Poème surréaliste

Inspiré de "la persistance de la mémoire" de Dali

Quelques vagues s’écroulèrent encore sur le sable glacé, et puis ce fut fini: la vie s’arrêta à cet instant précis.

La mer, insensible, se figea. Le soleil, toujours régulier, se stoppa. Le temps, considérablement absent avant, devint soudain différent. Enfin, la fin, ayant d’habitude le plus lamentable destin, dessina cette scène au fusain.

Toute chose semblait morose. Les horloges, pendules et montres fondaient à l’ombre : même la folie perdait la tête.

“C’est une méprise” criait le ciel. Pourtant, il n’y eut pas de reprise. Nature, grande mère protectrice, s’était elle transformée en actrice dont le rôle est figuratif. La joie, paralysée, venait, elle aussi de s’immobiliser. Aucune trace de vide ne persistait. Tout, même le vent, demeurait sanglant. Dans l’infini de l’anéanti, seule l’alchimie des cris muets subsistait.

Morgane C.