Au Japon
au Sud-Ouest de Tokyo
Le 29 Janvier 1877
Chère Mère
Autrefois tu me disais de penser à mon bonheur avant tout. «Ne fais pas de choix pour réjouir tes proches ni pour t'assurer un honneur digne d'un général américain».
Tu me le répétais sans cesse.
Cela fait deux ans que je n'ai pas vu tes yeux étincelants comme des étoiles dans un ciel d'été, et tes cheveux voguant dans le vent.
Cela fait dix-neuf ans que je n'ai pas vu mon père. Même sans l'avoir connu, je sais qu'il m'a légué deux grandes valeurs.
La première est le courage. Il permet de laisser place aux sentiments face à la raison.
La seconde est la force intérieure. Elle permet de rester serein dans les moments durs comme la guerre.
Avant de partir, l'alcool était mon principal défaut, désormais c'est l'amour.
Tu vas sûrement te demander où je veux en venir. Et bien voici un petit poème pour te préciser ma pensée.
Mon âme a bien changé
La flamme s'est dirigée
Vers la nature
Et la culture
C'est mon futur
Différente est la vie
Dans ce splendide pays
Ses courageux guerriers aux nobles esprits,
A leur manière, fidèle à leur pays.
Mais la guerre a fait se confronter,
Oh! deux nations toutes deux cultivées
Une pour la paix, l'autre pour dominer
Rien que pour eux, c'est un honneur,
Aimer à servir l'arme au cœur,
Immortel, vaillant et sans peur
Sage est celui qui le demeure
Comme tu as peut-être pu le comprendre j'ai embrassé la cause des samouraïs. Leur courage m'a inspiré. Nous savons tous deux que la volonté de trois cents hommes libres ne fait pas le poids face à la force de mille soldats.
Je te fais mes derniers adieux car la guerre fait rage.
Ton fidèle fils Nathan
P.S: Dis à mon petit frère Jimmy que je l'embrasse fort et qu'un message se cache dans les trois derniers strophes de mon poème.
T.A