Le centre d’archéologie de l’université de Leiden (Pays-Bas) a lancé un projet européen sur l’impact écologique de la colonisation en Amérique. Pour beaucoup, le contact entre le "Nouveau" et l'"Ancien" monde aurait radicalement modifié les paysages. Mais bien au-delà de ce seul aspect qui répond à une actualité immédiate, Nexus 1492 a aussi pour objectifs d’étudier les  transformations économiques, sociales et culturelles au sein des sociétés amérindiennes. Le risque d’une telle étude est qu’elle ne débouche une nouvelle fois sur une vision binaire de l’histoire et se conclue par une charge contre les Etats responsables de la colonisation (qui ne sont pas les Etats de l'époque...) et des demandes de compensations ou des réparations ; une pente dangereuse car demain, d’autres chercheurs, appuyés par des organisations humanitaires et de défense des « sociétés dites traditionnelles » (un dernier adjectif qui n’a aucun sens en soi) se glisseront dans la brèche. Les descendants des Gaulois devront-ils attaquer en justice l’Etat italien pour avoir rasé les forêts de la Gaule chevelue ? On sait que cette Gaule forestière est un mythe forgé au XIXe siècle et que l’anthropisation avait déjà beaucoup transformé les forêts avant la conquête de César. Mais ne faisons pas de procès d’intention à ces équipes européennes qui ont déjà découvert que « l'empreinte écologique (N.B. cette notion, militante, est éminemment contestable et sa mesure encore davantage) de l'arrivée de Christophe Colomb a entraîné une première phase d'expansion de la forêt, une phase au cours de laquelle "la nature a repris ce qui lui appartenait", une expression largement utilisée à l'époque de Covid-19 » nous explique le journal de Jerez à propos d’Hispaniola (Haïti), avant que les plantations ne détruisent ce qui avait été repris pas la « nature ».

-Le projet Nexus 1492

-L'empreinte écologique des colonisateurs

-Le journal de Jerez