Travail de lecture n°1: quelques exemples de devoirs
Voici quelques exemples de devoirs d'élèves qui, comme vous, ont réalisé l'exercice demandé. La qualité de leur devoir réside dans la juste compréhension et application des consignes.
Je vous rappelle que vous deviez exprimer votre avis personnel sur une nouvelle, en rédigeant trois paragraphes argumentés. Chaque paragraphe devait exprimer votre point de vue au sujet d'un aspect de l'œuvre lue (histoire, personnages, style de l'auteur, sa vision du monde...) et s'appuyer sur des exemples précis extraits du livre. Je vous rappelle également que pour assurer la cohérence de votre critique, chaque paragraphe devait être introduit par un connecteur logique. Enfin, je vous avais demandé d'employer un vocabulaire varié et adapté afin d'exprimer votre ressenti personnel, de manière à enrichir votre vocabulaire des sentiments.
Je vous laisse apprécier les devoirs de vos camarades, le seul but de leur publication est de vous aider. Je remercie donc toutes les personnes qui m'ont permis de publier leur travail dans cet objectif.
Bonnes lectures!
La surpopulation
Dans le silence du soir, Lee Hoffman
1ère critique
Premièrement, cette nouvelle m’a plu par la manière dont elle se déroule, l’auteur ne nous explique pas tout directement. En effet, nous ne savons pas tout de suite ce qui est arrivé à Jimmy et Beth, les enfants « qui étaient partis ». Aussi, l’incohérence entre le grand nombre d’enfants (présents dans le récit ou seulement évoqués) et la restriction de ceux-ci (deux enfants par couple) par l’Etat n’est pas expliquée avant la fin de la nouvelle. L’auteur laisse les lecteurs arriver à des conclusions seuls en « semant » des indices tout au long de cette histoire, ce que j’apprécie beaucoup aussi.
Malgré cela, la quasi neutralité qu’utilise l’auteur à travers l'explication du père, lorsque ce dernier expose le stratagème qu'il a adopté avec sa femme au sujet de leurs enfants et la raison pour laquelle ils doivent agir ainsi m’a glacée. D’ailleurs, l’auteur emploie un champ lexical presque administratif lorsqu’il parle de la restriction des nativités due à la surpopulation : « permis de vie », « droit de se reproduire », « individus », ou encore « officiel » (p 56-57). Ensuite l’intolérance de la mère, Théa, à l’égard des émotions des autres m’a révoltée, plus précisément lorsqu’elle dit qu’une femme qui pleure est humiliant.
En dernier lieu, cette nouvelle m’a fait réfléchir à ce constat qui est proche, voir même sous nos yeux peut-être : la surpopulation. Mais selon moi, celle-ci n’est pas le réel problème, la surconsommation de certains est la véritable raison de tant d’inégalités et bientôt de pénuries dans de nombreux domaines. L’obligation des Etats de restreindre leur natalité pourrait être une réalité envisageable dans un futur proche, comme elle l’est malheureusement, déjà appliquée en Chine. Effectivement, avant 2016, un couple chinois ne pouvait avoir qu’un enfant, depuis le premier janvier 2016, il peut en avoir deux (quelle merveilleuse avancée). Ce qui m’effraie est que cette restriction puisse être un jour appliquée à l’échelle mondiale et que les mentalités ne changent pas au sujet de cette surconsommation de la société d’aujourd’hui.
Margault R. 3e5
2ème critique
La nouvelle qui traite le sujet de la surpopulation a été écrite par Lee Hoffman. On peut également la trouver dans le recueil « 10 façons d’assassiner notre planète » créé par Alain Gousset et édité par Flammarion en 2007. Les dix nouvelles de ce recueil dévoilent un aspect qui nuit à notre planète. Au début de chaque nouvelle, Alain Gousset écrit un commentaire pour poser le cadre. Ce texte raconte l’histoire d’une famille assez particulière dans le futur. La scène se passe la veille des cinq ans de la fillette. Cette enfant n’est pas censé être née puisque c’est la troisième enfant de ce couple, or, pour ne pas aggraver le cas de surpopulation, l’État n’autorise que deux enfants par couple soit un par personne.
