Les élèves se sont bien amusés à jouer avec les mots, plus particulièrement avec des expressions à double sens portant à confusion et donnant lieu à de savoureux quiproquos. La sélection qui vous est proposée, alimentée progressivement de nouvelles histoires, donnera lieu à une autre activité : du clavier, les élèves passeront à la scène, en mettant en espace leur texte (qui nécessitera une réécriture).

Laissons les écrivains en herbe s'exprimer:

 

Isabeau et ses oignons

 

Nous allons vous raconter l'histoire d'Isabeau une vieille femme fort malheureuse par sa solitude et son infertilité.

Jadis, dans un petit village de Sologne, Isabeau était très jalouse de sa voisine: cette dernière était jeune et d'une beauté inexplicable. Elle était riche et heureuse avec son mari, elle attendait même un enfant. Quelques longues années plus tard, la malheureuse décida de se rendre chez sa voisine un jour d'ennuis. Le moment où la porte s’ouvrit, la vieille femme aperçut la dame avec un nourrisson sur un bras et de l'autre main, elle tenait la main d'un petit garçon qui était âgé d'environ sept ans.

Voici l'échange entre les deux voisines:

"Madame... dit Isabeau

- Que faites- vous encore là à cette heure-ci chez moi? coupa la voisine.

- ... je voulais savoir si vos enfants allaient bien. Si vous aviez des ennuis ou quelque chose comme cela, venez me voir...

- Mais je n'ai pas de problèmes, et même si j'en avais, OCCUPEZ VOUS DE VOS OIGNONS, ma foi !"

Sur ces paroles, la pauvre femme claqua la porte, exaspérée du comportement désagréable de la jeune et jolie femme.

Une fois rentrée chez elle, la triste femme s'affala sur son lit et se dit en pleurant: « Oh! Qu'ai-je bien pu faire pour la mettre en colère ?... Oui, je l'ai bien trop embêtée avec ses enfants. Que vais-je lui dire maintenant ? Je vais au moins suivre son conseil. »

L'histoire se déroulait bien en automne. Isabeau s'empressa alors d'aller déterrer des oignons dans son jardin précaire. La vierge s'occupait de ces légumes telles une mère : elle les lavait deux fois par jour, leur lisait des histoires avant de dormir, et les épluchait le lendemain…

Un beau jour, la voisine décida d'aller voir Isabeau depuis le malentendu de la semaine précédente.

Cette dernière vit la vieille, dans sa cuisine avec des oigons. La jeune femme crut sur le moment que sa voisine voulait faire une soupe à l'oignon ou un plat aux oignons, car c'était la saison.

La maison d'Isabeau infestait d'odeur d'oignon. La jolie femme demanda quel plat elle cuisinait :

"Que préparez-vous comme plat aux oignons? demanda la bourgeoise d'un ton curieux.

- Mais je ne prépare rien, c'est même vous qui m'avez conseillée de faire ceci, répondit la vieille dame.

- De quoi parlez-vous enfin?

- Eh bien, de m'occuper de mes oignons! Donc je les épluche, les berce... comme mes propres enfants, mais je ne vois pas le changement grâce à votre conseil. A part me faire pleurer toute la journée, je ne vois pas, grogna la méprisante.

- Mais je vous explique, "s'occuper des ses oignons" est une expression à prendre au sens figuré. Cette expression veut dire qu'il ne faut pas tout le temps se mêler des affaires des autres et en l'occurence, de mes affaires !

- J'étais comme cela avec vous car je suis affreusement jalouse de vous. Vous êtes belle, intelligente, vous avez une famille et vous pouvez avoir des enfants, pendant que moi je suis pauvre, non-féconde et sans famille. Expliqua la malheureuse."

Beaucoup de gens, apprennent qu’il est important d’aider ses proches quand ils en ont des ennuis. Mais ce fabliau nous montre bien qu’il est primordial d’aider les autres selon leurs réels besoins et non pour soi-même. Dans cette histoire, Isabeau s’est occupée des enfants de sa voisine égoïstement, ce qui lui a attiré des ennuis.

Estelle et Awena.

 

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"Mettre les pieds dans le plat"

 

Oyez oyez habitants de Versailles ! Venez gentes dames et gentes damoiseaux ! Si vous êtes bien aise d'écouter mon histoire, je vous la raconte volontiers pour bien vous divertir et voyez s'il vous plaît ou non de me donner rémunération.

C'est l' histoire d' un jeune garçon qui se nommait Yves Bobert et qui était chevalier de l'armée royale. Celui-ci allait se marier. Mais l'heureux élu était, non pas une femme, mais un homme qui se nommait Jehan. Notre jeune chevalier ne trouvait pas les mots pour annoncer la nouvelle à sa famille. Il se questionnait, il essayait de trouver la bonne formulation pour le leur dire, mais rien ne lui sortait de l'esprit. Yves était désespéré.

 

Il alla alors voir son conjoint pour prendre conseil :

« Jehan, je ne sais comment annoncer notre amour à ma famille. Ce n'est pas que j'aie honte de toi, mais cela leur fera un choc de savoir que je n'épouse pas une demoiselle. Mais nous ne sommes pas obligés de leur dire.

-Cela serait beaucoup mieux de le leur avouer, car il ne faut pas mentir et surtout pas à sa famille, répondit Jehan.

-Tu as peut-être raison, nous devrions le leur dire, mais je ne sais comment le faire, c'est assez difficile, dit Yves.

