Le coup de foudre rend-il heureux?
Par Denise Buot de l'Epine (lycée de Villaroy, Guyancourt (78)) le 12 avril 2017, 15:08 - Lien permanent
Voici deux poèmes que quelques siècles séparent: Ronsard est un poète de la Pléiade (XVIe siècle), Baudelaire (XIXe siècle) est un poète de la modernité, héritier du romantisme, à la croisée du Parnasse et du symbolisme. Pourtant le sonnet IX de Ronsard et "A une passante" de Baudelaire ont de nombreux points communs: tous deux des sonnets, ils évoquent une rencontre étourdissante, un coup de foudre.
Utilisez les commentaires pour répondre à la question:
"le coup de foudre rend-il heureux?"
en vous appuyant sur les textes.
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Pierre de Ronsard, Sonnets pour Hélène, 1578, sonnet IX
L'autre jour que j'étais sur le haut d'un degré,
Passant tu m'avisas, et me tournant la vue,
Tu m'éblouis les yeux, tant j'avais l'âme émue
De me voir en sursaut de tes yeux rencontré.
Ton regard dans le cœur, dans le sang m'est entré
Comme un éclat de foudre alors qu'il fend la nue :
J'eus de froid et de chaud la fièvre continue,
D'un si poignant regard mortellement outré.
Et si ta belle main passant ne m'eût fait signe,
Main blanche, qui se vante être fille d'un Cygne,
Je fusse mort, Hélène, aux rayons de tes yeux ;
Mais ton signe retint l'âme presque ravie,
Ton œil se contenta d'être victorieux,
Ta main se réjouit de me donner la vie.
Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal, 1857, « À une passante »
A une passante
La rue assourdissante autour de moi hurlait.
Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,
Une femme passa, d'une main fastueuse
Soulevant, balançant le feston et l'ourlet ;
Agile et noble, avec sa jambe de statue.
Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
Dans son œil, ciel livide où germe l'ouragan,
La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.
Un éclair... puis la nuit ! - Fugitive beauté
Dont le regard m'a fait soudainement renaître,
Ne te verrai-je plus que dans l'éternité ?
Ailleurs, bien loin d'ici ! trop tard ! jamais peut-être !
Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
Ô toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais !
Commentaires
Bonjour,
Pour le poème de Pierre Ronsard, cela est spectaculaire, éblouissant.
Pour le deuxième poème, on peut dire que c'est une rencontre fugitive. Il y a une métaphore, la foudre et l'éclair, le champ lexical du regard est assez présent.
Pour le poème de Pierre de Ronsard:
On peut voir que le texte est écrit à la première personne du singulier. C'est donc le poète qui parle.
Il s'adresse directement à la femme qu'il aime avec l'emploi du pronom personnel "tu". Cette femme prend un nom à la ligne 13 : "Hélène"
Pour ce qui est du coup de foudre, il est marqué dès le début du poème : " Tu m'éblouis les yeux"(l.2) mais également par la suite, plus expressivement : "Comme un éclat de foudre"(l.7)
On peut également relever le champ lexical du bonheur dans la dernière strophe : "ravie"(l.15) et "se réjouit "(l.17)
Comme l'a dit Olivier le poème de Pierre Ronsard est specatculaire, il est même irréaliste.Ce poême de Pierre Rondard appartient a la poésie lyrique. Le mot "yeux" apparait 3 fois et le champ lexical du regard est présent.
On aussi remaquer une repetition du mot "main" et "signe". On peut dire que ce coup de foudre passe par le sens de la vue mais aussi par le toucher. On peut aussi parler des nombreuses figures de style; répetition tout le long du texte; métaphore l:10,pléonasme ou allegorie l:4, antihèse l:7).
Le poeme est très psychologique.
Le poème de Baudelaire est très similaire, on peut aussi retrouver le sens de la vue. Ce poème semble hyperbolique, Beaudelaire donne une dimension surnaturelle a une passante.
