Séance du  20 Octobre 2012

 Travail à la table : première réflexion pour une scénographie de la Cerisaie

             Aujourd’hui nous commençons le cours par donner nos idées sur une scénographie possible des actes de « La Cerisaie ». C’est Imen qui commence : elle propose pour l’Acte 1 une ambiance de chambre froide et sinistre, avec des fenêtres ouvertes qui, par la lumière, illuminerait la pièce. Juliette, elle, propose une lumière blanche, froide, rejoignant l’idée d’Imen. Au contraire Zoé voudrait avoir une lumière vive symbolisant la joie des personnages de se retrouver. Quant à Morgane, elle présente l’idée d’une simple bougie montrant le lever du soleil. Par la suite Imen suggère l’utilisation de meubles anciens dont le personnage de Lopakhine dormira sur un des canapés et que Dounachia dépoussièrera les spectateurs pour un rapport plus direct entre eux et les comédiens. Morgane, propose un décor entier avec le banc et un tapis pour former un lit puisqu’on se trouve dans une chambre, les rideaux ouverts du fond pour la porte d’entrée de la chambre d’Ania, coté Jardin, ce serait coté maison et coté cour, l’extérieur. On trouvera aussi un fauteuil et une table basse. Quant à Sacha, elle voudrait une ambiance de nostalgie avec des jouets d’enfants éparpillés sur le sol, une malle et une armoire. Mme Carré nous précise que cette chambre était l’ancienne chambre de Lioubov et Geav, une chambre de l’âge de la vie. Sacha conclue que ce serait bien une ambiance de grenier. Puis Zoé finit par dire qu’une ambiance chaleureuse serait parfaite pour les retrouvailles des personnages.

Pour l’Acte 2, Morgane soumet l’idée de l’entrée principale côté Jardin, avec un banc au milieu et une nappe devant le banc. Le tout avec une lumière vive et claire puisque l’Acte se passe à l’extérieur. Quant à Zoé elle préfèrerait une lumière un peu assombrie pour montrer la descente aux enfers des personnages. Mme Carré trouve cette idée contradictoire mais défendable. Elle comprend la proposition de Zoé.

            Puis pour l’Acte 3, Tchékhov avait voulu que la scène soit partagée en deux parties : une le coté salon et l’autre le coté bal. Morgane et Imen ont suivi cette idée, en illuminant plus le fond de la pièce que le devant. On retrouve le banc en canapé, table, fauteuil, tapis, piano, lustre, Morgane aimerait symboliser le lustre par une petit lumière, les autres le symboliseraient plus par une forte lumière vive pour donner une ambiance festive et chaleureuse. De plus les meubles seraient colorés en rouge et jaune pour le coté joyeux de la scène. Zoé propose une idée contradictoire, elle voudrait une lumière sombre afin de représenter la mauvaise nouvelle de cet acte. Mme Carré lui répond que cela cassera la surprise de la nouvelle, car les lumières ont un sens. De plus elle ajoute que si on garde le coté vieux et anciens des meubles, il faudra que les acteur soient vivaces pour l’énergie de la scène. Mme Carré nous demande aussi si le bal doit être vu ou non, ce à quoi répond Juliette que les personnages doivent avoir un coté hypocrite pour accentuer leurs malaise face à la nouvelle, donc nous devons voir un bal sur joué , exagéré.

            Et enfin pour l’Acte 4, Sacha présente une idée qui est de mettre une lumière comme à l’hôpital afin de montrer l’agonie de la cerisaie. Quant à Zoé, elle aurait voulu une lumière vive, pour montrer que l’histoire est enfin réglée, qu'une nouvelle vie s’annonce. Tout le monde a fini par dire que de tout façon, la scène devait contenir le banc recouvert d’un drap blanc, avec des cartons, des valises, et les meubles empilés. Juliette propose qu’il y ait une pile de cartons au milieu de la scène qui quand la pièce sera fini, s’effondrera pour marquer la chute de la Cerisaie. Zoé suggère que Firs, le dernier personnage sur scène, s ‘allonge sur le banc retourné et recouvert d’un drap blanc pour y faire sa tombeau.