D’une part, je trouve cette nouvelle choquante : les personnages me paraissent ignobles car ils sont capables de tuer leurs propres enfants s’ils n’obtiennent pas un droit de garde, et à plusieurs reprises, ils agissent de cette manière comme si cela était normal. D’autant plus qu’au début de la nouvelle, on peut ressentir une affection entre le père et la fille, cette incohérence avec leurs autres actes accentue mon impression que ces personnes ont un coeur de pierre. Ce que je ne comprends pas c’est pourquoi le père finit par pleurer : « Brusquement, sans qu’il puisse en comprendre la raison, Winston se mit à pleurer », je trouve cela incohérent et je suis toujours aussi troublée de savoir que ces parents peuvent tuer leurs enfants sans ressentiment.
D’autre part, je ressens de la colère contre l’État qui n’est pas opposé voire qui les encourage en créant un système de pilule pour permettre à l’enfant de se nourrir sans souffrir et un service de ramassage des corps : «Le service de ramassage serait bientôt là. Maintenant, ils s’occuperaient de tout, comme ils l’avaient déjà fait deux fois auparavant ». De plus, un âge limite est fixé pour les enfants non légaux, ce qui me surprend et me fait me demander : «Pourquoi avoir un autre enfant pour le tuer ensuite ? ».
Ensuite, la description de la mère de famille m’a surprise, elle n’est pas beaucoup développée mais le peu d’éléments que nous savons d’elle la rendent hautaine et insensible à mes yeux : « Une femme pleurait. En public. C’était humiliant de voir ça, tu peux me croire ». Il est étonnant qu’elle soit autant mise en retrait, on pourrait donc croire que les mères de cette époque ont un rôle moins important que celles d’aujourd’hui qui sont impliquées en général. Je me questionne sur ce personnage : « Est-elle réellement dure où est-ce une façade qui cache une sensibilité ? ». Cette mise en retrait me contrarie,je pense que si cette mère était davantage mise en valeur le rendu de la nouvelle serait différent.
Pour finir, j’ai beaucoup apprécié la manière d’écrire de l’auteur même si en général, je n’aime pas ce style d’histoire. Par contre, cette nouvelle m’a réellement intéressée car dans le cas contraire je ne me serai pas autant questionnée à son sujet et elle ne m’aurait pas fait ressentir autant d’émotions. Ce texte m’a appris que la surpopulation est un fait grave et que nous n’y réfléchissons pas assez, elle m’a confortée dans mes principes et m’a permis de voir où les solutions prises par le gouvernement pouvaient mener (la limite d’enfants par couple entre autre). Je pense que plus de personnes devraient la lire car elle nous permet de nous rendre compte de la chance que nous avons aujourd’hui de pouvoir vivre librement.
Clara D. 3è 5
La déforestation
"Longue vie à Monsieur moustache" de Mikaël Ollivier
«Longue vie à Monsieur Moustache» est une nouvelle de Mikaël Ollivier disponible dans le recueil «Nouvelles vertes», édité en 2005 par les éditions Thierry Magnier. Elle dénonce la déforestation -excessive et effectuée de manière non durable par les Hommes- à travers les histoires simultanées de Sophie, chercheuse bataillant afin de trouver un remède à la leucémie grâce à une fleur, la pervenche d’Amazonie, et de Frank, son beau-frère, père d’une enfant atteinte de cette maladie et patron d’une entreprise vendant du bois exotique qu'il coupe en Amazonie. L’une a besoin de cette fleur pour élaborer un remède dont a besoin l’autre qui, lui, la détruira inintentionnellement, réduisant à néant par la même occasion ses espoirs de garder sa fille.