-Mon cher Yves, je te conseille de mettre les pieds dans le plat cela sera beaucoup plus facile pour surmonter cette épreuve, conseilla-t-il.

- Oh ! Merci ! Qu'est-ce que je ferais sans toi ! »

Heureux d' avoir été aidé pas son compagnon, Yves s'en alla avec son jeune amoureux au dîner de famille. Ce repas avait été organisé par les parents du chevalier de l'armée royale. Ces derniers, qui se hâtaient de revoir leur garçon, ne se doutaient point de la nouvelle. Le moment du repas arriva. Il redoutait cet instant, mais faisait mine de rien. Pendant l'entrée, les discussions s'enchaînaient en un rien de temps, quand soudain, Yves décida de mettre les pieds dans le plat de choucroute. Étonnée, la famille pleura de rire en voyant leur enfant ou petit enfant le voir mettre les pieds dans le dîner.

Voyant que tout le monde riait aux éclats, Yves se sentit bien, puis il dit :

«  Père, mère, ma famille je veux vous avouer que Jehan ici présent n'est autre que mon mari. J'aime un homme et personne ne m’empêchera de me marier avec lui ! » Sur le coup, toute la pièce se tut et la mère d'Yves lui dit :

«  Ce n'est point grave mon très cher fils, la seule chose qui compte c'est que tu sois heureux dans ta vie.

-Merci mère je suis heureux que vous respectiez cela », conclut Yves.

Nos jeunes et beaux tourtereaux se marièrent et eurent une vie paisible sans personne pour les déranger. C'est ainsi que se finit ce magnifique fabliau qui est tiré d'une histoire vraie. On apprend dans ce récit que tout homme ou toute femme a le droit de mener sa vie comme bon lui semble et que les responsables légaux doivent être heureux pour leur progéniture et non pas décider de leur vie à leur place.

 

Nathan et Romain    

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 Le pauvre vilain et la belle princesse

 

Chers lecteurs, déposez votre joli panier bien garni de fruits rouges et de jolies pommes vertes et venez écouter mon histoire!

Au cours de ce fabliau, je vais vous raconter l'histoire d'un pauvre et malheureux vilain qui aimait d'amour la jeune fille du roi. Son père Jean Charles de France cherchait à marier sa seule et unique fille qu'il aimait tant.

Il était une fois un pauvre vilain qui était amoureux d'une princesse, la fille du roi  Jean Charles de France qui habitait à Amiens. Mais il était trop timide pour aller la voir et lui dévoiler ses sentiments. Cet homme, fou amoureux d'elle, continua à l'aimer de plus en plus chaque jour. Malheureusement, il avait un concurrent, un riche vilain qui se nommait Guillaume, le préféré du roi. Malgré tout cela, il l' aimait encore. Il n' avait d'yeux que pour elle.

Le pauvre homme alla demander conseil à sa sœur, car les femmes éprouvaient pratiquement les mêmes pensées. Cette dernière lui conseilla de se rendre au royaume où vivait la princesse et de briser la glace. Une fois ces mots dits, le vilain s'empressa de retourner chez lui et mit de l'eau dans un vieux récipient. Il posa ce bol sous un tas de neige. Il le laissa plus de deux heures. Puis, il le recueillit.

Un beau jour d' hiver, ce monsieur ainsi troussé de ses meilleures affaires, alla voir la princesse qui se trouvait à quelques centaines de mètres de là. Il comptait arriver un peu avant Guillaume, ce riche vilain, qui lui était un concurrent direct pour prendre la main de la princesse. Il prit son plus beau marteau qu'il décora un peu avant et son vieux récipient de glace. Bien installé sur son cheval, il avançait au galop jusqu'au château qui se trouvait à six cents mètres de là.

Une fois arrivé devant le château, Bertonet attacha les rênes de sa monture à un tronc d'arbre. Peu de temps après, il se dirigea vers l'immense porte du royaume. Devant celle-ci, un garde lui ouvrit la barrière et lui dit :

« Ravi de faire votre connaissance, cher vilain. Quel est votre nom ?

-Je me nomme Bertonet. Et vous, comment vous appelez-vous ?

-Jacquelin. Mais quelle est la raison de votre passage devant le royaume que je protège ?

-Je viens voir la princesse pour briser la glace, lui dit-il ».

Surpris, le garde le laissa entrer.

Muni de ses guenilles, de son marteau et de son pot de glace, le vilain marcha dans l'allée avec une allure impressionnante et déterminée. Une fois les marches menant à la princesse enjambées, il prit son courage à deux mains et cria de sa plus forte voix :

« Antoinette de France, je vous aime depuis ma plus tendre enfance, depuis que votre père fit exécuter mes chers parents. Je vous avais tendrement observée, et pendant toutes ces années, j'ai songé à votre visage, et c'est pour cela que j'aimerais beaucoup prendre votre main. Tout d'abord je m'appelle Bertonet et je vis à quelques centaines de mètres d'ici ».

La jolie fille lui répondit  d'un ton assez joyeux:

« Enchantée, Bertonet. Je trouve que vous êtes de grande beauté, mais pourquoi avez-vous donc un petit pot garni de glace ?Le vilain lui répondit :

-J'ai avec moi un bol de glace et je comptai briser la glace ».

Et c'est à ce moment que l'homme ôta de son plus beau marteau, et brisa la glace devant la princesse qui sourit et se mit à rire, suivie par toute la famille royale.

