Voici le tableau qui a inspiré les élèves : "Jeune fille Thrace portant la tête d'Orphée", de Gustave Moreau (1865). Après étude, ils ont imaginé lui donner la parole en un texte lyrique. La jeune fille rend hommage au poète, victime de la jalousie des Ménades. Ces dernières l'ont mis en pièces, exaspérées de voir qu'il est resté fidèle à l'image de sa bien-aimée Eurydice restée aux Enfers.

File:Gustave Moreau Orphée 1865.jpg

Texte de Mathias:

Ô Orphée je me demande comment, toi qui grâce à la force de ton amour as réussi à dompter le sombre gardien des enfers, tu peux revenir dans cet état dans ton pays natal. Lorsque j’ai vu ta tête, flottant sur la rivière, j’ai d’abord été horrifiée mais j’ai vu que c’était la tienne et je l’ai recueillie.

Pourquoi les dieux ont-ils accepté un tel acte de jalousie ? Mais maintenant tu es heureux aux Enfers, avec Eurydice. Et pendant ce temps, nous te ferons les plus belles funérailles du monde.

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Texte d'Ariane:

Ô jeune Orphée, prince de ces terres ! Orphée le musicien virtuose que tu étais. Grâce à ta lyre, tu as bravé les enfers pour aller chercher ta belle. Tu t’es sacrifié pour elle et maintenant tu vas la retrouver. Si Apollon, ce grand dieu de la musique, t’a confié sa lyre, c’est que tu étais digne de recevoir ce divin objet. J’aimerais t’entendre jouer de la lyre. Toi seul arrivais à bercer mes oreilles difficiles. J’aurais voulu te dire combien je t’aimais et pouvoir t’embrasser tendrement mais maintenant il est trop tard. Ta tête au regard doux et poétique repose sur ton arme favorite qui est ta lyre fétiche. Une dernière chose avant que tu ne disparaisses à jamais Orphée, pour toi, je te vengerai auprès des Ménades. Je me battrai pour toi, pour sauver mon amour si fort qui me brûle. Adieu Orphée ! Je replonge ta tête dans l’eau pour que personne ne puisse découvrir à jamais ton secret. Adieu mon bien aimé.

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Texte d'Armand:

A cet instant-là, j’aurais dû ressentir de la colère, de la haine envers les Ménades mais je ne vis que de la nostalgie, des années perdues. Si tu ne t’étais pas accroché fougueusement à Eurydice, nous aurions pu apprendre à mieux nous connaître; devenir plus proches toi et moi. Nous aurions pu vivre heureux, toi chantant avec ta lyre et moi t’écoutant tendrement. Je comprends maintenant pourquoi ces démones t’ont mis en pièces. Avec ta beauté, ta voix, ton charme, qui ne l’aurait pas fait par jalousie? Moi, peut-être… Je ne sais plus ! Ton regard vide me gêne ! O Orphée, je sais que tu crois que je suis une parmi tant d’autres mais je sais que tu es un parmi les dieux.

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Texte de Tanguy:

Je me promenais le long de la rivière, l’eau fluide et transparente se faufilait entre mes pieds. Quand soudain, pendant que je contemplais cette montagne j’aperçus au loin flotter la tête de celui que j’ai toujours aimé. « Oh ! » m’écriai-je ! Orphée, sa tête était accrochée à sa lyre. Ses douces mélodies me réconfortaient en cas de soucis. En le regardant, je compris qu’il devait être heureux car il s’est en allé retrouver sa bien-aimée.

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Texte d'Antonin:

Ô Orphée, toi qui me berçais avec ta lyre les nuits où la fièvre me gagnait. Toi qui pouvais jouer de la musique jusqu’à ce que la fatigue te prenne.

Ton amour pour Eurydice était égal à l’immensité de l’univers. Mais après sa mort, tu n’as plus été le même ; tu ne pensais plus qu’à elle, rendant jalouses les Ménades qui n’avaient d’yeux que pour toi et qui pour te punir de ton attachement à Eurydice te déchiquetèrent.

Je me promenais alors sur les rives du fleuve Euros pour retrouver ta tête flottante dans l’eau imprégnée d’un liquide rougeâtre qui n’était autre que ton sang.

Je te regarde en ce moment même d’un air triste en pensant qu’un si beau garçon comme toi n’aurait pas dû avoir à faire à une telle violence.

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Texte de Clara:

Je suis sous le choc ! J’ai entre mes mains la tête d’Orphée qui est posée sur sa lyre.

« Pauvre Orphée ! Les Ménades ont été cruelles avec toi ! Ta musique et ta voix si douce et si agréable qui apaisaient mes souffrances vont beaucoup me manquer. »

Son visage n’exprime aucune douleur ni souffrance. Il semble serein, peut-être qu’il sait qu’il va enfin pouvoir retrouver sa bien-aimée, Eurydice, qui l’a quitté depuis bien longtemps.

Je le regarde pendant un long moment, en pensant aux bons moments que nous avons vécus. Je le repose ensuite dans l’eau, sur sa lyre, afin que le courant de la rivière le mène aux Enfers, à sa bien-aimée et là où il restera à jamais.

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Texte de Maud:

Je le regarde avec douceur et avec respect. Je le tiens là, dans mes bras, comme une muse qui tient sa lyre. Je pourrais passer des heures à l’admirer, à le contempler. J’apprécie son doux visage, qui a l’air de n’avoir rien subi. On pourrait penser que tu dors, paisiblement mais tu n’es plus avec nous, avec moi. Si seulement je savais jouer de cet instrument si charmant, je te rendrais hommage chaque heure, chaque jour, chaque année.

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Texte d'Emma:

Ô mon pauvre poète, je t’ai trouvé à la contrée de Lesbos. Tu es apaisé. Fermant tes yeux, ton regard caché dans le mien. Ta lyre éblouit ton visage.

Je ne comprends pas. Pourquoi ?... Pourquoi cette trahison ? Contrairement aux Ménades, je ne fais pas de mal. J’observe, j’écoute, avec mélancolie. Cette tristesse me hante. Les musiciens jouent pour toi…

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Texte d'Ilona:

Oh ! Orphée, j’imagine que tu as dû souffrir en perdant ta bien aimée, mais tu as l’air si calme et si serein qu’on pourrait dire que tu dors. Je ne comprends pas pourquoi les Ménades t’ont mis en morceaux, juste par jalousie. Moi je t’aimais, mais j’ai respecté ton choix de te marier avec Eurydice. A présent tu es mort mais je serais toujours charmée par ta musique. C’est dramatique que tu sois mort, tu avais un don tellement incroyable. Tu pouvais charmer les créatures, les animaux, les plantes et les pierres. Ta lyre est comme une voix qui t’accompagne lorsque tu chantes. Mais ton âme est auprès d’Eurydice maintenant.

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Texte de Julien:

« O toi, Orphée, élu d’Apollon, tes tourments sont à présent terminés ! Je m’adresse à ta tête, sur les rives de Lesbos, mais ton âme repose à présent sur celles du Styx, avec ton Eurydice ! Je ne peux jouer de ta lyre, souillée de ton sang. C’est désormais à moi de souffrir en errant au bord de l’eau, pleurant ta mort aux hommes et aux dieux ! »

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