GéographieS et HistoireS à Stan

Malthus

Déjà au XIX avec Malthus

 

«Mais il suffit que l'homme regarde autour de lui pour qu'il soit frappé par le spectacle offert par les familles nombreuses: en comparant ses moyens personnels de subsistance (qui n'excèdent guère la mesure de ses besoins) avec le nombre des individus entre lesquels il devra en faire le partage (et ce nombre peut fort bien s'élever jusqu'à sept ou huit sans que ses moyens soient fort accrus), il éprouve la crainte de ne pouvoir nourrir les enfants qu'il aura fait naître. Tel serait du moins l'objet de son inquiétude dans une société fondée sur un système d'égalité, si toutefois il peut en exister une. Mais dans la situation actuelle, d'autres considérations interviennent. Ne court-il pas le risque de perdre son rang et d'être forcé de renoncer à des habitudes qui lui sont chères ? Quelle occupation, quel emploi sera à sa portée? Ne devra-t-il pas s'imposer des travaux plus pénibles ou se jeter dans des entreprises plus difficiles? Pourra-t-il procurer à ses enfants les avantages d'éducation dont il a joui lui-même ? Si leur nombre grandit encore, est-il assuré que ses efforts suffiront à les mettre à l'abri de la misère et du mépris qui l'accompagne ? Enfin, ne devra-t-il pas renoncer à l'indépendance dont il est fier, pour avoir recours à une charité toujours insuffisante?

 

Dans toute société civilisée, des réflexions de ce genre sont bien faites pour prévenir, et préviennent en effet, un grand nombre de mariages précoces, et s'opposent à cet égard à la tendance naturelle.»

 

Thomas-Robert MALTHUS (1798), SUR LE PRINCIPE DE POPULATION

Quel problème est identifié par l'auteur?

Quelles solutions semble-t-il préconiser?

 

A partir du cours, montrer que l'analyse faite par l'auteur repose sur une erreur manifeste.