Pour finir sur ce sujet, Mme Carré nous demande si l’on doit voir la Cerisaie, ce à quoi le groupe a répondu « non » en grande majorité. Les explications sont que se serait trop compliqué à mettre en scène, qu’on devrait garder le mystère de la Cerisaie  puisqu’on en parle tout le temps mais qu’on ne la voit pas. D’autres personnes ont dit que sinon on peut la symboliser par une personne, ou remplacer Firs par un tronc à la fin. Ou encore projeter une Cerisaie sur le mur du fond, mais qu’à la fin, accroché une branche sur le mur du fond. Mme Carré nous répond que la Cerisaie pourrait rester un fantasme, un fantôme qu’on l’on ne montrerait pas mais qu’on suggèrerait juste. Enfin Imen propose de faire passer un train à l’arrière de la scène car les personnages le prennent pour venir et repartir et qu’il est le symbole d’une nouvelle ère.

 Travail au plateau

 Echauffement

Nous commençons ensuite les exercices. Mme Carré nous lance en marche neutre, puis le plus fatigué possible, tout notre corps doit montrer de la fatigue, ensuite le plus d’énergie possible. Nous devons émaner de la fierté, de l’assurance, etc., enfin le sol devient chaud et puis un vent terrible, on a du mal marcher. Louis ne réussit pas tout de suite cet exercice, il n’arrive pas à totalement engager son corps dans cette action. En fin de compte nous revenons à une marche neutre, et nous balançons nos répliques de « la Cerisaie », le plus possible, on doit entendre une sorte de marmonnement, un brouhaha continuel. Puis nous devons monter sur le banc chacun notre tour, afin de dire haut et fort notre réplique aux yeux de tout le monde. La première à y passer est Juliette, qui ne montre pas assez d’assurance pour que tout le monde sente qu’elle est sur le banc. L’exercice continue, et je décide de me lancer, car monter sur le banc m’effraie un peu. Pour faire comprendre aux autres que je monte, je donne un coup sur le banc avec mon pied, juste avant. Je dis ma réplique et Mme Carré me dit que c’est bien. Puis les autres suivent et on a enfin compris l’exercice ! Quand Karim passe, il ne parle pas assez fort et n’adresse pas assez sa réplique. Je sens que Karim a du mal à pousser sa voix. Il ne réussit pas à parler fort, en même temps il a une petite voix. Khalil, lui, réussit à formuler correctement un nom russe, une grande difficulté pour les gens du groupe !

 Improvisation

Ensuite Mme Carré nous donne une impro à faire tous ensemble : c’est une variante de l’acte 3 de « la Cerisaie ». Nous devons créer une ambiance de fête, et une ou plusieurs personnes doivent intervenir avec une mauvaise nouvelle. Lors de l’impro, des couples se créent comme Moi et Sacha, Zoé et Khalil, Karim  et Sacha, Moi et Juliette, ainsi que Imen, Guillaume et Louis qui sont les trois porteurs de mauvaise nouvelle. C’est l’anniversaire de Sacha, et c’est moi qui organise la fête. Zoé, Juliette et Khalil sont en train de danser, Morgane joue le DJ et Karim drague Sacha. Moi j’essaye de garder la bonne ambiance. Sauf que le personnage de Khalil nous provoque des vomissements et un coma éthylique. Ceci est vu comme la mauvaise nouvelle, alors que les trois autres ne sont toujours pas rentrés. On règle le problème et la musique redémarre, ils entrent et annoncent la nouvelle. Pour conclure l’impro n’est pas très bien réussie car nous n’avons pas gardé de logique, et que tout le monde parlait en même temps. À cause de la musique, on nous a pas très bien entendu, à part Sacha et moi car l’on revenait toujours sur le devant de la scène pour construire notre dialogue. Et J’avais annoncé certaines idées, mais Zoé ne les a pas suivies, et a fait un refus de jeu. Quant à Morgane, elle a compris que son personnage devait rester en retrait, elle a bien gardé son rôle. Pour finir, nos sorties étaient mauvaises, car personne n’est sorti aux mêmes endroits. Mme Carré nous précise que les sorties pouvaient être aussi l’annonce d’un noir et qu’elles n’étaient pas un moyen de s’échapper.

