Critique de « Les Combattants » par Arthur Eskenazi

« Les Combattants » est un film réalisé par Thomas Cailley avec Adèle Haenel et Kevin Azaïs dans les rôles principaux. Ce film raconte l’histoire d’Arnaud qui passe ses vacances avec ses amis à s’occuper de l’entreprise de son père qui vient de décéder, et de Madeleine, une survivaliste aussi belle que musclée. Cette dernière se prépare à la fin du monde qu’elle attend ...

... de poing ferme en s’entrainant tous les jours intensivement et en se nourrissant avec le stricte nécessaire, allant jusqu’à boire du poisson broyé. Le film se déroule en deux parties : avant et pendant un stage de survie auquel Madeleine participe, afin de poursuivre son entrainement suivie d’Arnaud, tombé éperdument amoureux d’elle lors de leur rencontre à la plage et prêt à tout pour rester à ses côtés. Leurs liens commenceront à se tisser lorsqu’il sera obligé de construire un abri de jardin pour les parents de Madeleine, la croisant donc tous les jours. On assistera donc au rapprochement des deux jeunes avec une forme de comparaison entre la femme forte et l’homme peureux. Une sorte d’antithèse est presque présente en ce duo de par le fait qu’ils sont réunis malgré leurs nombreuses différences.
Le film a remporté trois prix de la Quinzaine des réalisateurs mais n’en mérite peut être pas tant. Pourtant, il n’est pas fait que de défauts et n’est pas mal interprété (le jeu d’acteur est plutôt bon). Alors pourquoi ce film ne mérite-t-il pas ce prix ? Parce que c’est un film de qualité, mais pas vraiment plus. On ne ressent aucune grande sensation en regardant « Les Combattants » ; il arrive que ce soit drôle, quelques fois surprenant mais rien de saisissant. Son rythme un peu lent même dans les scènes d’action fait que le film tente en vain d’attirer l’attention du spectateur.
Le point fort de ce film est sans doute sa musique. Avec seulement trois compositeurs (Kostrok, Vitalik et Hit+Run) pour 1h38 de film, les morceaux de musique sont tous originaux et de grande qualité. Ils sont très bien adaptés aux scènes du film et lui donnent un petit côté mystérieux, bizarre, énigmatique. A l’inverse, les dialogues en sont le point faible. Ils donnent un rythme lent au film malgré quelques répliques convenables. À vrai dire, les meilleures scènes sont les plus silencieuses. Le jeu d’acteur y est alors complètement présent entre les expressions du visage et les regards. Cela permet au spectateur de croire à l’histoire du film.
Au final, « Les Combattants » est une sorte de buddy movie original mais lent. La fin, très cliché, est décevante de par son manque d’originalité par rapport au reste du film. On y retrouve les deux héros, regardant l’horizon et discutant de leurs aventures affirmant qu’ils seront prêts la prochaine fois. Dommage pour un film qui avait pourtant le potentiel pour être excellent.
Arthur Eskenazi, élève de seconde, lycée Jean-Jacques Rousseau