Anselm Kiefer/ Paul Celan: l'écriture contre les ténèbres, (voir lien conférence plus bas)
Les poésies de Paul Celan tout comme les toiles d’Anselm Kiefer sont traversées par le traumatisme de la Shoah. Pour Celan, il est impossible de mettre en mots l’innommable, sauf à déconstruire la langue de mort des bourreaux, à la cribler de trous et à la vider de son sens…

Quant à Kiefer, plasticien non juif né en Allemagne après la Shoah, il met en scène un univers concentrationnaire hérissé d’arbres calcinés, jonché de chaise vides d’où toute présence humaine est abolie, des champs lacérés par les bombes, dont les lignes de fuite se confondent avec les rails qui mènent à Auschwitz. Ainsi le poète et le peintre creusent-ils l’espace tragique d’un vide qui n’est pas néant, mais "ce reste sans reste qu’on appelle cendre" (Derrida).