 PAUSE

 Travail sur la Cerisaie

Pour finir, nous revoyons les scènes travaillées la semaine dernière, de « la Cerisaie ».

Scène 2 : Iacha / Douniacha / Epikhodov (Acte II) Lors de la première scène, il y a sur le plateau Zoé dans le rôle Iacha, Puis Juliette qui joue Dounachia et Guillaume, Epikhodov. Mme Carré leur demande de créer une entrée, suivie d’un silence avant d’entamer le dialogue. Il s'agit de jouer ce qui précède le texte. Cette scène se plaçant dans l’acte 2, le banc est placé au fond du plateau et un drap rouge en avant scène. Zoé est allongé sur le drap, elle fume un cigare, quant à Juliette, assise derrière, elle l’observe avec amour comme le suggère son personnage. Guillaume arrive, son personnage aime Dounachia, il tente alors de se faire remarquer, mais cette dernière l’ignore. Guillaume exagère beaucoup ses gestes, ce qui provoque un coté burlesque à la scène. Quant à Zoé elle montre un recul et une gêne par rapport à Juliette, alors que Iacha est un « croqueur de femmes ». En fin de compte, ils recommencent, et cette fois, Guillaume ne comprend que c’est lui qui engage le dialogue, puis Zoé ne dit pas bien ses répliques, elle en oublie. Pour conclure Juliette doit apporter plus de gestes sensuels et amoureux, Zoé doit jouer un homme attiré par Dounachia mais qui refuse le romantique de la situation.

 

Scène 4 : monologue de Lioubov (Acte II) La deuxième scène travaillée, est la mienne et celle de Guillaume, qui joue cette fois Gaev, le frère de Lioubov, mon personnage. Cette scène est juste un monologue de Lioubov. Comme pour les autres nous devons créer une ambiance, jouer la scène avant les répliques. Guillaume et moi, sommes complètement perdus, on ne comprend pas ce que nous demande Mme Carré. Je ne comprends pas comment je peux créer une ambiance qui provoque mon monologue, alors que dans la pièce c’est les répliques d’avant qui le déclenchent. En fin de compte Guillaume et moi, nous nous sommes servi du décor précédant pour entrer bras dessus, bras dessous, et nous installer sur le drap. Nous profitons du soleil, de la nature, de l’air frais, mais Guillaume me regarde, au lieu de profiter du soleil, et déclenche alors mon monologue. Mme Carré nous interrompt et nous demande de prendre plus de temps et que Guillaume ne doit pas me regarder. Nous prenons alors plus de temps, et le coté sombre de mon monologue prend le dessus sur l’ambiance agréable de la nature. Mme Carré me dit que le sentiment se voit très bien sur mon visage, mais que Guillaume ne me regarde plus assez maintenant, et qu’il ne réagit pas à ce que je lui raconte. Elle précise également que ce que je lui dis, il le sait déjà. Pour m’aider pour mon changement d’émotion, il faut que j’imagine la rivière en face de moi (la même rivière qui a tué l’enfant de mon personnage, et qui est la cause de son monologue).

 Pour la dernière scène c’est Morgane et Imen qui jouent les rôles de Trofimov et Ania, deux jeunes amoureux. Elles aussi doivent proposer une entrée. Elles choisissent de rentrer de chaque coté du fond, en courant et rigolant, tel deux jeunes enfants. Ils sont toujours « fourrerés » ensemble, sont amis, mais Ania aimerait plus. Hélas Trofimov ne l’accepte pas malgré son amour réciproque. Elles s’assoient toutes deux sur le drap, rient mais sont gênés, doivent faire voir aux yeux des spectateurs Varia, personnage qui les cherche. En conclusion Imen n’arrive à créer une véritable gêne, elles ne sont pas assez enfantines. Elles choisissent alors de mettre leurs personnages sur le ventre tels deux grands enfants.

 Pour conclure cette séance, je peux dire que j’apprécie d’avoir entièrement le contrôle de ma scène. J’aime cette idée de création même si hélas on ne jouera jamais « la Cerisaie ».

 Alice Jalleau