Le Fantôme



Je suis un homme amoureux de la nature, j'habite près du relais de télévision, sur le mont de lucey. J'avais une vie comme tout le monde jusqu’au moment où  j’éprouvai le besoin de me confier à un journal intime. Un être me hante et empoisonne ma vie.


7 septembre

Cher journal, à partir de maintenant je me confie à toi, car je n'ai personne à qui parler, avec qui
partager mes journées. Je m’appelle Richard Carm, j’ai trente cinq ans, je suis un homme comme tout le monde. J’habite un endroit tranquille sur le mont de Lucey , vers le relais de télévision. Je n’aime pas la grande ville car j’en garde des mauvais souvenirs de famille…
Je suis seul, je n’ai pas d’enfants ni de femme. Je n’ai qu’un seul ami : Joseph qui m’aide à garder le sourire toute la journée malgré mon dur métier. Je suis bûcheron. Malheureusement, je ne vois pas mon ami souvent. Mon quotidien est la montagne, la forêt et les animaux. Il ne me semble pas avoir beaucoup de défauts mis à part que je suis solitaire et susceptible.

10 septembre

Aujourd’hui, j’ai passé une bonne journée, je n’ai pas travaillé alors j’ai pris le temps de faire une randonnée au cœur de la forêt, aux couleurs d’automne. J’ai observé plusieurs plantes que je ne connaissais pas .Une d’entre elles était magnifique, cette fleur était d’un mauve éclatant. Elle avait une petite taille et sentait bon comme la rosée du matin. Dans cet endroit je me sens bien, libre. J’aime écouter le chant des oiseaux.

19 septembre

Je me suis couché avec une migraine, j’ai réussi à m’endormir vers vingt
trois heures, après avoir feuilleté l’album de photographie de familles. Un peu après m’être endormi, j’ai eu peur, je me suis réveillé en sursaut, la sueur coulait sur mon front, j’ai paniqué. Rien que d'y penser j’en ai la chair de poule. J’étais terrifié. Dés que je fut réveillé, j’ai senti une présence: Un fantôme…? Oui, je sais que ça n’existe pas mais… il m’a bien semblé voir mon frère. J’ai mis du temps à apercevoir son visage coléreux qui me regardait dans les yeux, ces yeux noirs qui signifiaient la vengeance. Il avait l’air de me parler mais je ne l’entendais pas. Ce fantôme me faisait peur. Il tournait dans ma chambre comme s’il attendait que je lui donne quelque chose, j’ai cru pendant un instant qu’il allait rester là pour toujours à me surveiller. Puis, j’entendis mon chat rentrer en miaulant. J’étais soulagé, personne, excepté mon chat et moi, n'occupait cette pièce. Il avait disparu. Je me dis alors que c’était à cause de ma migraine .Il est trois heures du matin. Je n’arrive pas à dormir alors je t’écris.

20 septembre

Je me suis levé à midi. J’avais oublié que mon ami Joseph allait arriver d’une minute à l’autre pour déjeuner. Je suis content de le voir, j’ai beaucoup de choses à lui raconter. Je te raconterai ma journée ce soir, je vais vite me préparer.

Cher journal, aujourd'hui, Josephet moi, on a bien rigolé, je lui ai raconté ma nuit mouvementée, celle pendant laquelle j’avais vu mon frère réapparaître en fantôme. Je lui ai même avoué qu'une fois réveillé, j’avais cru voir un fantôme. Il s’est moqué de moi et m'a certifié que c’était un cauchemar, un affreux cauchemar. Je suis obligé de
reconnaître qu’il a raison et pourtant …


28 septembre

Cette matinée a mal commencé, je me suis réveillé avec une douleur au ventre. Je m’ennuie, je rentre de chez le médecin. Il m'a dit de me reposer: cela devrait passer d’ici deux jours, j’espère qu'il a raison.

31septembre

Je suis toujours malade: j’ai de la fièvre. Je n'ai rien à faire et Joseph ne peut pas me rendre visite. En regardant mon album, des sortes de croix rouges sont apparues sur certaines photographies de mon frère et moi. Des vieux souvenirs me reviennent à l’esprit et un fort sentiment de culpabilité
m’envahit .

