29oct.2017
Différentes versions d'un même fait divers
Un fait divers, c'est aussi une façon de le raconter. Voici différentes façons de raconter le même fait divers.
Le gros titre et son développement
Version 1 : le gros titre
03/10/17, Paray (Saône et Loire) Elle tue son mari d'une balle dans la tête puis l'enterre avec l'aide de ses enfants
Source : « fait divers.org » 03/10/17
Version 2 : le développement
Daniel, 63 ans, père de 4 enfants, était porté disparu depuis 18 mois. Suite à la dénonciation d’un proche, sa femme, âgée de 37 ans, a été interpellée lundi et placée en garde à vue à Paray, en Saône-et-Loire. La trentenaire a alors avoué avoir tué son mari d’une balle dans la tête. La mère de famille a expliqué que son mari, qui était aussi son ancien beau-père, la battait et la violait régulièrement. Pendant 14 ans, il l’aurait même forcée à se prostituer. Elle a expliqué l'avoir abattu parce qu'elle avait peur qu’il ne s’en prenne à leur fille unique avec laquelle la victime aurait eu des gestes ambigus. Elle a ensuite indiqué aux enquêteurs où se trouvait le corps du sexagénaire. Elle l'a enterré dans un bois de La Clayette, en Saône-et-Loire. Trois des quatre enfants l'auraient aidé à enterrer le corps. Ils sont actuellement auditionnés par les gendarmes.
Source : « fait divers.org » 03/10/17
Sur qui met-on l’accent ?
Version 1
Le Plessis-Robinson : deux adolescents ont sauvé la fillette de l’appartement en feu
Version 2
Le Plessis-Robinson : il met le feu à sa femme pour la tuer
Evidemment le premier titre à la Félix Fénéon. L’article est d’un certain Victor Tassel. Mais je me demande si Fénéon n’aurait pas ajouté le nom de la rue : « Rue du Progrès, il met le feu à sa femme pour la tuer. »
En fait, c’est le même fait divers que celui des deux adolescents qui ont sauvé une petite fille d’un incendie. Killian passait la soirée chez Aziz à écouter de la musique. Ils entendent du bruit au quatrième étage, se précipitent et défoncent la porte à coups de pieds. Une petite fille, qui saigne du nez, se jette dans leur bras : « Papa a voulu suicider Maman devant moi ». La femme encore vivante les supplie : « A l’aide, à l’aide. » Mais impossible de la sortir des flammes. Seuls les pompiers y parviendront. La femme est brûlée à 80%, l’homme à 70%.
Version 1
La vidéo amateur
Version 2
La caméra de contrôle de la RATP
Un athlète paralympique français est contrôlé dans le train. Bien qu’il soit amputé des bras et des jambes, le policier insiste et l’athlète doit lui montrer sa carte prouvant son statut d’handicapé.
Intéressant : une video amateur montre un handicapé noir, déshabillé, sans ses prothèses, tandis que trois policiers qui viennent de le contrôler, s’éloignent sans lui prêter attention.
Le défenseur des droits est saisi d’une plainte par l’association contre les contrôles au facies.
Mais caméra de contrôle de la RATP : l’handicapé pisse contre une poubelle, des policiers veulent le verbaliser, il proteste et enlève lui-même ses prothèses, qu’il jette en protestation. Les policiers, devant la tournure des évènements, préfèrent s’éloigner.
Montrer le fait divers mais en deux ou trois versions ?