Regardez "Man" et la version confinée. Qu'en pensez-vous? Faites un
résumé et donnez votre avis.
→ Man, court métrage d'animation de Steeve CUTTS (2012)
→ Man 2020, film d'animation de Steeve CUTTS (2020)
Résumé
"Man" est le seul être humain représenté dans les deux films, pourtant il symbolise
l'humanité entière.
* Dans le premier film, le personnage commence par écraser une coccinelle, se fait des bottes en peau de serpent. Puis, dans une escalade de violence et de vitesse, ne se séparant plus de son arme à feu, il tue de plus en plus d'animaux de toutes les tailles et de toutes les espèces, d'abord pour se nourrir ou s'habiller, mais aussi gratuitement, pour se divertir. Malheureusement, nous voyons que l'homme pollue, torture, enferme des animaux, se livre sur eux à des expériences. Il s'en prend également aux forêts, qui deviennent des piles de papiers. Il bâtit des mégalopoles gigantesques d'où disparait toute trace de nature. A la fin, la planète devenue noire est réduite à des montagnes de déchets où Man trône au sens propre, réjoui du carnage infligée à la terre. Lorsque des extra- terrestres débarquent et le transforment en déchet, on comprend bien que l'homme est puni de ses mauvaises actions.
• Le second film, Man 2020, encore plus court, reprend le même personnage. Pendant qu'il passe la période de confinement liée au coronavirus chez lui devant la télévision, à l'extérieur la nature reprend peu à peu ses droits : les animaux reviennent en ville, ils en prennent possession. Partout, leur nombre augmente jusqu'à ce que toutes les espèces réunies s'en donnent à cœur joie et dansent en compagnie des arbres qui ont pu repousser en paix. Le confinement terminé, Man sort de sa maison. Sa première action est d'écraser une coccinelle qu'il aperçoit avec un air cruel et supérieur.
Mon avis
- Les deux films sont une critique de la manière dont se comporte l'humanité : exploitation de la nature, destruction, folie des grandeurs, violence, massacres... Man, qui ne sort plus sans son pistolet, est sans doute une critique du port d'armes légal aux Etats-
Unis. De plus, on a une image peu glorieuse de l'homme chez lui : bedonnant, vautré devant sa télévision, en train de manger de chips, il n'a pas l'air intelligent ou cultivé.
- Ces deux films peuvent se regarder l'un après l'autre et en boucle : 2012, 2020, 2012,
2020, etc. Le raccord est la scène de la coccinelle. Cela prouve que l'homme n'a pas rete- nu la leçon de 2012, puisqu'il recommence son action destructive exactement de la même manière.
- La musique, l'apprenti sorcier de Paul Dukas, est bien choisie. Elle montre que l'homme se prend pour cet apprenti sorcier qui ne contrôle plus rien. Son tempo rapide et puissant souligne d'une part les excès et la folie croissante de l'homme, d'autre part elle illustre la
joie immense des animaux libérés.
- Les deux films sont réalisés en noir et blanc. Seul le ciel (et quelques éléments) est en couleur, en jaune. On voit le ciel s'obscurcir puis devenir entièrement noir au fur et à mesure de la menace et de la destruction. En revanche, il redevient jaune et s'éclaircit dès
que la nature reprend ses droits. Je trouve que c'est un procédé intéressant.
- Je pense que l'auteur, Steeve Cutts, s'est inspiré de faits réels pour faire sa version 2020de Man. A cause du confinement, on entend à nouveau mieux les oiseaux, les voitures comme les avions circulent et polluent moins, on a aperçu des cerfs en ville, jusqu'à des
rorquals près des côtes en Méditerranée ! Les bancs de poisson se renouvellent, car la pêche intensive a régressé...
- J'ai bien aimé ces deux films d'animation. J'ai trouvé qu'il y avait de l'humour, même si le sujet est très sérieux. Par ailleurs, Man et Man 2020 sont des films muets, et je trouve que l'absence de paroles ou d'explication est plus clair qu'un long discours. C'est même
très efficace, on saisit très bien le message. Malheureusement, l'auteur est pessimiste et ne se fait pas d'illusions sur la nature de l'homme, ses actions et ses conséquences. Je dois dire que je partage son avis.