Pour conclure on peut enoncer que le coup de foudre semble rendre heureux la victime mais que ce bonheur est éphémère.
les femmes ne sont pas decritent les auteurs relevent seulement l'impression qu'elles leur font. ils développent les sens notamment la vue et le toucher. rime en ABAB et ABBA et alexandrins
On peut remarquer que le poème de Baudelaire a une vision très négative des femmes et de l'amour contrairement a Ronsard qui contemple la divine beauté d'Hélène on donc a travers ces deux poème deux réponse opposé a la question le coup de foudre rend t-il heureux ; Baudelaire est déchirée par le départ de la femme qu'il a aimé le temps d'un passage d'oú le titre du poème la passante , Baudelaire nous montre que l'amour fait mal ; contrairement a Ronsard qui nous parle d'Helene , une femme sublime dont le coup de foudre a donné un sens a sa vie
Pour compléter ce que dit Tancrède sur la forme des deux poèmes, on peut voir qu'ils sont composés de la même façon, à savoir que les 2 premières strophes sont composées de 4 vers et les 2 dernières de 3 vers.
Pour le poème de Baudelaire :
On peut repérer plusieurs oxymores tels que : "le plaisir qui tue" ou encore "Un éclair... puis la nuit"
Le poème de Pierre Ronsard évoque une rencontre spectaculaire, éblouissante et chargée d'émotions. Cette oeuvre est écrite à la première personne du singulier; l'auteur nous délivre ses émotions lors de cette rencontre. Le personnage se précise l11 elle se nomme "Hélène". Ce coup de foudre est caractérisé par le champ lexical de la joie, du bonheur l3 "éblouit" l6 "éclat" l13 "victorieux" l14 " réjouit". Mais aussi avec l'utilisation de nombreuses figures de styles; notamment l’antithèse l7 "froid" "chaud". Ronsard a pour objectif d'embellir Hélène, pour ainsi nous faire transmettre, grâce au point de vue interne, une image de sa sublime beauté. Le champ lexical de la vue est ainsi important dans ce poème. l3 "yeux".
Le poème de Baudelaire a de nombreuses ressemblances avec celui de Ronsard, notamment autour de l'utilisation des figures de styles et du point de vu lexical. En revanche on a une impression de son allure et de son physique plus détaillée dès les premières lignes. Il nous délivre une image de la femme qui fait mal, à travers un coup de foudre éphémère.
Le poème de Ronsard est spectaculaire. Le poème est écrit à la première personne du singulier. Le poète s' adresse directement à une personne "tu" du nom d'"Hélène". Par l'utilisation de la 1ere personne du singulier, Ronsard nous exprime son bonheur ("victorieux", "réjouit"). L'antithèse "chaud" "froid" (l.7)montre que Ronsard est déboussolé par cette rencontre. Le champ lexical du regard est présent tout au long du poème et la répétition du mot "yeux" montre que la rencontre se passe essentiellement par le regard, c'est donc un réel coup de foudre ("Comme un éclat de foudre")qui lui procure toutes ses émotions.
En revanche le poème de Baudelaire, montre qu'un coup de foudre peut faire souffrir car il n'est qu'éphémère. Le champ lexical de la douleur ("deuil", "douleur majestueuse") ainsi que le "ô" du désespoir répété à plusieurs reprises montre à quel point il est malheureux du départ de cette femme. Les oxymores ("le plaisir qui tue", "Un éclair... puis la nuit !") montrent bien que ce coup de foudre n'est qu'éphémère et que le bonheur qu'il procure s'en va et laisse place à la tristesse et au désespoir.
Pour rectifier Yann je n'ai pas l'impression que Baudelaire donne une vision négative des femmes et de l'amour. Je pense plus qu'il veut exprimer le malheur que peut procurer une rencontre si courte car comme il le dit ce n'est qu'un "éclair".
Je trouve que la conclusion d'Emeric est très pertinente.
Kevin je ne suis pas d'accord on peut voir que Baudelaire est un auteur assez sombre "Toutes les grandes œuvres romantiques témoignent de ce passage de l’horreur à l’extase et de l’extase à l’horreur" Baudelaire est connu pour être un auteur tourmenté comme en témoigne ses œuvres comme Les Paradis Artificiel , on peut voir un certain désespoir avec le vers 12 ou l'espoir de revoir la passante est totalement disparu , on peut également voir le dernier ou le subjonctif du plus que parfait " j'eusse aimé " montre que l'amour entre ces deux personnes et tous simplement impossible
Et pour faire plaisir à Émeric il y a un chiasme à l'avant dernier vers " Car j'ignore où tu fuis , tu ne sais où je vais " ( répétition des je et des tu ) , ce chiasme montre que les chemins du poète et de la femme ne se croiseront jamais
Je trouve les commentaires sur le poème de Ronsard très juste et bien analysé. Je me concentre donc sur le poème de Baudelaire.
