Un exposé  brillant de Camille. Vous la connaissez déjà, elle a gagné un concours d'écriture. Peut-être avez-vous lu le billet la concernant?

Un exposé remarquable car il combine bien culture, analyse et expérience esthétique vécue personnellement. Camille est allée voir les oeuvres à Barcelone. Deux oeuvres : Maison de Gaudi et Narcisse de Dali

ATTENTION : il s'agit du premier brouillon de Camille. Après un premier oral blanc, elle a supprimé la troisième partie (moins d'analyse par rapport aux 2 premières et donc exposé déséquilibré). Elle a intégré "la lumière" dans sa 1ère partie.

 

 

Introduction :

J’ai choisi 2 oeuvres pour mon analyse. La première est de Gaudi, considéré comme un annonciateur du surréalisme : la casa Battlo

La seconde de Dali un des plus grand incarnateur du surréalisme : la métamorphose de Narcisse.

 

Problématique :

Nous chercherons à dégager les valeurs d’imaginaire et de rêve, nous analyserons comment ces 2 auteurs transposent les notions de rêve et d’imaginaire, sur fond de traditions, de légendes, de mythologie et de symboles.

Explication du « SURREALISME»

Nous allons aborder le sujet du Surréalisme.

Le surréalisme est un mouvement littéraire et artistique né en France à la suite de la première Guerre Mondiale. (Années folles ?)

Il se dresse au nom de la liberté, du désir et de la révolution, contre les

conventions sociales, morales et logiques, et leur oppose les valeurs de l’imagination, du rêve et de l’écriture automatique révélant le « fonctionnement réel de la pensée». Les trois premiers surréalistes sont André Breton, Louis Aragon et Philippe Soupault. Ils sont persuadés que cet art peut transformer la société et les esprits.

 

Le rêve sera le premier moyen d’investigation. Breton disait « raconter le

rêve c’est commencer la révolution » « seul le rêve, créateur d’images,

permet à l’homme d’échapper à la raison »

 

Contexte historique précis :

En 1902, Alphonse XIII restaure la monarchie après un régime parlementaire.

A la suite de l’exposition universelle espagnole de 1888, dont l’objectif est de promouvoir le pays en tant que puissance industrielle et de renforcer son commerce extérieur, Barcelone, en plein essor industriel et économique (port le plus important du pourtour méditerranéen mais aussi hauts fourneaux font de Barcelone la capitale industrielle de l’Etat espagnol), connait alors un développement et un renouveau culturel et artistique important. Les valeurs catalanes sont défendues (le catalan) ainsi que la recherche d’une autonomie régionale.

La population s’accroît. C’est dans ce contexte que naît le Passeig de Gracia, artère principale de la ville et emplacement de choix de la bourgeoisie catalane.

Les personnalités les plus aisées de la bourgeoisie y construisent leurs demeures, dessinées par de prestigieux architectes. La famille Batllo décide de confier la construction de leur maison à un génie de l’architecture : Antoni Gaudi.

En 1937, lorsque Dali peint « La métamorphose de Narcisse », l’Espagne est plongée depuis près de deux ans dans la guerre d’Espagne, qui oppose le dictateur Franco aux républicains venus au pouvoir en 1931 après l’abdication d’Alphonse XIII au profit de généraux. Dali est alors en exile à Londres.

 

Mouvements culturels :

Le « Modernisme »

La première oeuvre s’inscrit dans un mouvement artistique qui appartient au « Modernisme » (ou Art Nouveau Catalan ou Style Moderne) Il se situe à la fin du XIXème siècle et début du premier quart du XXème. L'Art Nouveau en Catalogne a un extraordinaire développement, car la Catalogne est ouverte aux tendances venant d'Europe pour se différencier de l'Espagne. La Catalogne cherche à renforcer son

nationalisme à travers cette architecture moderne (c’est une région riche –voir plus haut-), dans une période marquée par la "Renaixença" (Renaissance « économique »).

Le modernisme catalan « revisite » les techniques traditionnelles de construction et de décoration. Il utilise des matériaux anciens (brique, pierre, bois) et nouveaux (le fer, verre) et de nouvelles techniques en céramique.

