Au secours des chèvres de Léa

 

Il était une fois, une petite fille, orpheline, qui s’appelait Léa. Elle avait perdu ses parents 4 ans plus tôt. Sa mère en allant chercher de l’eau était tombée dans la rivière. Ne sachant pas nager, son mari avait plongé pour la sauver, mais le courant était trop fort et ils s’étaient noyés tous les deux. C’était une jeune fille de 14 ans, grande, brune aux yeux bleus qui habitait, depuis la mort de ses parents, une bergerie de pierre et de bois. Léa pleurait souvent, mais heureusement, elle avait deux chèvres attachantes et si mignonnes. Depuis son enfance, elle se confiait souvent à sa meilleure amie Rose, fille de son voisin bucheron.

Un jour, les deux seules chèvres de Léa tombèrent gravement malades. Très inquiète et triste, Léa courut aussitôt chez Rose pour parler de son malheur.

- Ne t’inquiète pas, je ne te l’ai jamais dit, mais j’ai hérité de ma grand-mère un livre magique qui va t’aider à guérir tes chèvres, lui dit Rose

Ce livre, très ancien, dont les pages étaient jaunies par le temps, était recouvert d’une peau de dragon. En posant son doigt sur la page décrivant une maladie, il prenait la parole pour donner les ingrédients nécessaires à la fabrication du médicament guérisseur.

Rose posa donc son doigt à la page 1784 où était décrit la maladie de la chévrotopathie et lu à haute voix :

- Maladie mortelle que seules les vaches et les chèvres peuvent attraper. Les femelles touchées par la chevrotopathie font du lait noir comme du charbon, ne peuvent plus tenir debout, finissent par perdre leurs poils et mourir.

 A la fin de ces mots, le livre prit la parole pour dire :

- Pour combattre cette grave maladie, il faudra trouver les baies de l’arbre sacré et les mélanger à la fleur dorée. Mais attention, cette fleur est protégée par un champ de fleurs toxiques et carnivores. Bonne chance ! Vous en aurez besoin. Et le livre se referma.

Avant le départ de son amie, Rose proposa à Léa de lui prêter la hache de son père,

- Elle est tellement aiguisée et brillante, qu’elle pourra aveugler les personnes dangereuses, donc tu ne risques rien. Lui dit-elle

Léa, très émue et triste de quitter son amie, la remercia, et lui promit de revenir très vite.

Léa rangea la hache étincelante dans sa sacoche. Elle prit de son côté des affaires pour son voyage : une fiole pour y ranger les baies et la fleur dorée, une bague venant de sa mère qui pourrait bien lui porter chance, et quelques morceaux de pain. En serrant son amie dans ses bras, elle lui demanda de prendre bien soin de ses chèvres en son absence, et elle partit aussi rapidement que possible.

Après quelques heures de marche, elle traversa une forêt sombre et jura qu’elle avait vu un fantôme. Elle sentit pour la première fois vibrer la bague qu’elle avait à son doigt depuis la mort de sa mère. Très surprise, elle se demandait si elle n’avait pas rêvé, et poursuivit son chemin en suivant un petit oiseau jaune qui avait attiré son œil. Elle arriva au fond d’une clairière où il y avait une maison qui ressemblait typiquement à celle d’une fée. Doucement une jeune dame aux cheveux brillants ouvrit la porte et dit :

- Oh bel enfant, que fais-tu ici ? Tu ne serais pas venu pour trouver des baies de l’arbre sacrée ? 

- Bonjour madame, oui je cherche effectivement ces baies pour soigner mes chèvres très malades. Pouvez-vous m’aider ? 

- Mon enfant, je vais t’aider mais en échange je te demande un service : si tu rencontres le sorcier maléfique dit lui que je suis toujours en vie. Je te fais confiance. Pour ta quête, suit ce long chemin au bout duquel tu trouveras trois directions possibles. A cet endroit écoute les vibrations de ta bague qui t’indiqueront le bon chemin pour trouver l’arbre sacré.

- Merci madame, je passerai le message au vieux sorcier. C’est promis.

