Court-Miracles, une tragicomédie pour acrobates et marionnettes
Par Sébastien Féranec (Collège Claude Monet, Magny en Vexin (95)) le 24 novembre 2014, 09:27 - Critiques - Lien permanent
Dans le cadre de la 32e édition du festival théâtral du Val d'Oise, nous sommes allés voir Court -Miracles, mis en scène par Christian Coumin et interprété par la troupe Le Boustrophébon. Cette pièce programmée au théâtre L'Orange bleue, à Eaubonne, raconte la guerre d’une manière amusante grâce à ses acrobates et leurs marionnettes.
Le spectacle est surprenant car il se joue sans dialogues. En effet, les personnages jouent bien ensemble mais sans se parler. Un pianiste accompagne et rythme ce qui se passe sur scène comme dans les films muets de Charlie Chaplin. La musique jouée en direct sert à exprimer les sentiments des personnages et les transmettre aux spectateurs. L’absence de mots oblige les comédiens à jouer en accentuant leur gestuelle pour réussir à nous faire comprendre ce qu'ils font.
Au début et à la fin de la représentation, on aperçoit des rats qui gravitent autour de la cabane en bois qui sert de décor. Ils symbolisent la saleté et la puanteur en période de guerre. Les costumes bien réalisés représentent les corps mutilés des soldats revenus du front.
Les hommes blessés s’entraident pour lire le journal, se rouler une cigarette et ont aussi recours à des pantins à l’aspect comique et grotesque. Ils s’unissent et se complètent sur scène pour accomplir des numéros de jonglage, de danse sur rollers, de funambulisme sur un fil électrique… souvent humoristiques car déséquilibrés.
On ne distingue plus vraiment les hommes des marionnettes qui une fois animées paraissent elles-mêmes humaines. Citons pour exemple, le petit garçon qui porte sur son dos un sac de patates où est caché le marionnettiste qui le rend mobile. Quand une charrette remplie des corps morts à la guerre est tirée par un fossoyeur, le haut du corps de l’acteur vivant mime un des cadavres tandis qu’avec ses jambes, il fait avancer la marionnette qui le transporte.
Au début du spectacle, une infirmière porte un petit garçon blessé et essaie désespérément d’enlever le bras du bonhomme qui lui tombe sur la figure. Ce genre de comique de gestes revient souvent et rend plus drôle le sujet terrible de la pièce.