Bonsoir,
D’Autun, vingt siècles d’histoire nous contemplent ! Napoléon aurait pu avoir ces mots mais il était sans doute encore trop jeune pour les phrases historiques lorsqu’il a passé trois mois et demi au lycée de la ville pour améliorer sa connaissance du français, juste avant d’intégrer l’école militaire de Brienne.
C’est donc une ville très chargée d’histoire que nous avons arpentée aujourd’hui ! Le matin, à 10 h, la classe de Mme Chauvin-Liegard a retrouvé Adeline, l’une des guides de Bibracte, pour faire le tour d’Autun en car et à pied. Un premier arrêt a été marqué auprès du temple de Janus, où le dieu qui y été prié était, je vous le donne en mille… Ienieco. Vous ne connaissez pas ? Rassurez-vous, c’est normal, il n’est cité qu’à Autun.
Puis le groupe a pris la direction de la porte d’Arroux, l’une des deux portes encore debout sur les quatre qui existaient il y a 2 000 ans. Cette porte, toujours fonctionnelle, reste une entrée dans la ville moderne et laisse passer toutes sortes de véhicules. « Ils sont forts ces Romains ! » dirait peut-être Obélix.
Petit passage près des remparts, un peu usés mais bel et bien debouts. Il en reste encore 4 km sur les six d’origine. Et enfin, dernier arrêt au théâtre, à demi restauré et très impressionnant pour imaginer ce que pouvait être une soirée au spectacle au milieu d’une foule énorme. Cette visite a permis aux élèves de s’immerger encore un peu plus dans la culture gallo-romaine avec toujours autant de passion partagée par notre guide.
Dans le même temps, ma classe se dirigeait vers le musée lapidaire à la recherche de traces d’écritures laissée en particulier sur des stèles funéraires. Anne, notre guide, a ainsi pu approfondir les rituels romains à ce sujet dans une galerie où se mélangent divers objets retrouvés pendant des fouilles.
En s’inspirant des gravures, un atelier de calligraphie a pu commencer. Sur un petit bloc de pierre tendre, les enfants ont commencé par tracer la lettre de leur choix (le plus souvent leur initiale), au crayon à papier, de manière à pouvoir gommer en cas d’erreur. Ensuite, un ciseau leur a été confié pour creuser un premier sillon avant de l’élargir en suivant les gestes montrés par Anne. C’était un travail plaisant mais qui demandait de la patience, de l’adresse et de la technique. C’est d’ailleurs, pour beaucoup, ce que les élèves ont retenu de ces trois premiers jours : le travail des gens de l’Antiquité et du Moyen Âge était loin d’être aussi simple qu’on l’imagine. C’étaient des personnes inventives et douées qui nous ont laissé des traces durables. Et l’expérimentation le prouve.
Anne a terminé en nous racontant l’histoire de Caius, un Romain qui vivait à Augustodunum (Autun), qui a survécu à ses vingt-cinq années d’engagement dans la légion et qui est devenu un charcutier réputé de la ville jusqu’à sa mort. L’histoire se trouvait gravée sur un bloc de roche, dans la petite église désacralisée qui sert au stockage des sculptures, et à accueillir des classes.
La météo, très agréable en début de journée, a soudainement tourné à la pluie à midi, nous contraignant à pique-niquer dans le cloître, au milieu des stèles. L’après-midi, les classes ont inversé leurs rôles. La visite d’Autun fut plus humide que le matin mais néanmoins possible. Vous le verrez probablement en observant photos de Mme Chauvin-Liegard et les miennes.
Le ciel se dégage à l’heure où je vous écris mais il semble que demain, ce soit un temps gris qui nous attend. Et beaucoup de pluie pour jeudi. Nous verrons.
Ce soir, c’est déjà la moitié du séjour et nous tournons la page de l’Antiquité pour nous rendre au Moyen Âge dès demain. C’est en tout cas un programme très apprécié par les élèves qui découvrent des endroits inhabituels et manipulent divers outils pour vivre l’histoire.
Bonne soirée et à demain !
P.S. : Attention, beaucoup de commentaires mentionnent le manque de votre enfant, ce qui, je vous le rappelle, est une notion négative qui risque de l’attrister. Je lis chaque jour vos commentaires dans le car qui nous emmène sur site mais je coupe ces passages. Dès ce soir, je ne validerai plus les messages avec l’idée de manque.

