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Vendredi 6 février 2015, les élèves de 3ème A et leur professeur d'histoire-géographie, Mme Koch, ont reçu Monsieur Robert Créange. Fils de déporté, il avait 11 ans en juillet 1942 quand ses parents et son grand-père ont été arrêtés au moment de passer la ligne de démarcation. Il est venu expliquer ce qui s'est passé pendant la Seconde Guerre mondiale et comment il a pu échapper aux camps de concentration. Voici ce que nous avons retenu de son témoignage.

Dans les années 1930, l'Allemagne est en crise, les gens deviennent « crédules » et ils écoutent Hitler. Il a fait un essai de coup d'Etat mais il va en prison où il écrit son livre « Mein Kampf ». Dans ce livre, il explique sa théorie : il dit qu'il y a la race aryenne qui est bien et supérieure et les autres races qui sont inférieures. Il veut aussi regrouper tous les pays germanophones pour faire une grande Allemagne.

Mais il y a des problèmes dans d'autres pays aussi, comme l'Italie où l'Espagne où les Républicains viennent de gagner les élections. Mais le général Franco n'est pas d'accord et il fait tirer sur les Républicains en Espagne. Ses troupes débarquent au Maroc. Il y a une guerre civile entre les Républicains et les franquistes. C'est pendant cette guerre d'Espagne en 1936 qu'à Guernica, les avions d'Hitler bombardent la population civile, sans autre raison que de tester les armes d'Hitler et de Mussolini.

Les tensions augmentent :

L'Allemagne annexe l'Autriche en 1938, c'est l'Anschluss.

Réunion à Munich avec Franco, Hitler, Chamberlain et Daladier.

L'Allemagne annexe la Pologne, mais avec l'alliance avec le Royaume-Uni et la France, c'est le début de la Seconde Guerre mondiale, 3septembre 1939.

Quand les Allemands passent la ligne Maginot, ils tirent sur les civils qui essaient de s'enfuir. C'est l'exode.

Le 17 juin 1940, c'est le discours de Pétain, qui annonce la reddition de la France et le début de la collaboration avec l'Allemagne. Le lendemain, le 18 juin, c'est l'appel du général de Gaulle. Il dit qu'on a perdu 1 bataille mais pas la guerre et il appelle les Français à la Résistance. Puis il créée les FFL (forces françaises libres)

Le 14 octobre 1940 Pétain rencontre Hitler à Montoire : c'est le début de la collaboration avec l'Allemagne nazie, mais c'est aussi ce qui va faire débuter la résistance. Les résistants cherchent des armes par tous les moyens. Il y a des répressions contre eux.

Les déportations :

Il y avait deux sortes de déportations : des déportations de répressions et des déportations de persécutions.

Les déportations de répressions concernaient ceux qui avaient fait quelques chose contre les Allemands (résistance, sabotage, opposition politique...). près de 90 000 de ces personnes sont allés en camp de concentration et 47 % sont rentrés).

Quant aux déportations de persécutions, elle touchaient les gens (les Juifs, les Tziganes...) simplement parce qu'ils avaient le tord d'exister. On les parquaient d'abord dans des camps d'internement. Le plus proche de Paris c'est Drancy : l'espérance de vie était de 3 mois. Il y a eu 76 000 déportés dont 11 500 enfants, moins de 3% sont rentrés.

A l'intérieur des camps , il y a de la résistance aussi. La première chose c'est déjà de survivre et de garder sa dignité. Parfois, les gardes les rassemblaient dehors et ils jetaient 1 bout de pain pour que tous se précipitent dessus, comme des animaux. La résistance, c'était simplement de ne pas se jeter sur le pain.

Passer la ligne de démarcation :

Les parents de Monsieur Créange étaient juifs mais n'étaient pas du tout pratiquants. Il raconte qu'il y a eu des perquisitions chez lui. Ils habitaient à Boulogne, près du TOP. Ses parents ont décidé de passer la ligne de démarcation et de faire appel à un passeur.

Pour se sauver des camp d'internement, on peut faire appel à des passeurs. Il y en avait trois sortes : le passeur sympathisant qui faisait passer gratuitement, pour aller en zone libre. Le deuxième type de passeur se faisait payer ses services et le troisième qui travaillait pour les Allemands et qui dénonçait.

Ils ont été trahi par un passeur, il voit l'arrestation de ses parents et de son grand père, qui sont emmenés en voiture. Lui et sa sœur se sont cachés, puis un paysan les a aidé à passer en zone libre et ils ont pu se réfugier chez une tante à Périgueux. Mais selon Monsieur Créange, l'officier allemand les ont laissé partir : car il a demandé à ses parents s'ils les connaissaient (lui et sa soeur) et ses parents ont dit non, l'officier a compris mais il les a quand même laissé partir.

Ensuite, en zone libre, il a pu aller dans un collège. Il n'a jamais revu ses parents.

Il n'a pas retrouvé trace de sa mère, mais il a retrouvé trace de son père, qui est mort à Auschwitz. Son grand-père, lui a pu revenir.

A la question de savoir s'il accepterait de recevoir un allemand chez lui, il a dit oui s'il a moins de 50 ans mais si c'est un Allemand plus âgé, entre 85 et 90 ans, il se poserait des questions.