Un début de récit inquiétant. Vérifiez bien votre encodage ADN avant de lire ces feuilles. Qui sait, vous subirez peut-être le même sort que Thaner.

Bonne lecture et exigez la suite:



Station sous-marine Atlantis 002, Latitude 33.024543, Longitude -37.339251

15h50_05_Août_2023

 

C’était pour maintenant. Toutes les dix dernières années, il avait attendu ce

moment avec impatience, ne cessant d’étudier pour son projet. Ce projet portait

le nom d’Arena Future. Il avait engagé des chimistes, des neuroscientifiques, des

biologistes, des physiciens, des ingénieurs, des mécaniciens, des architectes et

des ouvriers pour parvenir à accomplir Arena Future, mais il lui manquait encore

une seule catégorie : les cobayes. Et sélectionner ces cobayes, il fallait respecter

des conditions de fonctionnement. Les études accomplies sur son ordre étaient

claires : les cobayes ne pouvaient être sélectionnés aléatoirement.

Bien que ses « activités » n’aient jamais été agréées par les autorités, ce

projet-là était différent. Il était censé être secret, et il allait s’assurer qu’il le soit.

Il avait déjà pris la mesure minimale : verrouillage de tous ses documents par

empreinte digitale. Si quiconque ne faisant pas partie de son projet  se trouvait

au courant de l’existence de celui-ci, il veillerait à ce que cet individu soit

éliminé avant d’avoir pu avertir qui que ce soit.

Son téléphone sonna. Il ne doutait pas une seconde que c’était son équipe,

l’informant d’une victoire. Et, encore une fois, il avait raison. Comme toujours.

Il avait toujours eu raison. Et ce n’était pas maintenant que cela allait changer.

 



constituaient cet Armement. Un quatrième appel. Il savait que c’était le dernier.

Les neuroscientifiques avaient découvert comment provoquer le but du projet

Haine Future.

Enfin. Tous les éléments étaient en place pour qu’il puisse faire son

expérience. Cette expérience qui lui prenait tout son temps pour sans cesse

donner des ordres, expliquer à tout le monde ce que tout le monde devait faire,

et présenter les choses telles qu’il les voyait.

Cet homme porte le nom de directeur.

Chapitre I

Sous marin ‘‘Le tunnel’’, destination inconnue

22h29_14_Avril_2024

Thaner Geneste était terrorisé.

Des cheveux noirs mi-longs, un teint pâle, des yeux d’un bleu très sombre,

14 ans, domicilié à Sainte-Eulalie-en-Born.

Il était simplement parti en mer avec ses parents. En chemin pour aller à la

gare, cinq types en costume avaient commencé à les suivre. Puis, armés d’une

barre de fer, trois ont assommé ses parents. Il avait alors essayé de s’enfuir, mais

trois des types l’avaient rattrapé. Il avait essayé de se débattre, mais les types

étaient forts. Ils l’avaient fait entrer de force dans une camionnette. Avant le

démarrage, il avait entendu un des types qui avaient attaqué ses parents dire au

« - Allo, les urgences ?! Un couple est blessé ! Nous sommes au 220, Allée

de la bergerie, à Ste-Eulalie-en-Born ! L’homme a trébuché en tenant sa femme

par la main et ils sont tombés tous les deux ! J’ai peur qu’ils n’aient perdu la

mémoire… Venez vite ! »

Il avait peur qu’ils aient perdu la mémoire, Thaner en doutait bien. Étant en

4ème, il avait étudié les zones du cerveau, et les coups que les types avaient donné

sur la tête de ses parents étaient parfaitement visés : ils avaient frappé pile là où

la mémoire se trouve dans le cerveau, sans aucun débordement nulle part.

Il n’aurait pas su dire combien de temps dura le trajet, mais il n’avait pas

vu le ciel : lors de sa sortie, ils avaient placé un tuyau qui l’avait mené dans un

bâtiment sombre. Le tuyau s’était refermé dès qu’il était rentré dedans, puis il

avait entendu la camionnette repartir.

Dans le bâtiment, il y avait seulement un couloir. Thaner l’avait emprunté,

et il avait débouché dans une petite salle d’au maximum 6m2. La porte s’était

refermée automatiquement. Une petite table au bas plein était devant lui, et elle

contenait une ouverture fermée, comme pour qu’il reçoive quelque chose.