Mais ce fut à ce joli moment que Mohort, le concurrent de Bertonet, arriva et s'écria :

« Princesse, princesse, je vous aime autant que ce vilain ! Il est pauvre, mais à moi, la richesse me sourit. Si vous me permettez de prendre votre main, nous seront les plus riches de ce pays.

Mais la princesse ne fut pas d’accord avec les paroles de ce riche homme et lui dit :

« Quelle que soit la richesse, d'un homme je l'aimerais tout autant ». Et c'est à la fin de ces jolis mots, que la princesse choisit d'épouser Bertonet qui en fut très heureux.

Ces deux tourtereaux furent heureux et eurent beaucoup d'enfants. Le vilain ne remercia jamais assez sa sœur pour ce bon conseil qu'elle lui avait donné.

 

     Ce fabliau nous enseigne que l'amour triomphe face à la richesse qui n'est autre qu'un moyen de persuasion.

 

Ryad et de Théophile    

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La robe cachée

 

Venez bonnes gens, je vais vous conter une drôle d'histoire pour vous amuser de la sottise d'une dame. Ce récit pourra bien vous faire réfléchir par ailleurs.

Dans la ville d'Aix-En-Provence, une dame bourgeoise vivait mariée depuis longtemps à un riche marchand. Un beau matin de la saison des moissons, la dame partit en ville chercher un nouvel écuyer pour son mari, devant bientôt partir afin d'acheter de nouveaux draps pour son fructueux commerce. Passant devant une charmante boutique, la dame aperçut une robe de toute beauté. N'écoutant que son envie, elle entra et l'acheta. En rentrant chez elle , la coquette dame se rendit compte qu'elle n'avait pas d'écuyer et plus un denier dans sa pochette de soie. La gracieuse dame se retrouva démunie de la moindre pièce. Son mari l'a répudierai, s'il apprenait qu'elle avait failli à sa mission au profit d'une robe. Le marchand ne pourrait pas partir sans écuyer pour s'occuper de ses chevaux pendant le trajet.

Affolée, la dame alla quérir sa dame de compagnie, une femme fort instruite qui pourrait à coup sur trouver remède à son malheur :

« Jeanne, Jeanne!!! J'ai besoin de votre aide! Mon mari m'avait confié de l'argent pour nous trouver un nouvel écuyer pour s'occuper de nos chevaux quand soudain je vis cette sublime robe. C'en est trop. Il me la faut tout de suite. J'ai donc dépensé tout l'argent de mon cher époux, il ne m'en restait juste assez pour acheter de la viande de coq pour le dîner.

— Je comprends votre inquiétude, madame, mais ne vous en faites pas vous êtes tombée sur la bonne personne, je trouverai une solution à vos maux, ne vous inquiétez pas. Quand au dîner, votre mari vous demandera où est passé l'argent, vous n'aurez qu'à passer habilement du coq à l'âne, il n'y verra que du feu ! »


 

La dame saute, excitée et convaincue que ses tourments vont s'apaiser. Elle ordonne donc à ce qu'on tue leur plus bel âne et qu'on le cuisine le plus finement possible. 

Lors de ce fameux dîner, le bourgeois demanda à sa femme si elle avait déniché un écuyer pour son périple. La dame, en entendant sa question, demanda à ce que l'on remplace la volaille qu'ils mangeaient à l'instant pour passer à la dégustation de l'âne cuisiné. Le bourgeois, intrigué par ce changement, en oublia son argent et son écuyer pour s’intéresser à ce nouveau met. Donc, même en ayant mal compris l'expression, la dame réussit à éviter le sujet délicat qu'était ce qu'elle avait fait des deniers de son mari.

Quelques jours plus tard, le mari rentra dans sa chambre,désireux de se reposer. Il se changea, enfilant une robe de chambre. Soudain, il aperçut dans l'armoire une robe qu'il ne connaissait pas. Il vit rouge. L'argent que sa femme avait dépensé pour cette robe était exactement le même qu'il lui avait donné quelques jours avant pour payer les services d'un écuyer. Furieux, il alla voir sa femme installée dans le salon. Il la prit et lui dit:

« Pourquoi avez-vous utilisé mon argent de la sorte, rugit le mari, furieux, en brandissant la robe.

— Je suis désolée, je ne voulais pas vous le cacher mais j'avais peur de votre colère !!

— Partez de chez moi, hurla le mari et ne revenez plus jamais! »

 

La dame partit triste comme les pierres. Quelques temps plus tard, la jeune femme revint voir son ancien mari pour le supplier de lui donner du travail. Le riche homme s'était remarié avec une belle et intelligente jeune femme. Il engagea la pauvre dame comme servante pour sa nouvelle épouse. La malheureuse fut maltraitée par sa maîtresse le restant de ses courts jours.

La morale de cette étrange histoire est qu'il ne faut pas mentir à ceux qu'on aime sous peine de représailles parfois cruelles. Et, bien sûr, que la coquetterie est un vilain défaut.

 

Fabliau de Blanche et Emmanuelle.

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La belle et triste histoire de Lucile et Ingrid

 

Approchez, approchez ! Venez écouter mes belles histoires ! Vous là-bas, oui, approchez, ça va vous intéresser ! Je vais vous raconter une histoire divertissante et émouvante à la fois.

 

C'est l'histoire d'une jeune fille se nommant Lucile. Elle avait une grande sœur à qui elle tenait beaucoup qui s'appelait Ingrid. Un jour, leurs parents partirent en bateau pour un voyage. Une semaine plus tard, une personne frappa à la porte. Lucile, croyant que ses parents rentraient de leur voyage, l'ouvrit. Mais quand elle l'ouvrit, la jeune demoiselle vit cet homme mystérieux qui était devant l’entrée, et qui lui dit:

« Bonjour je suis le messager, je viens vous prévenir d'un tragique événement. Vos parents sont morts pendant la traversée.»