Les modernistes croient à l’imagination comme créateur de symboles et font abstraction de toute contrainte académique.

 

Le modernisme s’inscrit dans une recherche ornementale et esthétique,

inspirée de la nature qui s’inscrit en réaction contre la banalité de l’industrialisation.

 

Le surréalisme :

Le surréalisme est influencé par les théories que le célèbre psychiatre Sigmund Freud a publiées en 1900 dans un livre intitulé « l’interprétation des rêves ».

« Le rêve est un message venu de l’intérieur, du plus profond de soi ».

On a tous des désirs. Cependant il y a les désirs conscients (désir de manger du chocolat, d’être riche) et il y a les désirs inconscients. Pendant que la conscience se repose les désirs inconscients surgissent dans les rêves.

MAIS ATTENTION pour surgir dans le rêve, les désirs doivent se déguiser sinon, ils sont repoussés. Le rêve est un message codé."

 

Les surréalistes privilégient les éléments disparates du rêve.

Le rêve est un enchaînement, une composition d’éléments signifiants qui peuvent paraître n’avoir entre eux ni logique ni cohésion. Seules les associations libres sont un code d’accès aux pensées latentes du rêve, à ce que le rêveur sait sans le savoir.

Les surréalistes auront à coeur de reconnaître le génie de Gaudi et de le réhabiliter, si bien que Gaudi sera au final classé dans le mouvement avant gardiste du surréalisme. Antoni Gaudi ne fait ni parti du mouvement de l’art nouveau, ni du mouvement surréaliste, il fait le lien, la transition, entre ces 2 mouvements.

 

Les oeuvres / Les auteurs :

Lors d’un séjour à Barcelone j’ai fait la découverte de deux génies. Je ne pouvais pas ne pas m’y référer pour cet exposé bien que le travail de confrontation demandé sur ces deux oeuvres ne soit pas des plus simples. Il me faut à mon tour faire partager les émotions que ces deux oeuvres m’ont procuré.

La casa Batllo, oeuvre architecturale de Gaudi, de 1904 à 1906.

Gaudi est né en 1852 et meurt en 1926 à l’âge de 74 ans dans l’anonymat. Il suit des études d’architecture entre 1876 et 1878 pendant lesquelles personne ne décèlera ses futurs talents.

Le commanditaire de la casa Batllo est M. Battlo. Il occupera l’étage principal (le premier) et donnera en location les autres appartements (au nombre de 8) de cet immeuble comme il est d’usage à cette époque à Barcelone. La Casa Battlo est considérée dans le monde entier comme étant l’une des meilleures représentantes de l’art du XXè siècle. Cette reconnaissance sera définitivement confirmée en 2005 lorsqu’elle fut déclarée « Patrimoine de l’Humanité » par l’UNESCO. La casa Battlo appartient à l’art nouveau catalan mais elle est

considérée par les surréalistes comme un mouvement avant-gardiste de leur propre mouvement. Cette oeuvre a immédiatement retenu mon attention. J’ai été séduite par la façade de cet immeuble. Le sentiment d’étrangéité initial a cédé la place à celui de la curiosité et de l’émerveillement. J’avais hâte de pénétrer dans cette maison fantastique pour laquelle je ne savais vraiment pas à quoi m’attendre. J’ai été surprise de ma réaction en y pénétrant. Je m’attendais à avoir une réaction de répulsion étant donné que cette architecture ne correspondait à aucune référence architecturale que je connaissais. (Il est en effet plus facile de dire « je n’aime pas » lorsque l’on ne connaît pas). Mais ici une curiosité nouvelle, sans à priori, est venue m’envahir. Gaudi a en effet une façon bien à lui de nous envelopper et de nous faire adhérer à sa vision du mariage de la nature et du fonctionnel. Ne sommes nous pas tous formatés pour catégoriser et voir les choses selon un ordre et une pensée bien établis? Littéralement transportée dans l’imaginaire de Gaudi, j’ai arpenté les différentes pièces de cet immeuble avec émerveillement et surprises. Son oeuvre nous ramène aux origines de la vie, (Gaudi était très croyant), tout simplement et donc aux fondamentaux de l’existence humaine et non au

matérialisme. Peut-être est-ce pour cela qu’un sentiment de bien-être m’a accompagné tout au long de cette visite. Littéralement transportée dans le rêve et l’imaginaire de Gaudi. J’ai eu l’impression que le temps s’était arrêté, et j’ai été d’émerveillements en émerveillements. Je citerai ici Gaudi :

« L’homme ne crée pas… il découvre ».

