Biographie de Michel Piccoli


Michel Piccoli ou la longévité du métier d'acteur

Michel Piccoli est né le 27 décembre 1925, fils d'un violoniste et d'une pianiste, Michel Piccoli est envoyé en pension dès l'enfance.

A l'occasion d'un spectacle de fin d'année, un déclic se produit sur la scène. Il décide de devenir acteur à 18 ans, il prend des cours de théâtre au cours Simon. Il apparaît à l'écran en 1945 dans Sortilèges de Christian-Jaque joue son premier vrai rôle (celui d'un mineur) dans Le Point du jour en 1948, mais à ce moment là il se consacre surtout à la scène, au sein des compagnies Renaud-Barrault et Grenier-Hussenot ou encore au Théâtre de Babylone.

Michel Piccoli doit son début de carrière au Mépris de Godard (1963), dans lequel il forme avec Brigitte Bardot un couple de légende.

[[youtube Dqwv9XkHOpk]]

Il enchaine ensuite les rôles de séducteurs grâce à sa superbe interprétation dans Dom Juan en 1965 notamment avec Catherine Deneuve dans La Chamade, Benjamin ou les mémoires d'un puceau ou encore Belle de jour de Luis Buñuel. Michel Piccoli eut avec Luis Buñuel une longue collaboration cinématographique  commencée dès 1956 avec La Mort en ce jardin, suivi notamment des films Le Journal d'une femme de chambre (1964), Le Charme discret de la bourgeoisie (1972) ou Le Fantôme de la liberté (1974).

Les choses de la vie est son premier film avec Claude Sautet qui considérait Michel Piccoli comme son acteur fétiche avec le film Vincent, François, Paul et les autres, Max et les Ferrailleurs qui lui assurent les faveurs du public. 

[[youtube 7h5Uq7VYvqk]]                                                         

C'est ensuite qu'il met fin à sa carrière de séducteur avec La Grande Bouffe (1973) dans lequel il incarne un homosexuel, ce film à scandale est signé par un autre de ses cinéastes-fétiches, Marco Ferreri, ainsi que dans Grandeur nature dans lequel il interprète un homme amoureux d'une poupée gonflable.                                                                                                                                                                                    

Il change ensuite de type de rôle pour passer de celui d'amoureux à celui d'escrocs avec Sept morts sur ordonnance, Le Trio infernal. Il change encore et passe dans un domaine dans lequel il a excellé : l'ambigüité  comme en témoignent ses prestations dans Le Saut dans le vide et Une étrange affaire, deux rôles qui lui valent un prix d'interprétation, le premier à Cannes en 1980, le second à Berlin en 1982. Il prouve son courage de producteur en mettant en scène 2 films de jeunes auteurs tels que Jacques Doillon (La Fille prodigue) et Leos Carax (Mauvais sang, 1986).

Pourquoi tant de risques ?  "Il faut toujours apprendre son métier, on ne sait jamais quand on tombe sur une constellation juste, alors il faut voyager", déclare-t-il en 1986 aux Cahiers du cinéma.

Même à plus de 60 ans, il trouve encore des rôles marquants preuve de sa réussite et de sa popularité : le malicieux Milou , le peintre intransigeant de La Belle Noiseuse (1991), l'étrange psy de Généalogies d'un crime ou encore l'acteur en crise de Je rentre à la maison (2001).

Apres avoir tourné avec les plus grands d'Hitchcock à Luis Buñuel en passant par Manoel de Oliveira et avoir produit des films de jeunes auteurs Piccoli veut s'essayer à la réalisation. Après deux courts métrages, il signe  La Plage noire, une réflexion sur l'exil et la liberté. La singularité et spécialité du metteur en scène se confirme avec C'est pas tout à fait la vie dont j'avais rêvé, présenté en Sélection officielle à Cannes en 2005.

Six ans plus tard, Michel Piccoli  revient de nouveau à Cannes monter les marches accompagné de Nanni Moretti avec le succès de Habemus Papam. Si le jury se prononce finalement en faveur de son compatriote Jean Dujardin, son interprétation d'un pape dépressif et en proie au doute lui vaut les éloges des critiques du monde entier.

[[youtube /Bw9FgT-qr5E]]

Habitué à voyager entre la France et l'Italie pour sa carrière, travaillant aussi bien avec René Clément et Jacques Demy d'un côté Marco Ferreri ou Vittorio De Sica de l'autre, il quitte ensuite le Vatican pour tourner avec Alain Resnais,  avec qui il a déjà collaboré dans La Guerre est finie en 1965, pour Vous n'avez encore rien vu.

Michel Piccoli fut aussi connu pour son engagement politique de gauche que ce soit pour Francois Mitterand ou encore sa fameuse lettre à 150 intellectuels leur disant de voter pour Segolene Royal et contenant cette fameuse phrase « contre une droite d’arrogance, pour une gauche d’espérance ».

Ses dernières activités ont été d’être jury à Cannes en 2007 et son dernier film reste aujourd’hui Le goût des myrtilles de Thomas de Thier. Mais il ne faut pas non plus oublier qu’il fut aussi apprécié au théâtre avec plus de 50 pièces telles  Le roi Lear  ainsi que La maladie de la mort de Marguerite Duras.

Nous lui devons aujourd’hui plus de 200 films et c’est pour cela qu’il a reçu :

1973 : Prix d'interprétation masculine au Festival international du film fantastique d'Avoriaz

1980 : Prix d'interprétation masculine au Festival de Cannes pour son rôle dans Le Saut dans le vide de Marco Bellocchio                                                                   

1982 : Ours d'argent du meilleur acteur au Festival international du film de Berlin pour son rôle dans Une étrange affaire de Pierre Granier-Deferre                                       

1984 : Prix du Syndicat de la critique : meilleur comédien pour Terre étrangère               

 2001 : Prix Europe pour le théâtre                                                            

2007 : Léopard pour la meilleure interprétation masculine au Festival international du film de Locarno pour son rôle dans Les Toits de Paris d'Hiner Saleem                                  

2012 : David di Donatello du meilleur acteur pour Habemus papam                               

1982 : Nomination pour le César du meilleur acteur pour Une étrange affaire                   

1985 : Nomination pour le César du meilleur acteur pour La Diagonale du fou                   

1991: Nomination pour le César du meilleur acteur pour Milou en mai                           

1992 : Nomination pour le César du meilleur acteur pour La Belle Noiseuse                     

2006 : Nomination pour le Molière du comédien pour Le Roi Lear                                

2007 : Nomination pour le Molière du comédien pour Le Roi Lear

 
A ce jour il est âgé de 89 ans.