 

Elle n'en revint pas et se mit à sangloter devant lui. Elle ne le dit pas à sa grande sœur, pour ne pas la rendre malheureuse à son tour.

 

Le temps passait et Ingrid avait deviné que quelque chose était arrivé à ses parents, toujours pas rentrés après un mois d' absence. Elle dit à sa sœur :

« Petite sœur pourquoi me caches-tu cela ? J' ai deviné ce qui est arrivé aux parents, mets les pieds dans le plat une bonne fois pour toutes.

─ Je sais j'ai été sotte de ne pas te l' avoir dit... merci beaucoup pour tes conseils, je ne voulais pas te faire de peine. 

─ Ce soir, notre famille passera à la maison pour dîner. »

 

Les deux tristes sœurs allèrent pleurer dans leurs chambre et se reposer en attendant les invités.

 

Quelques heures plus tard, la famille arriva et Ingrid l'accueillit chaleureusement les larmes aux yeux. Ils se mirent tous à table, ils se servirent, quand tout à coup Lucile mit les pieds dans son plat.

 

La famille, choquée de ce qui venait de se passer, lui dit :

« Lucile, voyons, que fais-tu ! »

 

Ils réfléchirent un peu puis se mirent à rire ayant compris ce qu'elle voulait faire.

« Voyons Lucile,  ma chérie mettre les pieds dans le plat est une expression, va te changer avec ce que tu as, je ne te punirai pas » lui dit sa grand-mère.

Lucile ne comprit pas automatiquement ce qui se passait mais elle était contente de ne pas être punie.

La morale de ce fabliau est qu'il est préférable d'être franc avec les autres car le mensonge ne résout rien.

 

Fabliau d'Evana et Julie

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Le malentendu de Bertille

Mes amis, mes frères, mes soeurs, mes cousins, mes proches, venez, approchez, écoutez ! Je vais vous raconter l'histoire d'une jeune femme célibataire et surtout, très jolie... Elle se prénomait, Bertille.

C'est l'histoire d'une sublime et jeune femme qui était très fine d'esprit et s'appelait Bertille. Elle était très prétentieuse mais dotée d'une grande gentillesse. Un jour, la belle se rendit au marché pour faire ses courses. En se retournant, la malheureuse fit tomber son panier par terre. Gontran, un vilain, le lui ramassa bien gentiment. Celui-ci était très attiré par elle. Il se dit que c'était l'occasion idéale pour l'inviter à dîner. Elle n'eut d'autre choix que d'accepter, de peur de le blesser, ce qui fit le bonheur du paysan. La demoiselle dut rentrer. Elle salua poliment l'homme et partit. Après réflexion, elle regretta d'avoir accepté le rendez-vous et demanda conseil auprès de son amie Odette.

Bertille alla donc voir Odette. Elle lui raconta :

 

" J'étais au marché avec mon panier plein de légumes, et là je me retourne et ma corbeille s'écroule par terre! Il y avait tellement de monde ce jour-là que je me suis cognée contre un homme fort laid. Il ramassa mon panier mais, je pense qu'il n'y aura pas de soupe ce soir, vu que les trois-quarts de mes légumes ont fini par terre en bouillie !

Odette se mit à rire: 

— Oh ma pauvre! Je n'aurais pas aimé être à ta place! Que s'est-il passé ensuite?

Bertille fut très gênée, mais elle savait qu'elle pouvait faire confiance à son amie: 

— Eh bien, il m'a regardée... Odette pétillait d'impatience. Bertille continua:

— Et figure-toi qu'il m'a invitée à dîner demain soir à 20h! Etonnée, Blandine demanda:

— Vraiment ? Mais, comment s'appelle-t-il ? 

— Gontran Dacarme. 

— Comment ? Gontran Dacarme ? Mais, tu ne vas pas aller à un rendez- vous avec lui ? Bertille fut très intriguée par la remarque de son amie: 

— Eh bien, pourquoi? Son amie déclara:

— C'est un hypocrite ! Il y a longtemps de cela, peut-être il y a nous étions amoureux et seulement deux mois plus tard, je le surprends avec cette garce de Marine Jamop en train de s'embrasser! 

— Alors ça, ce n'est vraiment pas sympathique! 

— Oui, je te le confirme! Tu devrais lui poser un lapin ! 

— Ah bon ? Lui poser... un lapin ? Très bien! Je le ferai! "

 

Le lendemain matin, Bertille s'en alla à la ferme pour acheter son lapin, sur les précieux renseignements de sa camarade. La femme demanda au fermier :

"Rajoutez-moi donc, en plus du lapin, des carottes bien fraiches en guise de distraction pour éviter que la bête ne s'en aille quand je la poserai pour ce joueur de sentiments qui n'est d'autre que Gontran!" dit-elle d'un ton colérique. Le fermier, surpris de l'attitude de la jeune femme, ne voulut pas la faire attendre plus longtemps et la servit immédiatement.

— Bien madame, ne vous inquiétez pas. Mes carottes sont de très bonne qualité."

La demoiselle remercia le fermier et partit toujours très remontée contre Gontran. Une fois arrivée au lieu du rendez-vous, elle déposa la créature avec ses carottes pour éviter qu'elle ne s'échappe.

