Des plaisirs et des jours

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Ma rencontre avec Constance Bonacieux (Maéva)

       J'avais croisé Constance Bonacieux à plusieurs reprises car elle était, elle aussi, très proche de la reine Anne d'Autriche. En effet, je suis proche de la reine car je fais partie, comme Constance, de ses servantes et du petit nombre de personnes auquel elle peut se confier. Lorsque je ai vu Constance pour la première fois, je lui ai donné environ vingt-cinq ans. Cette femme était très belle. Elle avait des cheveux bruns et de magnifiques yeux bleus aussi profonds que le fond des océans. Ils brillaient au soleil comme de l'argent. Constance avait aussi des dents blanches et bien alignées, ainsi qu'un magnifique teint marbré de rose et d'opale comme le couché du soleil.  

      Un jour que nous étions à un bal donné par le roi, elle s'avança vers moi et nous discutâmes de d'Artagnan, elle déclarait:
« En ce moment-même je nage dans le bonheur très chère.
- Ah oui! pourquoi ? 
- Car j'aime un homme, il a un visage long et brun, les pommettes des joues saillantes ce qui est un signe d'astuce et des muscles très développés.
- Ne serait-ce pas d'Artagnan? Le gentilhomme félicité par notre roi lors de son exploit contre le cardinal ? lui demandais-je.
- Oui, madame c'est bien lui, le jeune apprenti mousquetaire de M. de Tréville.
- Je comprends que vous l'aimiez, affirmais-je, mais vous êtes déjà mariée à M. Bonacieux. Et si monsieur apprenait que vous étiez la maîtresse de ce jeune homme que dirait-il, qu'est-ce qu'il vous fera? Je pense qu'il risque de monter sur ses grands chevaux et de vous couper la tête!
- Qu'est-ce que vous pouvez avoir comme pensées négatives! Mon mari n'en sera strictement rien, de plus il est à la Bastille. Il le saura seulement si vous avez la mauvaise intention d'aller le voir et de lui faire part de la confidence que je vous ai faite.
- Ne vous faites pas, je ne lui dirais rien.
- Sur ce, il faut que je vous quitte, il faut que j'aille divertir Madame la Reine.
- Au revoir, à une prochaine fois, Constance! »