A l’occasion de la soirée d’inauguration de la 32e
édition du festival théâtral du Val d’Oise, les élèves de 3e du
collège Saint Exupéry de Villiers-le-Bel ont
assisté à la représentation d'Actéon miniature et ont rencontré son metteur en scène, le marionnettiste Renaud Herbin. Interview réalisée par David, Djhorobo et Selin.

Pourquoi revisiter aujourd’hui Actéon, une histoire vieille
de 2500 ans ?
Des artistes l’ont fait avant moi et d’autres le feront
après. Les histoires servent à cela. Elles sont faites pour être
transmises.Dans toutes les grandes
cultures, il y a des récits qui se transmettent. A l’oral, comme dans la
Grèce antique, c'est-à-dire 500 ans avant Jésus-Christ, où sous d'autres formes, elles sont parvenues jusqu’ici et perdureront encore demain. C’est sur ces
mythes, ces légendes que se sont faites des générations et des générations. Et à chaque fois, ils font
sens car ils se réactualisent.
Quelle est votre lecture personnelle de l’histoire d’Actéon,
comment vous êtes vous approprié la métamorphose d’Ovide ?
Ça, je vous laisse le découvrir. J’en donne une lecture à
partir de ce qui me touche dans le récit. C’est le principe de
l’interprétation. Mais ce que je vous propose c’est aussi une expérience de l’ordre du
visuel, un voyage sensible.
En quoi consiste le métier de marionnettiste ?
En effet c’est mon métier. J’ai d’abord fait une école pour
l’apprendre pendant trois ans à Charleville-Mézières et je l’exerce depuis 1999. Être marionnettiste, c’est comme être un comédien ou un danseur, ou faire du
cirque… C’est un métier qui repose sur une certaine technique. Je travaille avec
et sur les objets, en l’occurrence des marionnettes de plein de sortes différentes (à fils,
à gaines...) et des formes plus contemporaines ou moins inspirées de la
tradition.
Qu’est-ce qui vous a poussé à faire un spectacle sans
parole ?
La parole pour moi, c’est une possibilité. Bien sûr, je peux
l’utiliser, l’enregistrer… C’est un medium parmi d'autres que j’utilise en tant qu’artiste
parce qu’il me permet de traduire, de communiquer, de transformer ce que j’ai à
dire. Mais mon instrument à moi, c’est la marionnette et elle ne
parle pas. Elles pourraient parler d’ailleurs comme celles des Guignols de
l’Info mais finalement non. Il y a l'éloquence du corps et de la matière brute qui s'anime (on joue avec 80 kilos de terre brune dans Actéon). Ce sont
différents outils d’expression possibles et tout aussi intéressants.
Papier de Kevin et Jordan