Gontran, apercevant le lapin au milieu de la route et Bertille qui s'enfuyait, l'appela et lui demanda ce qu'elle faisait avec cette bête. La demoiselle répondit qu'elle lui posait un lapin... Sur le coup, Gontran s'esclaffa mais se rendant compte de la chose, son sourire s'effaça:

"Mais, pourquoi un acte aussi cruel ? Bertille, ne comprenant pas la question, l'interroga: 

— En quoi est-ce un acte cruel ? 

— Eh bien ma p'tite dame, je vais vous apprendre quelque chose! "Poser un lapin" veut dire "ne pas venir à un rendez-vous"! Bertille voulut intervenir, mais Gontran était très énervé et continua sur sa lancée: 

— Je vois bien que vous avez pris l'expression au sens propre, et que vous avez vraiment posé un lapin. Qui vous a demandé de faire ceci ? Bertille répondit du tac au tac: 

— Ma meilleure amie, Odette Berlon, qui vous connaît bien, à ce qu'elle m'a dit ! 

— Odette? Mon amour d'enfance! Eh bien, je ne pensais pas qu'elle était encore dans les parages. 

— Bon, eh bien je pense que nous n'avons plus rien à nous dire monsieur Dacarme! Adieu et bonne fin de journée.”

Très déçu, il s'éloigna doucement en prononçant ces dernières paroles, sur un ton des plus monotones: “Adieu Bertille,adieu..." C'est sur ces tristes mots que les deux êtres s'en allèrent, chacun de son côté...

La morale ce ce fabliau est qu'il faut savoir que dans la vie, il vaut mieux être seul(e) que mal accompagné(e).

Fabliau de Noëline et Sofia
 

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LA TRISTE NOUVELLE

 

Qui veut donc écouter une sublime histoire ? Approchez !! Je vais vous raconter la mésaventure d'un roi triste et malchanceux qui se nommait Régis. Il devait annoncer à sa femme, Antoinette, et à sa belle fille, Huguette, ce qui s'était passé a la guerre...

Je vais vous raconter l'histoire d'un roi, Régis, qui partit à la guerre avec son fils, Clovis. Le gentil garçon était fort content d'aller à la guerre car, avant, il ne pouvait y aller à cause de son jeune âge. Le roi donna des conseils au jeune homme :

"Mon fils, dit-il durement, quand le moment de quitter le château arrivera, tu devras rester avec moi durant le déplacement pour ne pas prendre de risque d'enlèvement.

— Je serais très prudent, ne vous inquiétez pas. Par contre, je voulais vous demander comment je devrais me comporter pendant la guerre...

— Vous devrez rester avec moi et ne pas vous aventurer seul dans les forêts sans doutes remplies de soldats. Si je ne vous vois plus, vous prendrez très cher, fils."

Le lendemain, Clovis se réveilla de mauvaise humeur car il n'avait pas bien dormi la nuit précédente. Le malheureux avait donc oublié tout conseil de son père. Lors de la bataille, Clovis voulut combattre seul, sans son père qui l'accablait de conseils au lieu de le laisser faire. Régis, qui vit que son fils avait disparu, prit peur et alla le chercher. Il se renseigna auprès des maisons aux alentours, et pensa au dernier endroit où il l'avait vu. Au bout d'un moment, le roi vit son fils. Le pauvre Clovis avait la jambe pleine de sang à cause d'une lance. Il ne put malheureusement plus marcher. Quand le roi rentra accompagné de Clovis, il ne sut pas comment annoncer la mésaventure à sa femme, Antoinette, et à la compagne de son fils, Huguette.

Régis alla demander conseil à Pierre, son serviteur, pour annoncer cette triste nouvelle :

"Pierre !!

— Que se passe-t-il sire ?

— Comment puis-je annoncer à Antoinette et Huguette que Clovis marchera désormais avec une seule jambe ?

— Je ne sais point sire, j'en suis fort désolé. Vous n'avez qu'à prendre des gants ! "

Le roi étonné de cette réponse dit à son serviteur :

"Merci pour vos conseils, Pierre.

— C'est normal votre majesté, je suis à votre service "

Le roi qui n'avait pas compris l'expression alla dans sa chambre. Le malheureux versa toutes ses larmes, car il était dépité. Il chercha ses gants les plus beaux et les trouva avec ses initiales brodées d'or et garnis de fourrure d'ours. Il les enfila et alla voir sa famille pour leur annoncer la terrible mésaventure.

Quand sa femme et la compagne de son fils apprirent cette malchance elles furent très tristes. Huguette baissa les yeux et vit que Régis portait un gant. Elle lui dit alors :

" Pourquoi portes-tu un gant par ce temps là, sire ?

— C'est Pierre qui me l'a conseillé pour vous l'annoncer."

La jeune fille et Antoinette comprirent donc que Pierre voulait parler de la fameuse expression "prendre des gants" et que le roi l'avait comprise au sens propre. Ayant pitié de lui elles expliquèrent à son altesse ce malentendu. Malgré la disparition de sa jambe, Clovis passa la soirée avec sa famille dans la joie de vivre.

Dans les moments difficiles, il faut savoir prendre son courage à deux mains pour annoncer des nouvelles à des proches qui nous sont chers, très chers.