3 octobre


Je suis un peu moins malade alors je suis retourné travailler dans la forêt. Mais j’ai revu, j’ai eu de nouveau mes hallucinations. C’était ce matin, très tôt il faisait froid et il y avait du brouillard. J’étais en train de couper un arbre quand soudain le vent se leva, la brume se faisait de plus en plus épaisse, je ne voyais absolument rien à plus de quatre mètres devant moi. Je distinguais difficilement une silhouette qui, je crois se rapprochait de moi,je pensai d’abord que c’était l’effet de la brume mais le cauchemar de mon frère me revint à l'esprit. J’ai paniqué, ma gorge se serrait et mes dents claquaient. Il me suivait. De peur j’ai pris mes jambes à mon coup en direction de ma maison. De retour chez moi, je ne l’apercevais plus mais je sentais sa présence, je savais qu’il était là et m’observait. En réfléchissant, je me rassurais en me disant que c'était le fruit de mon imagination et que je ne courrais aucun danger. Mais pourquoi avais- je peur ?

10 octobre

J’ai eu une sacrée surprise : mes parents m'ont rendu visite ce qui est très rare. Je ne les avais pas revus depuis le mort de mon frère, il y a environ dix ans, mais nous avons gardé le contact durant toutes ces années, ils me manquaient énormément. Désolé journal je ne t'avais pas encore parlé
d'eux, mais ces temps-ci d'autres choses me préoccupaient et envahissaient ma pensée. Il m'ont raconté leurs dernières aventures, on a bien rigolé. Après avoir bien réfléchi, j'ai pris la décision de leur faire part de mon souci. Après tout, ce sont mes parents, ils me comprendront certainement.
J'ai pris mon souffle et j'ai commencé. Ils me regardaient, et m'écoutaient attentivement. Un malaise, oui quelque chose qui me tourmentait, une sensation étrange survolait la pièce. Je m'arrêtai, je leur demandai:
« Vous me croyez ? »Ils ne répondirent point à cette question et montèrent dans leur chambre.
Je suppose qu'ils pensent que je suis fou, pourquoi sont- ils si inquiets?

11 octobre

Je n'ose pas leur parler de la soirée précédente. Je suis heureux , encore une bonne nouvelle, mes parents, ont pris la décision de rester deux semaines à mes côtés, avant de repartir à Paris.

25 octobre

J’étais content car je ne le voyais plus, Il avait disparu, comme si la présence de mes parents l’avait fait fuir. Parti, évadé, j’étais heureux…jusqu'à aujourd’hui...

Je me promenais, comme chaque jour dans la forêt, seul. Mes parents ne
m’accompagnent pas car la marche ne les a jamais passionnés et ce n’est pas leur quotidien, de plus ils commencent à être âgés. Tout allait bien, il faisait beau, les feuilles d’automne étaient d’un roux flamboyant. Après une heure, j’étais au sommet de la dent du chat. J’étais apaisé. J’écoutais le vent qui sifflait, le petit bruit des feuilles tomber. Mais il me semblait entendre autre chose. Le bruit était d’abord assez fort puis il diminuait, comme un écho. Je tendis l’oreille et remarquai que c’était une
voix, une voix qui ressemblait étrangement à celle de mon frère. Et comme pour les autres fois où je voyais le fantôme, mes poils se sont hérissés, et j’étais affolé. J’avais froid dans le dos. Mais je ne suis pas parti et je me rassurai une fois de plus en pensant que c’étaient d’autres randonneurs
qui s’amusaient à crier.

26 octobre

Ce matin je me suis levé du pied gauche, je n’avais presque pas dormi de la nuit. En descendant j’ai cru halluciner, mon père, ma mère étaient là, debout devant mes yeux en compagnie de ce fantôme. Oui! Je les vis de mes propres yeux. Des larmes coulaient sur les joues de mes parents. Je
tremblais de tous mes membres, j’avais du mal à me concentrer sur leurs paroles.
Mon père, m’a dit :
« Nous t’avons caché un secret durant ces dix dernières années, C’est toi qui par accident de voiture a tué ton frère jumeau, tu étais au volant quand le choc s’est produit. Tu ne peux pas te rappeler de ces instants car tu as tout oublié à cause d’une amnésie partielle »
Suite à ces paroles je me suis évanoui brusquement. Ils n’avaient pas le droit de me cacher cet accident, qui a coûté la vie d’un membre de la famille.

29 octobre

J’ai pleuré tout le week-end, je voudrais revenir en arrière, effacer le malheur. En plus c’est le jour du départ de mes parents.

1 novembre

Cher journal, je veux mourir.
J’ai écrit une lettre à mes parents pour qu’ils comprennent pourquoi je suis parti :
 « Papa, maman, je suis désolé, après avoir appris ce terrible secret, je ne peux plus vivre en sachant que c'est moi qui l'ai tué. Il vient me hanter, je suis peut-être fou, mais il est là je le ressens à mes côtés. Je ne retournerai pas en arrière, je vais le rejoindre, alors je vous dis adieu. »
Mais une question se pose encore dans ma tête, ce fantôme, est-il réel ou est-ce juste le fruit de mon imagination ?