Rêve ou réalité?
Par Denise Buot de l'Epine (lycée de Villaroy, Guyancourt (78)) le 27 avril 2017, 09:36 - Lien permanent
Elle était déchaussée, elle était décoiffée,
Assise, les pieds nus, parmi les joncs penchants ;
Moi qui passais par là, je crus voir une fée,
Et je lui dis : Veux-tu t'en venir dans les champs ?
Elle me regarda de ce regard suprême
Qui reste à la beauté quand nous en triomphons,
Et je lui dis : Veux-tu, c'est le mois où l'on aime,
Veux-tu nous en aller sous les arbres profonds ?
Elle essuya ses pieds à l'herbe de la rive ;
Elle me regarda pour la seconde fois,
Et la belle folâtre alors devint pensive.
Oh ! comme les oiseaux chantaient au fond des bois !
Comme l'eau caressait doucement le rivage !
Je vis venir à moi, dans les grands roseaux verts,
La belle fille heureuse, effarée et sauvage,
Ses cheveux dans ses yeux, et riant au travers.
Mont.-l'Am., juin 183...
Victor Hugo, Les Contemplations, 1856
Commentaires
Dans le poème de Victor Hugo, la nature occupe une place très importante et donne au poème un cadre assez idyllique qui incite à la rêverie (l.2 : "parmi les joncs penchants" l.13 : "l'eau caressait doucement le Rivage! ")
De plus on retrouve le côté lyrisme dans cet oeuvre. En effet avec l'utilisation de la 1ere personne du singulier.
Par ailleurs le champs lexical du regard est aussi très présent : l.5 "regarda" "ce regard suprême" l.10 : "regarda" l.16 : "ses yeux"
Contrairement aux poèmes précédents, le poème de V.Hugo ne s'adresse à la personne aimée, mais au lecteur. On le voit par l'utilisation de "elle" pour d'écrire la femme qu'il aime. De plus, dans ce poème, il y a une insertion du dialogue entre l'auteur et sa fiancée : " Veux-tu t'en venir dans les champs ?" (vers 4) ou encore "Veux-tu, c'est le mois où l'on aime, Veux-tu nous en aller sous les arbres profonds ?" (vers 7 et 8).
La forme du poème ne se fait qu'en quatrains. Il y en a 4 en tout. Les rimes sont en ABAB.
Ce poème extrait des Contemplations de Victor Hugo nous montre ici un coup de foudre entre 2 personnes non identifiées qui est ponctuelle et éphémère. On a affaire tout d'abord à un jeu de regard entre les 2 personnes, on observe dès le vers 3: "je crus voir une fée" qui exprime le premier regard du garçon. Par la suite, c'est au tour de la femme : "elle me regarda" ; "elle me regarda une seconde fois". Ce jeu de regard exprime alors un coup de foudre immédiat entre ces personnages qui sont étrangers l'un à l'autre. L'hyperbole "regard suprême" au vers 5 marque de plus ce coup de foudre amoureux.
Le coup de foudre est de plus marqué par l'invitation de l'homme : "Veux-tu t'en venir dans les champs ?" avec la présence de tutoiement alors qu'ils ne se connaissent pas suivi d'autres invitations. La femme accepte, elle est décrite comme heureuse et est en train de rire. Cela marque l'amour éphémère et ponctuelle des 2 personnages qui semblent partir à "l'aventure sexuelle".
Dans ce poème il y a une très faible barrière entre la réalité et la fiction " je cru voir une fée " on parle d'une créature fantastique irréel , Victor Hugo hallucine donc devant la beauté de cette femme ensuite les descriptions assez banale du troisième strophe " elle s'essuya ses pieds à l'herbe de la rive " donne un aspect banal à cette femme , pour parlé d'irréel il y a une personnification de l'eau au vers 13 " Comme l'eau caressait doucement le rivage "
Le narrateur s'exprime à la première personne du singulier "je" et raconte sa rencontre au lecteur en parlant de la femme qu'il rencontre à la 3ème personne du singulier "elle".