Gaudi débute ses travaux en 1904 (il a 52 ans) et s’inspire du milieu marin. Les formes très arrondies cet

édifice avant gardiste s’inspirent du style gothique (c’est ce qui le fait appartenir à l’art nouveau –voir cidessus).

La couleur bleutée que l’on retrouve aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur est un net exemple de l’inspiration du milieu marin. Quant aux formes organiques (os, crâne,…cheminées) créées par Gaudi, elles vont influencer les nouveaux courants de l’art moderne comme dans le cas de Salvadar Dali que nous verrons tout à

l’heure.

 

La métamorphose de Narcisse, de Dali en 1937. J’avais déjà entendu parler de la métamorphose de Narcisse dans la mythologie grecque :

L’oeuvre représente la Métamorphose de Narcisse, personnage de la

mythologie Grecque. Son histoire est celle d’un jeune homme d’une grande

beauté, qui tombe amoureux de son reflet. Il meurt, après s’être trop

penché au dessus de l’eau, noyé. (Indiquer les deux versions)

 

J’ai été attirée par cette oeuvre. Une certaine perplexité face à l’atypique m’est apparue. Dali va au-delà de la mythologie. Il combine des éléments qui semblent n’avoir aucun rapport entre eux. Il nous oblige à aller au-delà de la réalité.

Comprendre toute la signification de cette oeuvre demande une analyse et une recherche, c’est pourquoi je l’ai choisie. Elle est une bonne illustration de l’art surréaliste auquel il adhère en 1929 à Cadaquès (nord de

Barcelone) après une visite de plusieurs surréalistes.

Dali est né en 1904 et meurt en 1982.

 

Partie 1/ Dans un premier temps, nous allons comparer les deux

oeuvres à travers le thème de la nature, et des formes

organiques.

Dali et Gaudi intègrent un nombre important d’éléments naturels et de formes organiques dans leurs oeuvres.

CHEZ GAUDI,

La façade de l’immeuble nous présente des os de Mammouths, ou bien le déploiement des ailes d’une chauve souris, le spectateur est libre de voir ce qu’il veut. Les balcons quant à eux, peuvent être perçus comme des masques de carnaval ou bien des parties de crânes (yeux, nez). Les tuiles du toit font penser aux écailles d’un dragon. On retrouve également toutes les couleurs de la nature.

L’entrée :

Nous pénétrons dans l’antre de cet immeuble et gravissons une échine gigantesque d’un animal géant de forme ondulée. Des éléments organiques (puits de lumière), faisant penser à des tissus cellulaires viennent ponctuer la montée de cet escalier.

L’antichambre :

Nous arrivons dans une antichambre et découvrons une cheminée en forme de champignon.

Le salon principal :

Sur le plafond du salon se forme un tourbillon en guise de lampe qui rappelle une tempête marine, se

répétant sur les murs ondulés.

Les poignées des fenêtres de cette salle semblent être des nageoires de poisson. Apparaissent à nouveau de nombreuses cellules semblables à des tissus cellulaires.

La salle à manger :

Au plafond de la salle à manger, l’architecte a dessiné un élément en forme de gouttes d’eau.

La cour centrale :

Gaudi voulait obtenir une lumière homogène et des tons bleutés comme s’il s’agissait du fond de la mer.

Les paravents en verre des paliers donnent une sensation de mer en mouvement accentuée par des

rambardes en bois en légère ondulation.

L’arrière cour :

Dans la partie arrière de la cour a été placé un immense élément décoratif servant de jardinière.

Le grenier :

Le grenier qui sert de zones de service ( buanderie, débarras…) ressemble à une cage thoracique d’un

animal gigantesque.