Fabliau d'Elisa et Angèle

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Les voisins volés

 

Bonjour, gentes dames et bienvenue dans l'auberge d'Arnau. Aujourd'hui, je vais vous conter un fabliau qui me tient à cœur. Cette histoire va sûrement vous amuser et vous divertir, mais elle va aussi vous faire réfléchir. N’hésitez pas, cette histoire est tout public. Bon, J'ai assez parlé comme ça ! Maintenant place au récit :

C'est l'histoire de deux voisins René et Rollan habitant à Dirnus à notre époque. Ces deux hommes ne s'aimaient pas mais alors pas du tout. Pourtant, ils ne s'étaient rien fait de mal. Pour cause,Rollan est jaloux de René. Depuis le début, il a tout pour lui : du travail, de l'argent et des amis, tout le contraire de son voisin.

Un beau jour, alors que René était parti au marché en laissant sa porte entrouverte derrière lui, un voleur s'introduisit chez lui dans la discrétion la plus totale. Quand il revint, il vit sa maison dévastée. Sans plus attendre, il appela son frère Galé qui vint dans les cinq minutes. Celui-ci partit faire le tour des voisins pour demander s'ils avaient vu un voleur entrer chez son frère. Il rendit visite à cinq voisins différents, mais n'eut pas de réponse. Les seules qu'il ait eues sont « Non, j'étais au marché».

Lorsque Galé arriva chez Rollan, il lui demanda si ce dernier avait assisté au cambriolage de son frère. Rollan lui dit alors:

« Bien sûr que j'ai assisté au cambriolage, mais pourquoi aiderais-je ?

- Mais, voyons Rollan, dit alors Galé, pourquoi ne pas l'aider ?

- René peut quand même se débrouiller tout seul, renchérit-il alors. - C'est ça, vous êtes jaloux de mon frère. Vraiment Rollan, je ne vous le redirai pas deux fois ; vous avez intérêt à vous plier en quatre pour mon pauvre frère.» Sur ce, Galé partit.

Quelques jours plus tard, Rollan se fit cambrioler. René qui était chez lui vit le voleur. Quand Rollan rentra chez lui, il vit sa maison dévastée. Il courut alors chez son voisin, qui lui raconta qu'il avait vit le cambrioleur, mais qu'il ne l'aiderait pas. Alors Rollan essaya de négocier l'aide de René. Celui-ci concocta un marché. Il consistait en ce que Rollan aille se plaindre au juge qu'il avait assisté au vol de son voisin. Puis, René alla faire de même.

Là dessus Rollan alla chercher quatre dictionnaires puis s' allongea, en mit un sur ses jambes se recroquevilla dessus. Il faut dire que cela n'a pas dut être facile ! Il en posa un sur le bas de son dos puis se replia dessus, en remit un dessus mais cette fois-ci sur le haut. Croyez-vous que ce dernier s'arrêta ainsi si près du but ? Eh non, Rollan continua. Il déposa le dernier sur son nez qui s'aplatit quasiment instantanément.

L'histoire se finit comme cela. Alors, avez vous compris la leçon ?

Il ne faut pas faire aux autres ce que vous ne voulez pas que l'on vous fasse.

Fabliau de Selma et Lisa

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LOUIS, LE COMEDIEN

 

« J'ai entendu, dans une auberge, l'histoire d un jeune comédien que je vais vous raconter maintenant. »

Louis, un pauvre comédien, voulait montrer son talent à la cour en proposant au roi un spectacle.

Il alla à la cour et dit :

« Mon seigneur, je viens vous proposer une pièce de théâtre.

        - Toi, un médiocre comédien, qui veux me proposer une pièce ? Tu rigoles j'espère !

        - Laissez-moi une chance, demanda-t-il en s’agenouillant devant Sa Grandeur.

        - Bon... Je te laisse toute l'après-midi pour répéter, mais pas plus. »

          dit-il d'un ton agacé.

Louis repartit et réfléchit à ce qu'il pouvait faire pour que sa prestation plaise au roi.

Louis arriva chez lui, triste. Sa femme Marie l'attendait pour déjeuner. Elle lui demanda :

« Alors comment cela s'est-il passé avec le roi ?

         - Je ne serai jamais un grand acteur. Il m'a dit que je n' étais qu'un bon à rien qui ne sait qu'amuser la foule et que je ne suis pas digne de jouer devant lui.

         - Je suis sûre que si tu lui montres à quel point tu es doué, il te laissera jouer.

         - Tu crois ???

         Je suis sûre que tu lui lanceras de la poudre au yeux. »

Après cette discussion, Louis était bien décidé à lui lancer de la poudre aux yeux...

Louis monta les marche, il avait confiance en sa femme. Il savait très bien ce qu'il allait montrer au roi. Le jeune homme arriva à l'entrée du palais. On informa sa majesté de son arrivée.

Le roi dit :

« Alors, qu'as-tu à me proposer ?

        - Regardez-moi ! »

A ces mots, le comédien prend le sable de sa poche et le lance au yeux du roi.

Le roi, fou de rage, cria :

« Mais vous êtes fou ! Garde! Attrapez le !

      -  Ahhhhh !!!

      -  Et mettez-le au cachot. »

Après une course poursuite, le pauvre garçon fut emmené au cachot et libéré quatre jours après. Le roi fut sauvé de justesse (il aurait pu être aveugle). Finalement, Louis et Marie déménagèrent dans le sud de la France où Louis démarra sa carrière de comédien.

La raison du plus fort est toujours la meilleure, cette fable nous l'a montré d’ailleurs.

Fabliau de Catherine et Nehla.

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LE GARCON DESTRUCTEUR DE RECOLTES

 

Approchez approchez, villageoises et villageois ! Venez goûter à mes jolies framboises qui sortent du marché, tandis que je vous raconte ma belle histoire ! Madame au jupon rose, venez, que je vous fasse goûter mes onctueuses et savoureuses framboises !

