Paris, 8 mai 1993

Mère,

Je vous avais déjà parlé de mon souhait, fonder ma famille dans les plus pures traditions…
Mais malgré mon amour passionnel pour mon mari, mon désir ne pourrait être exaucé… Mes deux enfants sont mort-nés. Leurs si petites têtes, chevelue pour l'un et à peine chauve pour l'autre, leurs petits corps rosés, immobiles, gisant sur le linceul blanc à côté de mon lit, je les regardais sans aucun sentiment macabre, sans aucune réaction, sans même un brin de compassion face à ces… à ces MORTS!

Après de longs mois, je fis mon deuil de ces petits êtres à qui on enleva la vie.

Je savais que si Dieu les fit asseoir à son chevet, il les protégerait jusqu’à ma venue pour l'éternel. Mère, aujourd'hui je me confie à vous car après plusieurs essais d'enfantement, la conclusion tomba, je fus devenue stérile,

Voilà pourquoi, mère, je ne vous adresserai plus la parole, de peur qu'on ne vous juge.

Mère, c'est à cet instant que je vous fais mon adieu.

                                                                                 L'étrangère


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Suite à la mort de mes enfants

Puis mes essais d'enfantement

Ainsi je devenue stérile

C'est pour cela ma chère maman

Par peur de trop de jugement

Que je ne vous reverrai plus

Mais je vous garde toujours de vue.

Ecrit par Andréa