Il désigne la femme comme une "fée" mais dans les contes une fée est parfaite alors qu'ici la femme est "déchaussée" et "décoiffée" ce qui révèle un certain paradoxe.
De plus, la nature est omniprésente tout a long du poème "joncs", "champs", "arbres", " l'herbe de la rive", "oiseaux", "bois", "l'eau", "rivage", "roseaux verts", cette rencontre se fait donc en pleine nature. Comme Pierre l'a évoqué très justement le regard est très important dans ce texte, le regard de la femme est d'ailleurs unique (hyperbole: "regard suprême") c'est pour le narrateur ce qui "reste à la beauté".
L'évocation de la "fée" et du décor avec notamment le fait que "les oiseaux chantaient au fond des bois !" donne un aspect irréel à la scène mais cette rencontre paraît à la fois aussi réel comme l'a souligné Yann.
Il y a donc incertain flou autour de cette rencontre.
On peut voir que la femme est "parmi les joncs penchants" (v.2), "dans les grands roseaux verts" (v. 14), "sauvage" (v. 15), ce qui donne l'impression que la femme fait "partie" de la nature.
Victor Hugo parle de « elle » qui nous amène a penser que la femme est devant lui. De plus les termes « décoiffée » et « déchaussée » nous transporte dans un fait réel, mais cependant quand Victor Hugo dit : « je crus voir une fée » cela peut nous faire penser a un rêve donc cela pourrai être irréel. Avec tous les termes de la nature employés comme : « les champs », « les arbres profonds », « à l'herbe de la rive », « les oiseaux chantaient au fond des bois » … Cela parai comme un tableau représentatif d’un rêve.
Bonjour,
Dans ce poème est un extrait des Contemplations (1856) de Victor Hugo, on remarque ainsi une longue description d'une femme, "Elle était déchaussée, décoiffée, assise". L’auteur accentue sa description sur les faits et gestes de la femme. De plus, il y a un cadre naturel pouvant servir à une rencontre basée sur des jeux croisés de regards. Ce poème fait référence à beaucoup de lieux propices à la rencontre des amants "champs, arbres profond, au fond des bois, l'eau caressait doucement le rivage".
Tout comme le poême de Baudelaire étudié en classe aujourd'hui ce poeme est un récit. Dans ce récit il y a 2 protagonistes. Le poète et une femme. On identifie rapidement ces deux personnages par le "moi" et le pronom "elle".
Dans le premier vers le récit se met en place. Victor Hugo est direct et nous montre rapidement le sujet de ce poème issu des comptemplations. Victor Hugo a aussi choisi de mettre en place un dialogue, on peut voir une repetition "et je lui dis". Cette repetition donne l'impression que la "femme" est supérieur au narrateur. Elle ne prend pas la peine de repondre a ces questions, on peut aussi suposer qu'elle ne l'entend pas ce qui donne une dimension surnaturelle. Victor Hugo lui donne des traits humain mais aussi des traits de fantomes. Cette question de fantome est recurente cher Victor Hugo malgrès que le sujet du poèmes "fantome" n'est pas la meme. Victor Hugo appartient au romantisme ce qui est a tenir en compte.
Pour conclure je dirais la meme chose que mes camarades precedement a propros du flou irréel (kevin) et de l'aspect banal mais majestueux (yann).
On peut voir un poème assez érotique
Comme la sensualité du vers 13(« Comme l'eau caressait doucement le rivage ! ») avec l'idée de caresse et le mélange entre la nature et les sentiments du poète. Les sentiments du poème sont énormément exprimer dans le mouvement littéraire du romantisme
. Le poète souligne la simplicité et la beauté naturelle de la jeune fille.