 

Pierre et son père vivaient dans la ville de Miramas. Le père se nommait Jacques, était boulanger et ne gagnait pas très bien sa vie. Un jour, Pierre avait invité son ami nommé Paul-Jacques. Ils étaient en train de jouer aux osselets et Pierre dit :

« Je n' écraserais jamais les récoltes.

- Bon, on joue, dit Paul-Jacques d un air impatient.

- D'accord . » Dit Pierre.

Sans faire attention il les écrasa.

Le père, ne sachant quoi faire pour son fils, alla chez la voisine d'en face pour qu'elle lui donne un conseil. Le père frappa à la porte. La voisine répondit:

« A qui ai-je l’honneur ?

- Bonjour, je voulais juste vous dire que mon fils avait saccagé mon jardin. Je ne sais quoi faire : vous pourriez me donner un conseil?

- Vous devriez prendre cette initiative de lui passer un savon, mon fils à moi a bien compris, je vous jure sur la Sainte Marie.

- Je ferai de mon mieux, et puis je vous remercie de m'avoir donné ce conseil.

- Tout le plaisir était pour moi. »

  •  

Son père, très mécontent,ayant écouté les conseils de sa voisine, alla chercher un savon pour le passer sur la tête de son fils. Pierre, ne comprenant pas l'acte de son père, se laissa faire mais lui demanda ce qu'il faisait. Il lui répondit :

« Je suis en train de te punir pour ta bêtise !

- En me passant un savon sur la tête ? L'interrogea Pierre

- Oui, c'est la voisine qui me l'a dit, s'esclaffa le père.

- D'accord.

- J'espère que tu auras compris cette leçon, tonna Jacques.

Son père, très mécontentent, continua à lui passer un savon pendant encore une heure.

Le fils, ayant compris cette leçon, alla replanter les récoltes avec des graines, une pelle,un seau . Trois heures plus tard, le fils ayant enfin fini alla se débarbouiller en trouvant son père qui se dirigeait vers les récoltes. Le père, voyant son jardin qui brillait de milles feux, les fleurs avec tous leur pétales, était fier de son fils qui avait compris, et décida de lui offrir de nouveaux souliers. Son fils, content, décida de ne plus décevoir son père.

La morale de ce fabliau est qu'il ne faut jamais dire jamais.

Fabliau de Claire et Amel

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Passer un savon

 

Oyez! Oyez!

Venez Mesdames et Messieurs. Je vais vous raconter une histoire amusante et divertissante. Venez petits et grands, assister à mon histoire. Accordez-moi quelques minutes, vous n'allez pas être déçus. Cette histoire vous fera réfléchir sur les enfants d'aujourd'hui, sur leur comportement et leur attitude à l’égard de leur parents et de l'école.

 

C'est l'histoire d'un père qui se prénommait Jehan et de son fils Léon. Jehan était vendeur de tapis dans la tapisserie la plus connue du centre ville. Il était très occupé par son travail. Son fils, Léon, était au collège. Chaque jour, il venait avec de nouvelles punitions, de mauvaises notes... Son père en avait assez de ce fainéant. Il avait tout fait pour qu'il soit dans les meilleures conditions pour étudier. Le fils ne voulait que sortir parler à ses amis et ses copines et ne surtout pas réviser. Jehan rêvait que Léon reprenne sa tapisserie, mais celui-ci ne voulait pas.

Pascal, le fidèle ami de Jehan, proposa à son ami de remettre son fils dans le droit chemin. Il lui dit :

 

« Il faut que tu te reprennes, ton fils est en train de ne plus t’obéir.

      - Je sais, Pascal, mais c'est facile de le dire mais moins de le faire. Je n'ai pas de solution à ce gros problème.

      - J'en ai peut-être une!

       - Laquelle?

       - Passe-lui un grand savon pour qu'il t’obéisse à nouveau.

       - Pourquoi pas ? Je vais essayer. »

 

Celui-ci, une fois conseillé, se pressa de quitter son travail. Il courut au marché le plus proche. Une fois arrivé, il en fit le tour et il aperçut un savon bon marché. Il le prit et rentra chez lui. Content, Jehan attendait son fils pour lui passer un savon. Le père se rappela que son fils avait dit qu'il partait jouer chez son copain Maxime après l'école. L'homme se dépêcha et alla chez Maxime. Enfin arriver à destination, il ouvrit la porte sévèrement et puis, avec autorité donna le savon à son fils. Ce dernier, dans l'incompréhension, demanda pourquoi son père lui avait donné ça. Le père lui dit qu'il lui a été conseillé de lui faire la morale s'il n’obéissait pas. Par ces paroles, tous les amis de Léon éclatèrent de rire.

Le fils Léon, qui se remit de son fou rire, rentra à la maison accompagné de son père. Quand il vit ce dernier démuni face à son ingratitude, décida de s’engager envers lui. Il lui dit:

 

« Désolé de t'avoir fait souffrir par mon inconscience envers toi. Je n'ai pas vu ta détresse. Je m'engage à ne plus te faire souffrir

- Ne t’inquiète pas mon fils. Merci de reconnaître que tu m'as longtemps fait souffrir, mais ce n'est pas grave, faisons table rase de tout ça.

Sur ces mots, le jeune fils et le père continuèrent leur vie en paix. Le fils fit des efforts sur son comportement et sur son ingratitude, il devint un jeune homme heureux qui travailla dans l'entreprise familiale de son père. Ainsi se finit notre fabliau.

