Critique d'American Sniper par Valentin Parietti
Par Jean-Jacques Rousseau le 28 mars 2015, 21:19 - Critiques de films - Lien permanent
Cinématographiquement et esthétiquement brillant, mais trop politiquement engagé ? C'est la question qui nous est venu à l'esprit après le visionnage d'American Sniper, le tout dernier film de Clint Eastwood. Il s'agit là de l'adaptation de ...
... la biographie de Chris Kyle, interprété par le talentueux Bradley Cooper, meilleur tireur d'élite de l'histoire militaire des États Unis.
Clint Eastwood au Festival International du film de Toronto, en 2010. Photo issue de l'article de Wikipedia.
50 nuances de Clint Eastwood
Il faut bien l'avouer : qui mieux que Clint Eastwood peut représenter le rêve Américain dans toute sa splendeur ? Acteur, producteur, réalisateur autodidacte et compositeur à ses heures perdues, son nom est synonyme de réussite. Clint Eastwood est au meilleur de sa forme ici, la tension dans le film est plus que présente et la réalisation est irréprochable. La scène de combat dans une tempête de sable est un bon exemple de l'impeccable et incroyable talent du cinéaste. On ne peut pas rester de marbre face à la maestria de la caméra. Pourtant, ce film souffre de son sujet car le réalisateur offre une version idéalisée et politisée de ce que l'histoire avait à apporter : le grand défaut du film est d'avoir été réalisé et vendu comme un film de guerre, alors qu'il s'agit en réalité d'un biopic. Ce problème de registre fait que tout le segment famillial est, en définitive, inutile au récit. Revenir sur la relation entre Chris Kyle et sa femme n'apporte rien à l'histoire, tout au plus marquer des temps de pause et créer un build-up toutefois diablement efficace.
L'action est prenante mais la fin décevante, mal amenée et révoltante qui conclut American Sniper - pourtant d'un très bon niveau pendant plus d'1h40 - est symptomatique de ce qu'est ce film : un film par Clint Eastwood, et surtout, pour Clint Eastwood. C'est un film de guerre qui ne s'assume pas. À voir pour tous les amateurs du genre, mais à éviter comme la peste pour tous les ennemis de la guerre. Âmes sensibles s'abstenir : si vous êtes trop progressiste, vous n'y verrez que de la propagande pour l'armée des États Unis. Et, vous aurez peut-être raison.