Le toit terrasse :

Tout ici caractérise Gaudi. Son univers est suggéré et évoque à nouveau les lois de la nature. Les couleurs

explosent. Les tours de ventilation et les sorties de cheminée s’apparentent à des formes végétales. Il les

décore de fleurs et leur donne une forme sinueuse telles les vagues marines ou des ondes. Leurs coiffes

leur confèrent une forme de champignons. Les couleurs sont également plus pastels. Cette terrassa garde la

sinuosité de l’ensemble de cet édifice et l’on y retrouve la suggestion de l’échine d’un animal.

 

 

 

 

CHEZ DALI :

Chez Dali, les éléments naturels se retrouvent à travers les quatre éléments qui forment la vie :

La terre, l’eau, le feu, et l’air.

La terre est représentée par la berge sur laquelle Narcisse est agenouillé.

L’eau, par la « source limpide dont les eaux brillaient comme de l’argent ».

Le feu, par la roche rougeoyante derrière Narcisse,

L’air, par le ciel bleu et les nuages.

On retrouve également des couleurs ocre, faisant penser à un coucher de soleil, et des montagnes au loin.

Comme chez Gaudi, Dali intègre des éléments naturels, telle que la Narcisse.

Lorsque nous avons parlé de la casa Battlo de Gaudi, nous avons évoqué les formes organiques. Dali, dans son oeuvre, reprend cette idée de Gaudi. Elles apparaissent dans la représentation de Narcisse et de celle de la main qui porte la vie.

Les deux artistes intègrent donc beaucoup d’éléments naturels et organiques. Il s’agit d’un hymne à la vie et à ses fondamentaux : l’amour et l’espoir ( le chemin vers la maison)

 

Un autre thème ressort de l’analyse des oeuvres qui est la symbolique.

Partie 2/ Nous allons maintenant étudier les oeuvres sous le

point de vue de leurs symboliques.

Les deux oeuvres ont beaucoup d’éléments symboliques, passant par la mythologie, les traditions ou bien les légendes.

L’oeuvre de Gaudi est très riche en symboles. Elle relève d’une tradition et d’une légende catalane

Les champignons :

Les champignons du toit terrasse symboliseraient le penchant populaire des Catalans pour la cueillette de ceux-ci. On retrouve également la forme du champignon dans l’antichambre.

Le toit :

« Saint Georges et le dragon »

Certains spécialistes comparent la façade principale de la casa Battlo à un symbolisme relatif à l’épisode le

plus connu de la vie du patron de Catalogne : Saint Georges.

La forme ondulée et la composition du toit font penser aux écailles du dragon mythique.

Les colonnes en forme d’os et les rambardes des balcons ressemblant à des crânes, et l’échine gigantesque

faisant office d’escalier seraient en relation avec les restes du dragon après le combat.

La mort du dragon serait représentée par la croix à quatre bras et évoquerait également l’épée victorieuse de Saint Georges, avec laquelle, selon la légende, ce dernier aurait donné le coup de grâce dans l’échine

de l’animal, provoquant sa mort et d’où jaillit son sang qui teint de rouge cette partie du toit.

Dali :

Les symboles ont leur origine dans le texte d’Ovide « Les métamorphoses, livre III, v.338 à 510. Ainsi, le tableau peut être interprété en mettant en parallèle des éléments d’Ovide avec les éléments de la peinture de Dali :

On retrouve dans le tableau de Dali les symboles suivants :

- Narcisse :

Il cherche son reflet dans l’eau, il est entre la vie et la mort, il se courbe pour mourir.

« Il demeure immobile, le visage impassible, semblable à une statue taillée dans le marbre de Paros. »

- Le lac :

« Une source limpide dont les eaux brillaient comme de l’argent. »

Dans le tableau de Dali, la source est sombre, et symbolise le Styx représentant l’Enfer.

-Le chien de chasse dévorant une charogne :

Pour comprendre la présence du chien, il faut lire le texte d’Ovide.

« Un jour qu’il chassait, vers ses filets des cerfs tremblants »

- La falaise au second plan, matérialisation de la nymphe écho ?