 

Ce fabliau nous enseigne que les enfants fort gâtés sont parfois incultes, fainéants et ingrats. Voilà pourquoi il faut leur passer un savon

pour qu'ils comprennent.

 

Fabliau de Rayan et Azedine

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Prendre le taureau par les cornes

 

Oyez, oyez, braves gens! Vous qui passez juste à côté de moi sans vraiment m'écouter ! Pour une fois écoutez-moi, rassemblez-vous autour de moi et plongez dans mon histoire.

 

 

Un beau jour de décembre, en hiver, dans le royaume de Séville, le prince Henri se promena dans le château et descendit dans le jardin pour saluer les villageois. Tout à coup, il entendit une personne crier son nom :

 

« Prince! Prince! Attendez! J'ai quelque chose à vous dire, dit son ami et serviteur Germain.

- Qu'y a-t-il ? Et je t'ai déjà dit de ne pas m'appeler comme ça.

- Bien sûr. Votre père Gustave est souffrant. Allez à son chevet.

 

Le prince, affolé, courut aussitôt au chevet de son père et lui demanda :

 

- Père, qu'avez-vous ? Allez-vous guérir ?

- Non, fils, mais avant que je ne parte, tu devras prendre ma place en tant que nouveau roi. Mais pour cela, tu devras épouser quelqu’un.

- Mais père comment vais-je faire ! Aucune fille de tous les royaumes ne me plaît !

- Je ne changerai pas d'avis ! C'est bien clair, dit le roi en toussant. »

 

Pendant que le roi dormait, la belle-mère d'Henri, Aristide vint et dit :

 

«  Écoute ton père, espèce de petit nigaud. Penses-tu aux deniers que nous allons gagner grâce à cette alliance ? ».

 

Le prince Henri, qui s’ennuyait derrière les murs de son château, n'attendait plus qu'une chose, le combat de corrida qui devait se dérouler cet après-midi-là, si toutes les préparations se passaient bien jusqu'au combat. Lui qui s’ennuyait de plus belle, décida de sortir un peu pour prendre l'air.

Bien sûr, il n'en toucha pas un mot à sa belle-mère Aristide qui l'aurait enfermé de suite. Henri prit ses jambes à son cou, traversa le château à toute vitesse essayant de ne pas croiser Aristide et atterrit dans sa chambre. Il prit sa parka qu'il enfila comme un gant. Ainsi, le prince était troussé d'une parka à laquelle il ajouta une paire de gants.

Il emprunta les escaliers secrets et sortit par la porte de derrière. Au même moment, il entendit résonner son prénom, c'était Germain qui lui demandait où il allait. Le prince lui dit alors :

« Germain, c'est toi ?

- Oui. Monsieur le prince, où comptez-vous aller ? 

- Viens Germain, je vais te dire ou je vais mais tu devras alors me suivre je ne peux pas te laisser tout seul au château. En fait je vais à l'arène de corrida, je veux m'assurer que tout est prêt pour tout à l'heure. »

 

Germain adressa un sourire a Henri en guise de réponse et le rejoignit.

Quand le prince et Germain furent sortis hors du champ de vision des gardes, ils purent commencer à marcher plus sereinement. Ils durent passer par de petites ruelles afin de ne pas se faire repérer. Les deux amis arrivèrent après un bon quart d'heure à l'arène et entrèrent dans les coulisses. Là, Henri et Germain commencèrent à se promener tout en inspectant les préparations qui avançaient de plus en plus. Henri confia un secret à Germain :

« Ah là, là ! Germain, j'en ai vraiment assez de toutes ces histoires de mariages, ma belle-mère veut absolument me marier à une dame d'un autre Royaume pour les relier. 

- Mon prince, il ne faut pas vous marier avec quelqu'un que vous n'aimez pas, enfin !

Le futur roi lui répondit alors :

« Je sais, mais cela n'est pas si simple. Dès que je proteste, on ne me remarque pas , cela n'avance donc à rien.

- Mon prince, écoutez-moi, prenez le taureau par les cornes ! »

Entre temps, les préparations étaient terminées et le combat venait juste de commencer.

 

Henri, n'ayant pas compris ce que son ami lui avait dit, se précipita dans l'arène et courut. Il sauta et atterrit sur le taureau qui l’éjecta d'un coup. Il continua sans cesse. Henri réussit et demanda à des gardes de mettre le taureau dans une cage. Il partit voir son ami et lui demanda de venir. Son ami rit. Germain lui expliqua tout et les deux hommes rirent ensemble. Alors, les deux amis demandèrent aux gardes de relâcher le taureau.

 

Une fois le taureau relâché, le prince alla s’asseoir dans les gradins en essayant de se faire le plus petit possible. Le combat était presque terminé et il restait l'étape consistant à achever le taureau. Bizarrement, c'était une femme qui devait le tuer, ce qui était rare. C'était la première fois que Henri voyait cela.

 

Dès qu'il la vit, il en tomba amoureux. C'était décidé il se marierait avec elle. Ainsi il était bien déterminé à s'affirmer auprès de sa belle-mère. Henri se santit soudain libre, il s'empressa de rejoindre celle qu'il aimait pour lui déclarer sa flamme. Celle-ci tomba aussi amoureuse de lui et c'est ainsi que Henri reprit le trône avec sa bien aimée.

 

Il ne faut pas tout prendre au pied de la lettre.

Fabliau de Solène et Alizée

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