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Classes de 3e

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02 March 2019

Entretien avec Gaël Faye

Nous avons écouté en classe un entretien avec Gaël Faye à l'occasion de la parution de Petit Pays. Le voici : 

Musicien, Gaël Faye vient de publier son premier roman, « Petit Pays », aux éditions Grasset. Le Franco-Rwandais nous livre le récit poignant d'un enfant à Bujumbura dans les années 1990 qui raconte comment les guerres du Burundi et du Rwanda ont mis fin à son insouciance. Récompensé par le premier prix littéraire de la rentrée, décerné par la Fnac, ce livre sélectionné aussi dans la première liste du prix Goncourt, est l'un des grands coups de cœur de la rentrée littéraire.

RFI : « Petit pays », c’est aussi le titre d’une de vos chansons. Le pays c’est le Burundi, vous y êtes né, et il sert de cadre à ce livre dont l’action se déroule dans les années 1990. Mais pourquoi petit ?

Gaël Faye : « Petit pays », dans un premier temps, c’était un terme affectif, et puis il y a également une histoire à hauteur d’enfant. C’est un regard d’enfant, donc le « petit », c’était aussi pour évoquer ce regard d’enfance.

Le héros, Gabriel, a une dizaine d’années en 1992. Alors ce n’est pas vous exactement, Gaël Faye, même si vous partagez de nombreux points communs : un père français, une mère rwandaise, une enfance au Burundi… Peut-être le même refus à prendre parti et choisir entre être Hutu ou Tutsi. Mais est-ce que les ressemblances s’arrêtent là exactement ?

Gabriel et moi partageons effectivement les mêmes origines, la même identité. Mais au-delà de ça, ce qui m’intéressait, c’était de retrouver les saveurs, les couleurs, la musique de cette époque-là. C’est ce qui me rapproche le plus de ce personnage. C’est pour ça que j’ai voulu parler au « Je ». C’était vraiment pour retrouver ces sensations.

Donc à la fois c’est votre histoire, mais pas complètement ?

Non, ce n’est absolument pas mon histoire. Je n’ai pas vécu ce que le personnage traverse. Par contre, je l’ai mis à l’intersection de mes propres origines. Je lui ai donné les interrogations qui moi-même m’ont traversé également et moi c’était surtout un exercice qui m’a permis de me replonger avec délectation dans cette époque bénie du temps béni [rires]. Et c’est le paradis perdu qui m’intéressait avant tout, cette impasse, ce petit cocon dans lequel je me suis senti bien en tant qu’enfant et dans lequel tout adulte peut se remémorer son enfance aussi de cette manière-là. C’est surtout un roman qui aborde la question du paradis perdu.

Au début, c’est le paradis perdu. D’ailleurs le livre a un ton léger puisque ce jeune narrateur raconte sa famille, son père, sa mère qu’il aime beaucoup, ses copains, les quatre-cents coups avec la bande des jumeaux : Armand, Gino… C’est les cinq garçons inséparables. Gabriel découvre la vie… Tout est frais. Et puis, peu à peu, l’histoire de l’Afrique le rattrape : les guerres au Burundi, au Rwanda, les massacres qui vont donner un ton beaucoup plus grave au récit. Est-ce que cette douleur, que vous avez connue enfant, s’est accentuée au moment de l’écriture ou s’est atténuée comme un fardeau qu’on dépose ?

Je n’ai pas eu besoin de ce livre pour déposer un fardeau ou pour être dans une forme de thérapie par l’écriture. La musique m’avait permis déjà de franchir ce pas. Ce roman, je l’ai écrit beaucoup plus en souriant qu’en pleurant. Parce que j’ai réussi à faire surgir un monde qui a disparu, qui reste dans la mémoire, dans les souvenirs de personnes qui ont vécu cette époque-là. Au fil de l’écriture, j’ai ressenti des choses comme dans une séance de spiritisme. J’ai ressenti de vieilles sensations. Je n’ai pas ressenti de douleur. Je l’ai même atténuée. La guerre, la souffrance est pour moi atténuée, non seulement par le regard de l’enfant, mais même dans les descriptions.

Ce qui s’est passé dans ces régions-là a atteint des sommets de violence et d’horreur que même la littérature ne pourrait pas décrire. Et j’ai essayé – comme le personnage met la violence à distance, moi-même en tant qu’écrivain à ce moment-là – j’ai essayé de mettre le plus longtemps cette violence à distance et de ne pas trop la décrire.

http://www.rfi.fr/culture/20160908-gael-faye-petit-pays-absolument-pas-histoire

 

08 November 2018

Le fameux questionnaire

Le Questionnaire de Proust (1886)

 

En 1890, à 19 ans, Marcel Proust, futur grand écrivain français, répond à un jeu venu d’Angleterre, qu’on pratiquait en société et qu’on appelait « Confessions » : vous comprendrez pourquoi puisque vous avez vous-mêmes répondu aux questions (un peu modifiées) de ce test de personnalité ! Maintenant que vous avez donné vos propres réponses, découvrez celle de Proust. 