« Les soucis qui la tiennent éveillée épuise son corps misérable, la maigreur dessèche sa peau, toute la sève de ses membres s’évapore. Il ne lui reste que la voix et les os ; sa voix est intacte, ses os ont pris, dit-on, la forme d’un rocher. »

- Les jeunes femmes nues, au milieu du tableau :

« Ses soeurs, les Naïdes, le pleurèrent et, ayant coupé leurs cheveux, les consacrèrent à leur frère »

- La fleur Narcisse :

« Une fleur, couleur de safran, dont le centre est entouré de blancs pétales. »

Chez Dali, la Narcisse symbolise sa muse, sa femme, Gala.

Après le texte d’Ovide, on s’aperçoit que le tableau contient d’autres symboles, qui sont cette fois-ci les symboles de Dali.

- Les fourmis :

Pour Dali, les fourmis symbolisent la mort.

- Un chemin menant à une maison au loin :

Ce chemin pourrait symboliser l’espoir.

- L’ongle fissuré :

L’ongle fissuré symboliserait une mauvaise santé, quelque chose de fragile.

- Le serpent :

Le serpent symboliserait la fragilité de la vie, celle-ci peut s’arrêter à tous moments après la morsure du serpent.

La vie et l’amour dominent la mort même si elles sont fragiles à cause de la présence du serpent et des fourmis.

Conclusion de la deuxième partie : Gaudi et Dali utilisent la symbolique pour nous ramener à des valeurs essentielles qui fondent nos sociétés

(Gaudi c’est la tradition et dali c’est la mythologie). Ils défendent tous deux la vie et la mort. La vie toutefois leur est très importante, ils la font apparaître à travers la lumière.

Partie 3/ Dans les deux oeuvres, le travail de la lumière est

important.

Gaudi est obsédé par la présence de la lumière dans son oeuvre, il la travaille tel un architecte de cathédrales gothiques. De nombreux espaces sont destinés à mettre la lumière en valeur et à la filtrer. Il travaille la couleur de ces vitraux comme les maîtres verriers du moyen-âge. Exemple : la baie vitrée du salon, la cour centrale.

Chez Dali, la lumière vient de la gauche du tableau. Les teintes choisies me font penser à celles utilisées pour les vitraux des cathédrales. Ainsi la lumière vient non seulement du soleil couchant mais apparaît également par transparence, comme si le tableau filtrait une source de lumière. Gaudi est croyant, Dali ne l’est pas et pourtant l’approche de la notion d’une force créatrice est la même.

Conclusion :

Même si les deux auteurs sont dans des registres différents (nouvel art catalan ??? versus surréalisme) il est évident que l’exposé nous montre bien que des racines leur sont communes certainement liées au contexte historique particulier. Le premier marque l’expansion industrielle et économique de la catalogne. Il se démarque de ce monde industriel en plein essor au début du XXè siècle par un retour à des valeurs proches de la nature et des origines de la vie en opposition au monde industriel. Gaudi conserve les matériaux traditionnels et les intègre comme des éléments traditionnels et incontournables de l’architecture. Il les associe à des matériaux et techniques nouvelles pour mieux nous faire prendre conscience de la valeur du passé dans le présent.

Peut-être que le fait de nous faire évoluer dans un univers « surréel » nous permet de mieux prendre conscience de cet état de fait.

Quant à Dali, 20 années plus tard, son oeuvre marque une opposition plus politique par rapport au contexte historique d’une Espagne en guerre contre le FRANCISME. L’amour, la vie opposée à la mort sont des thèmes récurrents dans les oeuvres issues de guerres.

Aussi, les deux auteurs utilisent des éléments du passé, qu’ils intègrent à leurs oeuvres pour faire passer leur message : Gaudi, les matériaux, Dali, la mythologie.

Ces deux auteurs rêvent et imaginent un retour à des valeurs humaines fondamentales, il s’agit d’un hymne à la vie. L’un est croyant, l’autre de part le mouvement auquel il appartient vient s’opposer au christianisme par l’amour. Ainsi les adeptes du surréalisme se fixent un but magnifique :« transformer la vie, libérer l’esprit » pour retrouver le merveilleux et restituer à l’être sa totalité.