En effet celui-ci se présente sous forme de sonnet. Le poète est fasciné par l'apparition d'une passante qui incarne son idéal de beauté, ainsi on peut percevoir un trouble chez le poète avec un rythme haché au vers 6-7 "Moi je buvais ... l'ouragan". On peut remarqué une antithèse entre la douceur représenté par une assonance en "s" et la violence "éclair" "plaisir qui tue" "ouragan". Une autre antithèse est également présente entre "fugitive" et "éternité". Son poème se finit par un vers au subjonctif plus que parfait ce qui évoque un accomplissement de l'amour entre les deux être mais qui ne peut être qu'irréel. Ce poème donne une image surréaliste d'un coup de foudre, "un plaisir qui tue".
Comme dit dans certains commentaires, le poème de Ronsard, on remarque la présence de nombreuses hyperbole mais on peut voir aussi quelques unes hyperbole :"Je fusse mort, Hélène, aux rayons de tes yeux". De plus, l'auteur a voulu nous montrer son malheur quant à la vue de cette jeune femme puisque rien que son regard rend l'auteur fou amoureux :"on regard dans le cœur, dans le sang m'est entré
Comme un éclat de foudre alors qu'il fend la nue" .Par ailleurs, on remarque que le poème est écrit en 2 quatrains et 2 tercets en alexandrin (12 syllabes) et que les rimes dans les 2 quatrains sont embrassées puis les rimes sont croisées.
Dans le poème de Baudelaire on voit une personnification de la rue (" La rue assourdissante autour de moi hurlait." , on voit aussi que l'auteur semble oppressé par son environnement "Moi, je buvais, crispé" . A partir de la, on peut voir que l'apparition de la femme apporte un moment de soulagement à l'auteur en détresse "Dont le regard m'a fait soudainement renaître" . La brièveté de ce soulagement est souligné par le premier ver de la troisième strophe "Un éclair... puis la nuit ! - Fugitive beauté". On peut aussi voir que ce moment de bonheur est très vite rattrapé par le désespoir de savoir qu'il ne reverra plus jamais la femme. Ce sentiment de désespoir occupe toute la dernière strophe et la fin de la troisième
De très bonnes remarques jusqu'à maintenant!
Pour compléter ce qui a déjà été dit, quelques propositions:
- vous ne commentez pas les deux dernières strophes du poème de Ronsard
- il y a peu de réponses à la question posée. Elle serait intéressante à développer notamment pour le poème de Baudelaire.
Dans le poème de Pierre de Ronsard, on peut dire que le coup de foudre rend heureux. En effet, on peut apercevoir l'expression de son amour tout au long du poème. Il s'adresse à une femme nommée "Hélène". Il la désigne par ses "yeux" et ses "mains" qui montrent sa beauté divine. Pourquoi divine ? Car dans la strophe 3, "qui se vante être fille d'un Cygne" (v10) est une périphrase nous indiquant qu'elle est la fille de Zeus d'où la référence à "éclat de foudre".
"Main blanche" fait référence à la blancheur qu'ont les femmes nobles de l'époque. Les deux derniers tercets présentent une opposition: le premier fait référence à la mort et le second à la vie. Cela est marqué par la conjonction "mais" qui introduit le dernier tercet.
Comme l'a dit Emeric, ce coup de foudre est caractérisé par le toucher et la vue. On a d'ailleurs un champ lexical de la vue: "regard", "yeux, "oeil". On peut même observer une gradation de ces trois termes car on progresse vers le détail des yeux. Ici, le poème nous montre que coup de foudre est assez imaginaire et irréaliste puisqu'il compare une femme à une fille de Zeus. Ce poème montre donc que c'est un coup de foudre qui rend heureux.
Pour répondre à la question, le coup de foudre rend heureux mais cela est éphémère comme le montre le poème de Ronsard. Néanmoins selon Baudelaire, le coup de foudre rend malheureux et amène au desespoir.
