VERS LA FIN DU MONOPOLE DE LA SNCF AVEC L'OUVERTURE A LA CONCURRENCE ?
Par gisele cohen (st germain en laye) le 15 juin 2025, 08:52 - ACTUALITES - Lien permanent

Fin du monopole de la SNCF : comment la mise en concurrence va-t-elle se dérouler à partir de 2020 ?
Le rail s'ouvre à la concurrence, aussi bien sur les lignes à grande vitesse que sur les trajets subventionnés des trains régionaux ou des Intercités.
Une mise en concurrence progressive
L'ouverture à la concurrence sera progressive. De 2020 à 2024, de nouveaux opérateurs pourraient bénéficier d'une délégation de service public subventionnée, sur les lignes Intercités et les TER. Ils pourront aussi demander des "créneaux horaires" ("sillons", en jargon technique) sur les lignes à grande vitesse, à leurs propres frais.
Quels opérateurs sont intéressés ? Des sociétés étrangères sont en lice. En direction du Sud, la compagnie Thello, filiale de la compagnie publique italienne Trenitalia, souhaite être présente sur le Paris-Lyon-Milan, dès 2020. Sur la moitié nord de l'Hexagone, "Arriva, la filiale de la Deutsche Bahn [la compagnie publique allemande], peut aussi être candidate sur Paris-Bruxelles ou Paris-Cologne", note un connaisseur du secteur.
Ce n'est que le début du big bang. "La liste pourrait s'élargir à des investisseurs venus d'autres univers"
Un concurrent direct pour la SNCF sur l'axe Paris-Marseille. La compagnie italienne Trenitalia, déjà présente depuis fin 2021 sur la ligne Paris-Lyon, lance dimanche 15 juin cette nouvelle liaison à grande vitesse. Les quatre allers-retours quotidiens vont aussi desservir Lyon, Avignon et Aix-en-Provence (premier départ à 5h54 de Paris en direction de Marseille et à 6h52 de Marseille en sens inverse).
CONSEQUENCES DE LA FIN DU MONOPOLE DE LA SNCF:
-Selon la région, « le trafic sera doublé », passant de sept allers-retours quotidiens à 14, pour « un coût équivalent ». Le contrat de concession de dix ans est estimé à 870 millions d’euros.
-Pour l’usager, il est inutile d’espérer une chute du prix des billets. « Un TER, c’est 80 % de subvention publique, il n’y a pas d’intérêt à faire baisser son prix;
-Tout l’intérêt d’une mise en concurrence est de sortir des habitudes de la SNCF. « Non pas qu’elles soient mauvaises dans l’absolu, mais d’autres compagnies peuvent proposer d’autres services plus adaptés aux demandes de chaque région; "Vu que ce sont les régions qui auront le dernier mot et qui fixeront les contrats, « elles peuvent mettre les exigences qu’elles souhaitent dedans, afin de répondre au mieux aux demandes spécifiques du territoire et de ses usagers ».
MAIS la compagnie nationale part avec quelques wagons d’avance. « Elle a l’expérience, le personnel, l’historique et les trains", renseigne Yves Crozet, économiste spécialiste des transports. Si la SNCF a officiellement perdu son monopole, elle devrait donc conserver sa domination sur le rail français. « D’autant que pour le moment, les régions se montrent très prudentes".
Source : 20 minutes 2021