Soudain, la table s’alluma. Thaner se maudit alors  intérieurement de ne pas s‘en

être douté : une table tactile ! Des images d’armes comme un arc, un lance-

pierre, et même un bazooka étaient affichées. Thaner fit défiler la liste et

sélectionna l’arbalète. L’image s’agrandit, et il put choisir les couleurs. Quand il

cliqua sur ‘‘Terminé’’, l’ouverture dans la table s’ouvrit, et l’arbalète…SON

arbalète était sortie. Il s’en saisit, et une voix fit : « Veuillez vous allonger, merci

de votre coopération », quand la table se rétracta au sol, et qu’un lit sortit du

mur. Un lit…de chirurgie ! Lorsqu’il s’était allongé dedans, des liens

métalliques lui avaient enveloppé les bras et les jambes, tandis que des lumières

aveuglantes s’allumaient de toutes parts et que des gens en équipement de

chirurgien étaient rentrés dans la salle en poussant des chariots pleins de

seringues, et Thaner avait même aperçu un écran à ADN… Tandis qu’on lui

inoculait un anesthésiant, il avait failli mourir de peur, avant de succomber aux

Lorsqu’il s’était réveillé, la salle était dans un véritable  bazar, et aucune

trace des chirurgiens. Ses liens s’étaient rétractés dans le lit de chirurgie, et la

porte était grande ouverte. Avant de se jeter dehors, il avait vu l’écran à ADN

allumé avec affiché son ADN. Il avait bien vu des gènes insérés dedans, mais il

n’avait aperçu que les mots « photolasers » et « noblorayons ». Il était passé par

le même tuyau qui l’avait amené ici, qui le conduisit dans une autre

camionnette. Après une route pleine de cahots, ses yeux furent bandés et il

rentra dans un autre véhicule. Dans une discussion avec un type en costume et

quelqu’un d’autre, il entendit distinctement les mots : ‘‘navette’’ et ‘‘arène’’. Le

second mot le fit frissonner. Il avait toujours trouvé que se battre était aberrant,

et maintenant qu’il était en chemin vers une arène, il lui sembla que son cœur

La navette l’avait amené dans quelque-chose qui lui avait semblé être un

sous-marin. Et maintenant, il était là, sans trop savoir ce qui allait advenir de lui.

Il regarda l’endroit où il se trouvait. Un petit compartiment, avec quelques

personnes de son âge. Garçons et filles, tous plus paniqués les uns que les autres,

et dont le visage ne se reflétait pas sur les vitres teintées. Après ce qui lui avait

semblé durer une éternité, le sous-marin s’ébranla, et s’arrêta. Thaner entendit

un tunnel d’arrimage se déployer, et lorsqu’il vit une porte s’ouvrir, il fit comme

les autres : il se leva. Une grande bousculade s’en suivit, mais pas comme l’on

pourrait le croire pour aller devant : tous les enfants étaient terrorisés, et

craignaient ce qui allait advenir d’eux, et se battait donc pour aller derrière.

Après avoir été emporté dans la foule, Thaner fut projeté en avant, et voyant

qu’il ne reculait pas, tout le monde se cacha derrière lui, à part quelques filles et

une majorité de garçons. Sans trop savoir quoi faire, il avança ; tout le monde

sur ses talons. Ils débouchèrent dans un couloir trop étroit pour que deux

personnes puissent se mettre côte à côte. Ainsi, personne ne put se bousculer,

mais à la fin, Thaner eut l’impression d’être projeté hors du couloir. Il était entré

dans une salle très longue, qui abritait des cabines. Il y en avait tellement que

chacun d’eux pouvait en avoir une pour lui seul.

Il entra dans la sienne. Encore une fois, il y avait une table tactile. Mais là,

elle était déjà allumée. Lorsqu’il s’approcha, la voix automatique dit :

« Bienvenue. Vous avez selectionné votre arme dans une autre salle il y  a

quelque minutes. Il s'agit d'une arme à ''Photolasers'', qui ne tire pas de

vraies munitions, mais peuvent vous être mortelles. Les armes à

photolasers peuvent également émettre des noblorayons pour vous sauver

Soudain, le sol s’affaissa et Thaner tomba dans un tuyau. Il atterrit dans

une sorte de désert avec des rochers et des mauvaises herbes. Il savait que

ce qu’il avait devant les yeux était une pure et simple reconstitution, bien

que son créateur soit talentueux. La sortie du tunnel s’était rétractée. Il

récupéra son arbalète qui était tombé par terre. Un autre garçon était arrivé

à deux mètres de lui. Un blondinet, avec des yeux bleus, et un fusil qu’il

tenait contre son corps. Il avait un polo bleu et un jean qui tombait sur ses

chaussures de marche. Thaner vit qu’il était nerveux. Il s’approcha. L’autre,

qui l’avait aperçu, s’écria :

- Quoi quoi, répondit Thaner.

- Qu’est-ce que tu me veux ?

- Rien… Mon nom est Thaner.

- Jefferson, dit l’autre.

Il y avait un ton méprisant dans sa voix, et on aurait l’impression qu’il

essayait de détruire la tête de Thaner avec la seule force de son regard.

- Bien… je crois qu’on est tous les deux dans la même galère,

- Comment ça ? gronda Jefferson.

- J’avais remarqué, lâcha Jefferson.

- Et il doit en avoir d’autres comme nous. Il faut chercher.

- Sans moi. Je vais explorer.

- On se retrouve ici, alors.

- Non.

A ces mots, Jefferson partit. Thaner se dirigea dans la direction

opposée.