De plus, Ronsard appartient au mouvement littéraire de la Pléiade dont le but est de mettre en valeur la langue française dans la poésie et un des thèmes de ce mouvement est l'amour des femmes c'est donc une des raisons pour laquelle Ronsard donne un avis plutôt positif du coup de foudre.
Le poème de Baudelaire exprime (selon mon point de vue) que le coup de foudre rend à la fois heureux et malheureux. Il exprime indirectement sur certains point la douleur qu'il ressent, mais
en opposé et en contradiction, il exprime aussi la bonheur qui surgit de lui lorsqu'il aperçoit la femme en question. Donc finalement peux-t-on vraiment répondre à la question "le coup de foudre rend-t-il heureux ?" Ne serait-ce point là une question de point de vue ? Échangeons un seul instant l'amour et l'intelligence. Un humain peut se considérer plus intelligent qu'un porc, de la même manière qu'un porc peur s'imaginer plus intelligent..qu'un rat. Donc pour en revenir à nos moutons (on fais toute la ferme tant qu'à faire, on parle de ferme, relions alors "La Ferme des Animaux". Tout est lié, l'impasse est faite), le coups de foudre ne peut pas être défini selon mon point de vue aussi maigre soit-il, comme une chose qui rend heureux ou non. Et vous, qu'en pensez vous ?
Dans le poème de Baudelaire, on retrouve l'idée d'un amour idéal où l'on peut ressentir la douceur et en même temps la violence, par l'intermédiaire de nombreuses antithèses: "ciel livide où germe l'ouragan", "le plaisir qui tue". Cette femme représente d'ailleurs si bien l'amour idéal que le poète renaît grâce à elle:"Ta main se réjouit de me donner la vie". On peut donc considérer que l'amour rend heureux puisqu'il donne de l'espoir.
Les deux textes remettent en question le fait que le coup de foudre rend heureux. Dans chaque textes nous avons une description des coups de foudre des narrateurs mais leurs réactions sont différentes. Comme l'a montré Pierre dans son analyse du texte de Ronsart, le coups de foudre du narrateur le rends heureux. Mais ce coups de foudre ne dure q'un seul instant. Dans le texte de Baudelaire, le narrateur subit un coup de foudre le rendant heureux d'abord mais vite malheureux. En effet, il revient a la réalité quand il se rends compte que il ne reverrai plus cette beauté qui le fascinait tant ( fin de la 3e strophe + 4e strophe). On dirait que dans le dernier vers il regrette de ne pas être aller voir cette femme :"Ô toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais !".
On peut voir que dans le poème de Pierre de Ronsard, dans le 4eme strophe, le champs lexical du mot heureux avec «ravie», «contenta», «réjouit». Comme l'a indiqué Killian c'est l'auteur qui parle et montre sa joie lorsque il a eut un coup de foudre pour «Hélene».
Dans le poème de Baudelaire, on peut apercevoir la description d'une femme après l'avoir vue.
Ronsard s'adresse directement à la femme dont il est tombé sous le charme ("tu", "tes", "ton", "ta"), contrairement à Baudelaire qui nous en dresse un portrait ("une", "son", "sa"). Baudelaire utilise un champ lexical assez péjoratif ("hurlait" "crispé") qui donne une image de l'amour assez dure et brute. De plus, Baudelaire se rend dépendant de cet amour impossible (dernière strophe) ce qui nous amène dans l'extrême malheur que peut provoquer le coup de foudre. A l'inverse, Ronsard décrit l'amour spectaculaire, scintillant, et lumineux ("éblouit", "foudre", "rayon") d'une femme qui l'accepte. Cependant, sa réaction si Hélène ne lui avait pas fait signe (deuxième strophe) l'aurait plongé dans la même mélancolie que Baudelaire. Ronsard, malgré la tournure merveilleuse et amoureuse que prend sa vie grâce a Hélène, en décrit une certaine douleur ("la fièvre continue","poignant regard mortellement outré" , "je fusse mort" , "l'âme presque ravie").
On peut donc, à travers ces deux sonnets en alexandrin ,en conclure l'aspect très négatif et destructif du coup de foudre.
Le coup de foudre comme son nom l'indique est aussi puissant mais à la fois aussi rapide que l'éclair. Il procure donc un bonheur instantané mais très bref. La fin de cet instant est d'autant plus triste que les sentiments ressentis sont très puissants.