 

 

 

 

 

 

Les réponses de Marcel Proust au fameux questionnaire :

Trait caractère. - Le besoin d’être aimé et, pour préciser, le besoin d’être caressé et gâté bien plus que le besoin d’être admiré.
La qualité que j’admire le plus chez un homme. - Des charmes féminins.
La qualité que j’admire le plus chez une femme. - Des vertus d’homme et la franchise dans la camaraderie.
Qualité que j’admire le plus chez mes amis. - D’être tendre pour moi

Mon principal défaut. - Ne pas savoir, ne pas pouvoir "vouloir".
Mon occupation préférée. - Aimer.
Mon rêve de bonheur. - j’ai peur de le détruire en le disant.
Quel serait mon plus grand malheur. - ne pas avoir connu ma mère / grand-mère.
Ce que je voudrais être. - Moi, comme les gens que j’admire me voudraient.
Le pays où je désirerais vivre. - Celui où certaines choses que je voudrais se réaliseraient comme par un enchantement et où les tendresses seraient toujours partagées.
La couleur que je préfère. - pas les couleurs, mais leur harmonie.
La fleur que j’aime. - La sienne- et après, toutes. 

L’oiseau que je préfère. - L’hirondelle.
Mes auteurs favoris en prose. - Aujourd’hui Anatole France et Pierre Loti.
Mes poètes préférés. - Baudelaire et Alfred de Vigny.
Mes héros dans la fiction. - Hamlet.
Mes héroïnes favorites dans la fiction. - Bérénice.
Mes compositeurs préférés. - Beethoven, Wagner, Schumann.
Mes peintres favoris. - Léonard de Vinci, Rembrandt.
Mes héros dans la vie réelle. - M. Darlu, M. Boutroux.
Mes héroïnes dans l’histoire. - Cléopâtre.
Mes noms favoris. - Je n’en ai qu’un à la fois.
Ce que je déteste par-dessus tout. - Ce qu’il y a de mal en moi.
Caractères historiques que je méprise le plus. - Je ne suis pas assez instruit.
Le fait militaire que j’admire le plus. - Mon volontariat !
La réforme que j’estime le plus. -
Le don de la nature que je voudrais avoir. - La volonté, et des séductions.
Comment j’aimerais mourir. - Meilleur - et aimé.
État présent de mon esprit. - L’ennui d’avoir pensé à moi pour répondre à toutes ces questions.
Fautes qui m’inspirent le plus d’indulgence. - Celles que je comprends.
Ma devise. - J’aurais trop peur qu’elle ne me porte malheur.

04 October 2018

Prométhée

Nous avons parlé en classe de Prométhée, ce titan qui rivalisa avec Zeus en se moquant de lui et pour aider les hommes. Celui qui, selon certains traditions, serait le créateur d' homme ! Nous avons vu aussi le terrible châtiment qui a été le sien. Pour joindre l'utile à l'agréable, vous pouvez consulter la rade dessinée Prométhée, de Christophe Bec : histoire ce passe de nos jours, mais des catastrophes mondiales terrorisent les population. Par exemple, tous les avions en vol s'écrasent au sol — ce qui fait penser à certaines dystopies, n'est-ce pas?. Toutes les catastrophes ont lieu à 13h13, et on se demande si des extraterrestres ne sont pas responsables. Or, régulièrement dans la rade dessinée, deux planches entières sont consacrées au titan Prométhée. On le voit enchaîné à son rocher, le foie dévoré par l'aigle... L'artiste a repris pour ce début de l'histoire des tableaux connus. Il faut lire la suite pour connaître le rapport entre Prométhée et les cataclysmes...

386px-Jan_Cossiers_-_Prometheus_Carrying_Fire.jpg
386px-Jan_Cossiers_-_Prometheus_Carrying_Fire.jpg, oct. 2018

 

02 October 2018

Sofia, le robot

Merci Tahar d'avoir attiré mon attention sur Sofia, un robot humanoïde créé par une entreprise de Hong Kong et qui "vit" en Arabie Saoudite : Sofia a même la citoyenneté saoudienne ! Son visage assez réaliste est capable de prendre des expressions humaines ; elle marche, mais de manière saccadée. 

Elle a donné de très nombreux entretiens télévisés qui sont faciles à retrouver sur internet : il est impressionnant de la voir répondre, mais en réalité tout est préparé à l'avance, et il semble que Sofia réponde beaucoup moins bien lorsqu'on la questionne à l'improviste.... Certains sont critiques. Par exemple, cet article du Monde : https://www.lemonde.fr/pixels/article/2018/01/23/que-sait-reellement-faire-sophia-le-robot-dont-l-intelligence-est-contestee_5245841_4408996.html

Renseignez-vous, faites-vous votre propre idée. Ce robot nous ramène à la question de notre premier chapitre : nos créations risquent-elles de se retourner contre nous ? 

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