La Rose Blanche

 

 

En 1942, de nombreux jeunes étudiants refusaient d'accepter le totalitarisme dans lequel avait sombré l'Allemagne. Ils voulaient sauvegarder leur indépendance d'esprit face au "nihilisme intellectuel" que représentait le nazisme. Révoltés par la dictature hitlérienne et les souffrances causées par la guerre, des étudiants de Munich décident d'agir.

 

Le groupe de résistance La Rose Blanche fut fondé au printemps 1942, à l'université de Munich, par Hans Scholl et Alexander Schmorell. C'était une organisation de résistants allemands qui écrivirent sur les murs des slogans pacifistes et antifascistes, collectèrent du pain pour des détenus de camps de concentrations, s'occupèrent de leurs familles et distribuaient des tracts. Les étudiants se référèrent dans leurs tracts à d'éminents penseurs et écrivains comme Schiller, Goethe, Novalis, mais aussi Lao Tseu, Aristote, et citèrent également la Bible. Les destinataires de ces tracts, pour la plupart écrivains, professeurs d'université, directeurs d'établissements scolaires, libraires et médecins de Munich et de ses environs, étaient censés reproduire les tracts et les envoyer au plus grand nombre possible de gens.

 

Les actions de la Rose Blanche furent prises en exemple à partir de janvier 1943 par des intellectuels du sud de l'Allemagne et de Berlin. Leurs tracts furent également recopiés et distribués à Hambourg par un groupe de jeunes gens en contact avec la Rose Blanche, qui s'était constitué autour de Hans Konrad Leipelt.

 

Le 18 février 1943, Hans Scholl et sa sœur Sophie lancèrent des centaines de tracts dans la cour intérieure de l'université de Munich ; le concierge les arrêta et les livra à la Gestapo. Après leur arrestation, Hans et Sophie Scholl sont amenés au palais Wittelsbacher, le principal centre de la Gestapo. Ils y sont interrogés et maintenus en détention jusqu'au 21 février. Lors de son arrestation, Hans Scholl possède un écrit de Christoph Probst, un autre membre du réseau, ce qui conduit à l'arrestation et à l'inculpation de celui-ci.

 

Hans et Sophie Scholl, ainsi que Christoph Probst, sont jugés par le Volksgerichtshof (« tribunal du Peuple ») présidé par Roland Freisler lui-même, venu de Berlin. Ils sont tous trois condamnés à mort sous les chefs de « haute trahison et intelligence avec l'ennemi, incitation à la haute trahison, atteinte à l'effort de défense ».

Au cours du procès, Sophie Scholl fait face avec un courage inébranlable et déclare : « Ce que nous avons dit et écrit, beaucoup le pensent. Mais ils n’osent pas l’exprimer. » Hans Scholl lui aussi résiste jusqu'à la fin en déclarant : « Dans quelque temps, c'est vous qui serez à notre place. » Le procès dure à peine trois heures. Ils sont guillotinés dans la prison de Stadelheim, près de Munich, le jour même de leur condamnation, le 22 février 19439. D’autres résistants, Alexander Schmorell, Willi Graf et le professeur Huber sont décapités quelques mois plus tard.

 

Au total, 16 membres du réseau paient de leur vie, soit par exécution, soit par mauvais traitements dans les camps et 80 personnes furent arrêtées dans le sud de l'Allemagne. Le réseau de Hambourg fut lui aussi démantelé par la Gestapo à l'automne 1943 où 50 personnes furent condamnées à des peines de prison allant jusqu'à cinq ans, pour avoir été en contact avec la Rose Blanche.

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