Elle continua donc sur le chemin indiqué par la femme, et arriva à un croisement. En dirigeant sa main vers les trois chemins qui lui étaient possibles de prendre, elle sentit sa bague vibrer sur le dernier. Elle emprunta celui-ci et marcha pendant des heures. Elle arriva finalement à l’arbre sacrée. Rapidement elle cueillit 5 petites baies bleues, la glissa délicatement dans la fiole qu’elle rangea dans sa sacoche en se demandant dans quelle quête elle s’était fourrée. Epuisée, elle s’endormit au pied de l’arbre.

 Le lendemain matin, elle se réveilla ne sachant plus où elle était. Elle retrouvait peu à peu ses esprits et entendit des battements d’ailes comme si des millions d’oiseaux volaient au-dessus d’elle. Elle reconnut le petit oiseau jaune qui l’avait conduite à la maison de la fée. Il était accompagné par son ami, un magnifique oiseau à plumes bleues. Elle devait trouver rapidement le champ de fleurs toxiques et carnivores dont avait parlé le livre. Elle ne comprenait pas pourquoi le petit oiseau jaune lui montrait le dos de son ami. Elle se dit que c’était absurde, mais qu’il lui indiquait peut-être de monter sur le dos du gros oiseau bleu. Elle n’avait rien à perdre à essayer. Elle monta donc sur le dos de l’oiseau bleu et lui promit qu’il aurait un énorme sac de graine en retour. Il décolla sans peine, et vola plusieurs minutes avant de survoler un grand champ de fleurs. Elles avaient de grandes mâchoires bordées de dents aiguisées. C’était le champ qu’elle cherchait. L’oiseau descendit un petit peu plus bas et elle vit qu’un vieil homme tout bossu et protégé par avec une cape noire se dirigeait vers une fleur couleur or. Elle reconnut la fleur dont elle avait besoin pour sa potion. Elle dit très vite à l’oiseau de se poser, sauta de son dos, prit vite sa hache et coupa la fleur qui essayait de la manger et qui protégeait la fleur couleur or. Devant elle se dressait le vieil homme menaçant.  Il ressemblait à un monsieur de 100 ans. C’était un sorcier. Il dit de sa voix glaçante :

- Oooooooh que fais-tu ici, ma belle enfant ? 

- Eh … répondit tremblotante Léa, je viens chercher la fleur d’or. Vous aussi je suppose ? 

- Bien deviné. Tu es jeune mais pas bête. Mais un seul de nous deux pourra avoir cette fleur. Et ce sera moi. Bon, on n’est pas là pour faire causette, je te tue tout de suite et tu ne souffriras pas ou plus tard mais avec souffrance ? 

Prenant son courage à deux mains, Léa répondit :

- Tu ne me tueras jamais de toute façon, misérable sorcier de pacotille. 

Vexé, le sorcier utilisa son sceptre magique sans réfléchir. Celui-ci pouvait tuer avec les éclairs enfermés dans la boule de cristal placée au bout du sceptre. En plus, comme si cela ne suffisait pas, il y avait une liane autour du sceptre qui pouvait se détacher et étouffer n’importe qui.

 Le combat commença. Le sorcier jeta un éclair d’une puissance incroyable sur Léa. Elle l’évita de justesse. Au fil du combat, cela devenait de plus en plus dur pour Léa qui devait éviter les coups de plus en plus rapides et rapprochés. A bout de force, Léa pensa à ses deux pauvres chèvres. Cela lui donna la force de sortir la hache de sa sacoche. Le dernier éclair rebondit sur la lame et vint aveugler le sorcier. Il se tordit de douleur. Léa en profita pour déraciner la fleur d’or et dit au sorcier que la fée était encore en vie. Par magie, l’oiseau bleu apparu. Elle monta sur son dos. Il l’emmena directement chez elle. Elle le remercia en lui donnant son sac de graines et il partit content. Elle courut à toute vitesse chez Rose pour lui dire qu’elle avait réussi.  Elle était très contente de revoir son amie, mais elle se dépêcha de faire la potion et de le donner à ses chèvres. Le lendemain, comme l’avait prédit le livre parlant, ses deux chèvres étaient guéries. La fée s’installa à coté de chez Léa et Rose. Avec le temps elle tomba amoureuse du père de Rose. Ils adoptèrent Léa et veillèrent sur les deux fillettes jusqu’à la fin de leur vie.

 

 

Fin