ciné blog, collège robert doisneau, montrouge

"The Florida project" de Sean Baker raconte les aventures et la survie quotidienne d'Halley, mère célibataire complètement larguée et de sa petite fille Moonee, habitant les deux dans un motel piteux faussement flamboyant, dirigé par Robbie (Willem Dafoe), gardien tantôt bienveillant tantôt autoritaire. Mais "The Florida project" présente aussi une ségrégation sociale entre deux univers très distincts : l'univers miséreux du motel et de ses environs et le contraste avec le faste et les paillettes du DisneyWorld seulement évoqué par l'autoroute du bonheur et le flux continu des voitures qui y mène.

La survie quotidienne se décline sous toutes ses formes de la prostitution à la vente de contrefaçons de parfums en passant par celle des si onéreux et convoités pass pour Disneyworld, et ainsi on glisse peu à peu comme Monee de l'acceptable au difficilement supportable et sans issue, à l'image de ce motel où sont parqués tous les oubliés... que les services sociaux n'oublient pas. Les périples de Moonee, son agitation ainsi que l'agitation de ses compères Jancey et Scootie sont parfois répétitifs mais ils sont à l'image d'une vie monotone, cependant le rire et l'audace inhérentes à l'enfance nous embarquent et sont convaincantes.

Centré sur Moonee, "The Florida project" se divise ainsi en deux parties qui permettent de suivre l'évolution de Moonee: livrée à elle même, petite racaillle des bacs à sable, Moonee est extrêmement agitée, exubérante tant que la situation familiale est relativement stable. Mais lorsque Moonee et sa "bande" provoquent l'incendie de l'une des maisons abandonnées, dès lors paradoxalement Moonee, désormais seule, redevient sous nos yeux une petite fille qui retrouve le goût et les larmes de l'enfance dans un final poignant, main dans la main avec Jancey qui l'embarque dans une course effrénée!