Pour commencer, je n’ai pas aimé le caractère assez cruel de cette nouvelle car j’ai ressenti de la tristesse et de la colère pour ce père qui semble aimer sa fille plus que tout, jusqu'à être «fou de douleur, de culpabilité, de haine et d'amour» (l. 20-21 page 114) rien qu'à l'idée d'admettre que sa progéniture est condamnée. Je trouve donc profondément injuste le fait qu’il la perde, même si son travail est mauvais, son comportement très imparfait. Je pense que l’on devrait avoir droit au pardon pour mieux agir et se reconvertir, ne pas avoir un sentiment de défaite amer et de regret en pensant à nos erreurs passées.
Pour continuer, j'ai, comme on peut le remarquer dans le paragraphe précédent, deux principales reproches à adresser au père :
Il m'a premièrement semblé immature et un peu égoïste – bien que l'on puisse aussi le placer en victime à cause de la mort de sa fille- car il préfère retourner en Amazonie au lieu de demeurer au chevet de celle-ci, croyant qu'il prouve qu'il est fort et sûr qu'elle s'en sortira parce que «rester aurait été l'aveu qu'effectivement, il se préparait au pire» (L. 25-26 page 112). Mais c'est ridicule. Alice, sa progéniture, a besoin de lui : elle est malade ; perdre la face dans ces situations-là devrait donc être le dernier de ses soucis.
Deuxièmement, j'ai été étonnée car il ne se pose pas plus de questions sur son métier tandis qu'Alice est malade. Il continue de supprimer des parties entières de forêt juste pour l'argent - nous retrouvons donc l'éternel appât du gain dans ses motivations- auquel il continue de penser en se reprochant son retour en Amazonie car selon lui, «trop d'argent était en jeu» (L. 22 page 112). Il ne se demande donc pas si l'augmentation des cancers pourrait avoir un lien avec son activité, s'il pollue, si son travail est dangereux pour la planète ou même si, à cause des répercussions de tous ces vecteurs, il ne serait pas une des raisons indirectes de la maladie de sa chère fille.
Ensuite, mon ressentiment à la lecture de cette histoire a été amplifié par la chercheuse, Sophie, qui avait beaucoup de mal à obtenir des crédits pour ses recherches de la part du gouvernement car, comme le dit son mari, «il y a belle lurette que la recherche est devenue une affaire de gros sous» (L. 10-11 page 106). Pourtant, elle est en mesure de trouver une antidote qui sauvera probablement une bonne quantité de personnes…
Par ailleurs, dans mes deux paragraphes précédents, on retrouve des références à l'argent avec les crédits et le budget mis en jeu. En effet, progressivement, tout au long de la nouvelle, j'ai été écoeurée par l'omniprésence de la monnaie, du profit, réalité s'appliquant aussi bien à l'environnement développé dans cette histoire qu'à notre univers. Le champ lexical du luxe, du prix élevé est par exemple utilisé à la page 113 : «parquets coûteux, des terrasses somptueuses, des abords de piscines de luxe» (L. 19 à 21), mettant en avant également le fossé entre la société de consommation et la préoccupation naturelle durable. Le narrateur dénonce donc un monde, notre monde, où l'argent s'est mis à nous gouverner, provoquant des situations qui, quand on prend du recul, sont tout à fait ridicules et absurdes : le père abandonne sa fille au chevet de la mort en la laissant en France pour un bénéfice qu'il ne peut perdre, comme si c'était une question de vie ou de mort ; les dirigeants préfèrent garder leurs fonds pour du business plutôt que de les dépenser pour une tâche d'avenir: la préservation de l'espèce humaine.
