anthologie de la littérature française pour le baccalauréat

Les Bonnes de Jean Genet est une œuvre qui semble s'inspirer d'un fait divers des années 1940 (l’auteur le nia) : deux bonnes avaient assassiné leurs patronnes dans une maison parisienne. L'auteur, alors en prison, rédigea ce court texte où il peint sévèrement les conflits de classe, mais où il dépasse ce simple rapport social pour exécuter une cérémonie sacrificielle sur la scène d'un théâtre. Pour lui, toute œuvre théâtrale doit expier la noirceur humaine.
La pièce s'ouvre sur une scène de théâtre que jouent les deux bonnes, Solange et Claire. Claire est dans le rôle de la maîtresse, « Madame », et Solange dans celui de Claire. Claire-Madame commence à insulter sa bonne, et révèle l'histoire secrète de leur maîtresse qui aurait accusé à tort son mari. Puis c'est au tour de Solange – dans le rôle de Claire – de cracher sa haine au visage de sa (fausse) maîtresse, elle la menace de mort, elle est sur le point de l'étrangler. Toutes à leur jeu, les deux bonnes sont comme réveillées par la sonnerie du réveille-matin qui les prévient du retour de leur maîtresse, avant que le sacrifice n'ait pu avoir lieu.

Alfred de Musset est né à Paris en Décembre 1810, sous le Première Empire, plus précisément sous le règne de Napoléon I^er et mort en Mai 1857, à l'âge de 46 ans sous le Second Empire. Il est poète, dramaturge et romancier du Romantisme (XIX^e siècle). Il fréquente des aristocrates, des artistes et des femmes : Vigny, Victor Hugo et Sainte-Beuve, qui sont donc ses contemporains. Il fait parti des auteurs qui s'opposent aux classiques. Il tente de mettre en place le drame romantique et de rejeter le modèle théâtral du XVII^e siècle.

Les thèmes souvent abordés par Musset sont la sensibilité, le Moi, l'amour, l'Homme et la nature, le mal de vivre, la mélancolie et la mort. Ils sont exprimés en mélangeant les genres grotesque et sublime.

Il écrit des pièces de théâtre qui sont destinées seulement à être lues et non pas à être représentées, comme Un spectacle dans un fauteuil, qui date de 1832. Mais il écrit aussi des pièces de théâtre qui deviennent ses pièces principales : La Nuit vénitienne, 1830; Les Caprices de Marianne, 1833 (Comédie); Lorenzaccio, On ne badine pas avec l'amour, Fantasio, 1834 (Drame Romantique et Comédie), et Il ne faut jurer de rien, 1836 (Comédie-Proverbe).

Musset possède aussi des talents poétiques, comme nous le font remarquer ses poésies : Contes d'Espagne et d'Italie, 1829 ; Rolla, 1833 et Les Nuits, 1837.

La mort de son père, atteint du choléra, et de la fin de sa relation amoureuse avec Georges Sand marquent un tournant sombre dans la vie de l'écrivain, qui s'achève dans l'alcoolisme, dans l'oisiveté, dans la débauche. Il meurt de la tuberculose.

Lorenzo va tuer le Duc, tyran de Florence, pendant la nuit. Il hait profondément cet homme pour des raisons politiques. Cependant, pendant longtemps il s’est fait passer pour un de ses meilleurs courtisans et est conscient que ce meurtre a toutes les couleurs de la trahison. Il réfléchit sur sa destinée. Musset se sert du monologue pour montrer l’ambiguïté et la complexité de la position politique de Lorenzo.

Titus, empereur de Rome, aime Bérénice, reine étrangère. Il sait qu’il doit choisir entre son devoir d’empereur — épouser une Romaine — et son amour pour Bérénice. Son choix est arrêté, mais il hésite encore. Racine se sert de ce monologue pour représenter le déchirement moral de son personnage.