ça bourdonne à Monod

Nous avons rencontré les élèves de 2nde du lycée Jacques Monod à Clamart, qui nous ont expliqué leur projet d’installer des ruches sur le toit du lycée, afin d'améliorer la biodiversité végétale et animale. Ils se sont mis en relation avec un apiculteur, pour lui poser des questions sur les abeilles, leurs conditions de vie, ainsi que sur les mesures de sécurité à prendre.

 

ÇA BOURDONNE À MONOD !

 

 

 

 

Image tirée du site : Native Bee Inventary and Monitoring Laboratory

 

 

 

 

   Nous avons rencontré les élèves de 2nde du lycée Jacques Monod à Clamart, qui nous ont expliqué leur projet d’installer des ruches sur le toit du lycée, afin d'améliorer la biodiversité végétale et animale. Ils se sont mis en relation avec un apiculteur, Eric Leblond, pour lui poser des questions sur les abeilles, leurs conditions de vie, ainsi que sur les mesures de sécurité à prendre.

 

 

 

Les grains de pollen se déposent sur les corbeilles* de ses pattes postérieures.

 

 *cavités permettant le transport du pollen

 

 

 

 

 

    Les abeilles vivent en colonie. Elles forment une société très organisée, un peu comme une grande entreprise. Autour de la reine, dont la tâche unique est de pondre et pondre encore, jusqu’à 50 000 ouvrières s’activent avec ardeur. Dans la ruche, seules les quelques centaines de faux-bourdons paressent ! Durant leur existence, les abeilles exercent jusqu’à sept fonctions différentes : nettoyeuse, nourrice, architecte, manutentionnaire, ventileuse, gardienne et butineuse. Ces petits êtres sont des insectes présents sur la quasi-totalité du globe. On recense plus de 20 000 espèces dans le monde, dont 1 960 en Europe et 1 000 en France. Les abeilles jouent un rôle crucial dans l'écosystème grâce à leur fonction de pollinisateur. Celles-ci se chargent de transférer le pollen de la partie mâle de la plante jusqu'à sa partie femelle. Ce transfert permet la reproduction des plantes.  Elles sont ainsi directement responsables de la production de 70% des fruits, légumes, graines et noix que nous consommons quotidiennement.

 

   Cependant, les abeilles disparaissent de plus en plus. Selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), 9,2 % des espèces d’abeilles sauvages étudiées en Europe sont en voie d’extinction et 5,2 % d’entre elles le seront dans un avenir proche. Au total, 150 espèces sont en déclin, 244 semblent stables, et 13 en augmentation. Les études en cours montrent que plusieurs causes sont responsables de cette disparition progressive, les traitements pesticides sont, en effet, massifs dans les campagnes. Les abeilles meurent en masse à cause des néonicotinoïdes, un insecticide très violent qui décime les butineurs. Ces pesticides neurotoxiques déciment chaque année 300 000 colonies d’abeilles en France. Mais pourquoi ces substances sont-elles utilisées ? Celles-ci sont utilisées principalement en agriculture pour la protection des plantes mais aussi par les particuliers ou les entreprises pour lutter contre les insectes nuisibles à la santé humaine et animale. En ville le problème des pesticides se pose moins mais il y a beaucoup d'autres explications comme les infections parasitaires, les maladies, la pollution, la réduction des fleurs fournissant du nectar et du pollen, de nouveaux prédateurs (comme le frelon asiatique)…

L'apiculteur, Eric Leblond, dans le cas de Clamart, évoque le problème des parasites, ou encore des virus.

 

 

   Leur disparition pourrait donc avoir de graves conséquences sur notre alimentation. En 2013, l'entreprise Whole Food Markets avait déjà mené une campagne étonnante pour attirer l'attention sur la disparition des abeilles. Elle montrait à quoi pourraient ressembler nos supermarchés si les pollinisateurs disparaissaient totalement, ce qui pourrait à terme détruire l'ensemble de la chaîne alimentaire. Imaginez, s'il n'y avait plus le phénomène de pollinisation vous pourriez dire adieu au jus d'orange, au beurre sur la tartine, au lait, aux myrtilles, framboises et fraises du petit déjeuner. Et quel drame pour les adultes, s'il y avait une immense réduction de la consommation de café ! Car oui ! La baisse de production de ce produit, par sa rareté, augmenterait à coût sûr l'augmentation des prix. Eric Leblond ajoute " L'absence de pollinisation, engendre une perte sûr de certains fruits et légumes, comme les carottes ou les artichauts." Et bien que cela ne mène pas nécessairement l'Humanité à sa perte, ce phénomène de déclin massif des abeilles viendrait, à coup sûr, remettre en question notre mode de vie tout entier. Pour éviter ce problème, des pays, comme la Chine, ont commencé à polliniser à la main certains fruits, notamment la vanille qui devient assez chère. De plus, le rôle de la pollinisation est d'ailleurs si crucial, que sa valeur monétaire est estimée à 153 milliards d'euros par an dans le monde, une fortune équivalent au PIB du Portugal ou de l'Irlande.

 

 

 

 

Image tirée du site : Label Abeille

 

 

 

   Pour éviter ce déclin, plusieurs solutions peuvent être mises en place.

En effet, la réintroduction de plantes sauvages et de mauvaises herbes limiterait le risque de syndrome d'effondrement, le rétablissement d’un équilibre dans l'habitat des pollinisateurs améliorerait leur bien-être et préviendrait l'effondrement des colonies. Pour cela, Il faudrait morceler les vastes étendues de monocultures par des prairies et des haies, riches en mauvaises herbes. Des plantes, fleurissant à différentes périodes de l'année, apporteraient plus de variété au régime alimentaire des pollinisateurs. Signalons également le fait que l’agriculture raisonnée, sans être biologique, s’oppose à l’agriculture intensive. Par exemple, elle tend à limiter le remembrement agricole par la plantation de haies, participant ainsi à la diversité des paysages et offrant des habitats ou protections naturels à la faune sauvage ou domestiquée. Dans le cas des abeilles, les haies constituent des abris contre la pluie ou des pare-vent contre lesquels aligner les ruches, en même temps qu’une source non négligeable de pollen et de nectar. Autres exemples, cette agriculture prône l’usage de pesticides, mais en juste quantité, et l’ensemencement de jachères apicoles, prés fleuris qui fournissent aux insectes pollinisateurs, en particulier aux abeilles, une alimentation diversifiée.

De plus, l’action de ce lycée, d’installer, dans son enceinte, une ruche comportant des Buckfasts, abeilles douces et productives, serait une solution possible face à leur disparition. En effet, les abeilles se portent presque mieux en ville qu'à la campagne, la pollution des villes ne dérangent pas les abeilles. En ville, il y a 140 espèces de pollen, de la diversité, du butinage toute l'année et moins d'insecticides tandis qu'à la campagne, il y a 50 espèces de pollen et des périodes creuses de butinage.