D'autre part, j'ai jugé remarquable et très bien menée la dénonciation de la déforestation et de la destruction de la nature de la part de Mikaël Olivier. L'histoire en elle-même, montrant le suicide progressif de notre civilisation qui dégrade la nature alors que celle-ci pourrait lui venir en secours et guérir des maladies avec le père qui «tue» sa fille montre bien ce phénomène. L'opposition des champs lexicaux de la luxuriance de la faune et de la flore à celui de la démolition et du chantier («forêt incroyablement dense», «fougères géantes», «vacarme des animaux», etc opposés à «cendre chaude et humide», «odeur du bois coupé», «bruit des tronçonneuses», etc page 111), l'hyperbole exagérant l'état de la vallée aux lignes 15 et 16 page 113, les procédés littéraires utilisés par l'auteur le dénoncent aussi.
Enfin, malgré ma rancoeur, j'ai apprécié cette oeuvre grâce à sa lecture simple et facilement compréhensible, son humour noir habilement filé lors de la chute qui repose sur une «étrange» coïncidence entre ce père refusant de voir mourir sa fille adorée qu'il finit néanmoins par tuer indirectement en «écrasant» littéralement la seule chance insoupçonnée de survie de celle-ci. Cette simultanéité des deux événements (la découverte du remède et la suppression de son ingrédient) à des milliers de kilomètres d'écart sonne à mes yeux comme une sorte de punition accordée par une entité supérieure (laquelle?) à Frank pour tous les arbres, tous les bois, tous les bosquets, toutes les forêts qu'il a dévastés, coupés et rendus comme «un champ de bataille après bombardement» (L. 15-16 page 113) : pour les pans entiers de planète et de nature qu'il a détruits et m'a, de ce fait, fait rire, me rappelant un proverbe que j'aime beaucoup, bien qu'il soit un peu âpre pour cette situation: «Comme on fait son lit, on se couche».
Alexandra C. 3è5
La destruction de la faune et de la flore
Le texte sur lequel j'ai choisi de donner mon point de vue fait partie d'un recueil de nouvelles nommé " 10 façon d'assassiner notre planète " présenté par Alain Grousset . Il s'agit de la nouvelle : "Les oiseaux " de Thomas Disch, 1972.
Dans un premier temps, le fait que cette histoire mette en scène deux animaux et plus précisément des canards ne m'a pas vraiment intéressé . Mais j'ai été rapidement captivée par l'histoire car j'ai ressenti du suspense exprimé par des phrases incomplètes se terminant par des points de suspension: "Ça a un goût de ..." (L.26 P.39). Et finalement j'ai beaucoup apprécié que l'auteur fasse réagir des animaux en montrant leur découragement, leur espoir aussi. Le narrateur fait donc une sorte de personnification constante en donnant tout d'abord des prénoms à ses personnages et en leur associant des réactions humaines.
Dans un deuxième temps, l'auteur fait une description sordide de la pollution. Par exemple, dès la premiere phrase, Thomas Disch nous énumère des quantités de produits dangereux présents dans l'atmosphère et sur terre : "il y aura 100 tonnes de CO2 émis dans l'atmosphère, accompagnées d'une tonne d'oxyde d'azote et d'une tonne de souffre [...] Mais qu'également 1000 tonnes de déchets industriels seront produits"( lignes 2- 6, page 37 ) .On voit donc que la terre est dans un triste état, à tel point que les oiseaux migratoires n'arrivent plus à se repérer. Normalement ces oiseaux trouvent le sud grâce à leur instinct qui les guide mais à cause de la pollution, ils n'y arrivent plus. Tous ces éléments m'inquiètent sur le futur de notre descendance.
Pour finir, en écrivant cette nouvelle, Thomas Disch a voulu faire réagir les jeunes lecteurs en leur prouvant que la pollution a des graves conséquences pour l'environnement. Le quotidien des animaux peut devenir déplorable à cause de l'action des hommes , il y a aussi le réchauffement climatique et malheureusement ce n'est pas tout. En lisant cette nouvelle, cela m'a fait penser à une fable car il y a des animaux qui sont mis en scène pour dénoncer des comportements humains. Et s'il devait y avoir une morale, ce serait l'importance de préserver la planète !