CANICULE ET RETOMBEES ECONOMIQUES PEU FAVORABLES

Brief Eco Juillet 2025

DES PERTES ECONOMIQUES CONSIDERABLES

De quoi peser sur la productivité. Selon une étude de l'Organisation internationale du travail (OIT), citée par Allianz Trade, la capacité à effectuer un travail physique chute de 40 % lorsque les températures dépassent le seuil de 32 °C, et même des deux tiers au-delà des 38 °C. Les travaux effectués à l'extérieur, dans le bâtiment ou l'agriculture notamment, sont sensiblement ralentis, voire stoppés - tout comme certains événements festifs ou sportifs. Le cerveau tourne au ralenti au-delà d'une certaine température. Les fermetures d'école (près de 2.000 en France ces jours-ci) contraignent les parents à s'organiser et à réduire leur activité.

Même si une partie de l'activité perdue est ensuite rattrapée, dans les services ou l'industrie, cela ne compense pas les pertes observées dans l'agriculture ou sur les infrastructures : seul 30 % à 50 % de l'impact initial est compensé, estiment-ils aussi, citant notamment une étude de la BCE.

L'impact des vagues de chaleur est particulièrement notable dans l'agriculture, provoquant baisse de rendements et même parfois pertes de récoltes. Selon un rapport de synthèse du Sénat sur l'impact économique de la canicule de 2003, la production de blé tendre avait alors reculé de 21,5 %, celle d'avoine de 28 %, et celle de maïs en grain de 30 %.

Le secteur de l'énergie est lui aussi sensible aux fortes chaleurs, qui provoquent des tensions sur les réseaux mais aussi sur la production d'électricité. Selon le rapport du cabinet Callendar sur l'impact à venir du réchauffement climatique sur les infrastructures;

En 2022, la sécheresse a encore provoqué près de 3.000 morts dans l'Hexagone. Elle a au total coûté plus de 5 milliards d'euros, dans la fragilisation des bâtiments,  les pertes de production agricoles ou énergétiques ou encore les feux de forêts.

 Arrêts maladie, afflux aux urgences ou décès prématurés ont coûté entre 22 et 37 milliards d'euros à la France entre 2015 et 2020, selon une étude réalisée en 2022 par Santé publique France.....

De quoi pousser les politiques à investir dans l'adaptation au réchauffement climatique. Les vagues de chaleur sont appelées à se multiplier mais elles sont loin de constituer le seul impact économique du réchauffement, qui provoque aussi la multiplication d'autres catastrophes, comme les tempêtes, des inondations, etc. Selon une étude récente publiée par deux économistes de Harvard et Northwestern, une hausse de la température mondiale de 1 °C provoquerait ainsi une baisse du PIB mondial de 12 %, au bout de six ans.

 

Source : Les Echos Juillet 2025