur s'accélérèrent. Sur mon téléphone, je vis s'approcher de mon lit une créature. Une sorte de chauve-souris dépourvue de poils, avec des articulations osseuses qui pointaient sous sa peau beige. Des trous remplaçaient ses oreilles, s'alignant sur ses petits yeux luisants. Elle se trainait au sol avec ses ailes squelettiques. Puis, avec ses petites griffes,  elle grimpa sur mon lit, s'agrippant à mes draps. Arrivée lentement au niveau de mon cou, elle posa sur ma joue ses crochets émoussés. Elle déplia une sorte de ventouse à l'endroit où devait se trouver sa bouche; qu'elle colla contre ma plaie. Au fur et à mesure qu'elle aspirait mon sang, son corps frêle était parcouru de spasmes tandis que de la salive blanche dégoulinait sur mon menton. 

Je plissais les yeux, incrédule...

La créature releva la tête. Sa "ventouse" était encore dépliée et formait un cercle inquiétant. Elle poussait des petits cris stridents.

Automatiquement, mes mains lâchèrent l'appareil pour couvrir mes oreilles. Le téléphone chuta et se brisa par terre.