Kevin je suis pas tous à fait d'accord avec toi , je ne comprends pas pourquoi si tout Ronsard voulais mettre en valeur les femmes , il l'aurait fait en parlant d'une femme parfaite comme Hélène , à l'inverse il aurait présenter une femme lambda afin de rendre son poème universel , au contraire il montre qu'un coup de foudre ne peux se faire qu'avec une femme irréelle , donc le coup de foudre est peut-être impossible
J' avais pensé à commenter sur la relation entre le poème de Ronsard et la mythologie grecque mais le temps d'écrire le commentaire, j'ai vu que Pierre avait été plus rapide que moi. Pour rajouter un peu à cet aspect du poème, on peut voir que "signe" et "cygne" sont des hophones, ce qui fait penser qu'Hélène est un "signe des dieux", ce qui nous ramène à la comparaison faite avec la mythologie grecque. Pour ce qui est du poème de Baudelaire, on peut voir qu'il tombe amoureux d'une simple "passante" parmi tant d'autres, et qu'il était dans une rue "assourdissante", donc il y avait beaucoup de gens mais il à quand même réussi à la remarquer parmi la foule. Mais malheureusement pour lui, elle n'est apparue que brièvement, comme un "éclair", avant de disparaître dans la foule, ce qui provoque le désespoir de Baudelaire.
Les deux textes traitent du coup de foudre, cependant ils n'insistent pas sur le même aspect de ce dernier. En effet dans le poème de Pierre de Ronsard le bonheur provoqué par le coup de foudre est mit en avant : "me donner la vie" l14. Alors que dans le texte de Baudelaire la tristesse provoqué à la suite du coup de foudre est mit en avant : "trop tard" l12. On pourrait donc conclure que le coup de foudre rend heureux sur le moment mais qu'il provoque une grande tristesse par la suite.
Je pense que le coup de foudre peut effectivement rendre heureux comme dans le poème de Ronsard mais ce moment n’est que très bref. En effet par la suite les deux personnages ce sépare ce qui peut causer le malheur de certain qui pensait avoir trouvé l’amour parfait l’or de ce coup de foudre mais qui se révélait être passager. C’est alors une très forte désillusion pour la personne qui a vécu cette rencontre. On peut également voire ce phénomène dans la fin du poème de Charles Baudelaire, le narrateur prend conscience que cette rencontre est éphémère et qui est même trop belle pour être vrais. On le voit à la ligne 11 ou le narrateur dit « Ne te verrai-je plus que dans l'éternité ? », il ne pense pas pouvoir la revoir de son vivant.
Dans les deux poèmes les poètes qui relatent leurs expériences disent avoir comme redécouvert la vie après cette rencontre. Le coup de foudre leurs semblent mortelle puis ils revivent. Dans le poème de Ronsard on voit cette sensation à la ligne 11 « Je fusse mort » puis il revit à la ligne 14 « Ta main se réjouit de me donner la vie. ». Charles Baudelaire décrit la même sensation à la ligne 8 et 10.
(Poème de Ronsard) Le poème débute avec une description des sentiments du poète pour un personnage décrit à la deuxième personne du singulier qui lui « éblouis les yeux, tant il avait l’âme émue ». Cette description sentimentale passe en grande partie dans la vue du poète, la rencontre passe par son « regard », ses « yeux ». Le poète décrit son bonheur. Puis progressivement s’installe le champ lexical de la mort dans un « poignant regard mortellement outré », qu’il « fusse mort ». Enfin arrive la chute du poème soit le refus d’Hélène. A la relecture, on s’aperçoit que cette chute était annoncée avec ce champ lexical de la mort mais aussi grâce aux métaphores et comparaisons utilisées : « je fusse mort Hélène, aux rayons de tes yeux », « comme un éclat de foudre ». A partir de ce poème on peut tirer la conclusion que le coup de foudre rend malheureux.
(Poème de Baudelaire) Dans ce poème, on observe de nombreuses antithèses entre le bonheur et le malheur : la « douleur majestueuse », « le plaisir qui tue ». On peut relever deux termes relatifs à la renaissance l. 10 et 11 qui mettent en avant le fait que le poète renaisse avec la rencontre ayant lieu. Les « Ô » des dernières lignes rappelent des louanges religieuses, les sentiments du poètes sont amplifiés.