Elle est « déchaussée », « décoiffée » vers 1
La barrière entre le rêve et la réalité est très mince car cette jeune fille est beaucoup plus fantasmée que réelle elle parait libre, affranchit des conventions sociales d’une époque encore très fermé pour les femme ; elle accepte avec plaisir l'invitation sensuelle qui lui est adressée.
Ce poème de Victor Hugo est le récit d'une rencontre bucolique. En effet, daté des années 1830 évoque un souvenir de jeunesse: le bonheur d'une rencontre amoureuse éphémère. Il décrit un cadre pastoral avec des "joncs", "champs", "arbres profonds", "herbe" (...), ainsi qu'un jeu de regard très développé et qui témoigne de l'atmosphère amoureuse. Chaque strophe témoigne d'un "coup d'oeil", d'abord le narrateur "crois la voir", puis on parle du "regard suprême" de la jeune fille, qu'elle lance une "seconde fois" v.10, enfin, dans le dernier paragraphe il l'a voit venir à elle. Les deux premières strophes sont assez irréelles, ce qui pousse à y voir un cadre rêvé. "Je crus voir une fée" témoigne de l'aspect quasiment imaginaire de la situation car il s'agit peut être seulement d'une vision. Ces deux premiers paragraphes abritent aussi deux phrases interrogatives, dans lesquelles, le séductif narrateur, s'adresse directement à sa belle. Cependant, même si la jeune fille est décrite en "fée", elle est aussi "déchaussée et décoiffée", ce qui nous montre qu'elle est d'une beauté naturelle. Elle est décrite très simplement, mais aucuns détails sur son physique n'est évoqué. Son attitude "folâtre" puis "pensive", "heureuse, effarée et sauvage" quant à elle nous fixe une image plutôt réelle de cette belle fille qui rit au dernier vers. C'est la première fois qu'elle ouvre la bouche.
Ce poème répond aussi aux règles du romantisme. Il est écrit en alexandrins et est composé de 4 quatrains en rimes ABAB. De plus le thème de l'amour et de la nature y est très présent. Deux phrases exclamatives décrivent par ailleurs ce paysage. L'eau est présente dans ce poème ("rive", "eau", "rivage", "roseaux"). Le thème de l'eau sert à exprimer les sentiments du poète, mais aussi à illustrer la fuite du temps. Lors de cette rencontre, le temps semble être suspendu, l'eau qui coule doucement (v.13) nous montre que cette rencontre n'est pas qu'un rêve.
On peut voir que ce poème, contrairement aux deux précédemment étudiés, ne raconte pas un coup de foudre envers une inconnue, mais une situation ou le narrateur voit son amante dans une situation qui lui fait un effet de coup de foudre.On peut voir que la situation décrite semble assez réaliste mais néanmoins l’exagération de l'auteur dans sa vision fait transparaître cette scène comme une sorte de rêve dans un univers mystique.
On peut remarquer que les trois premières strophes commencent par le pronom personnel "elle" alors que personne n'a été nommé. Cela peut donc renforcer l'idée que ce moment était un rêve du fait que la femme n'a pas de nom.
Tout d'abord, on voit que les 3 premiers quatrains commencent par " elle ", on peut se dire que la figure principale de ce poème est donc une femme. Cependant, on ne connaît pas son nom ; on voit " je crus voir aussi une fée " (l.3). Ce personnage a des allures de " rêve éveillé ". On aperçoit aussi une répétition de la tournure " veux-tu " l.4, l.7, l.8. L'auteur montre une attirance certaine pour cette protagoniste et lui demande si elle veut se joindre à lui.
Cette femme est apparentée à la nature : " déchaussée, décoiffée " (l.1), " essuya ses pieds " (l.9), " folâtre " ( l.11), "effarée, sauvage " ( l.15 ).
On conclut que ce poème correspond aux codes du romantisme. Il est composé de quatrains, et constitué de rimes ABAB. On distingue les thèmes de l'amour et de la nature.