Séance 1 par Sacha Lecomte (102)

 Samedi 8 septembre 2012:

         Aujourd’hui, c’est notre première véritable séance, on a fait connaissance et mélangé les filles et garçons de la classe. Madame Carré nous a exposé les intérêts de l’option théâtre (option plus libre, permettant la création et des sorties qui enrichissent notre culture) ainsi que les engagements à prendre (présence lors des sorties et évidemment lors des cours et participation active quelque soit notre motivation avant d’entrer dans la salle).

         Puis, on s’est présentés et avons dit la raison pour laquelle on a choisi l’option, voici les réponses (ainsi que les prénoms qui seront plutôt utiles…):

                  Zoé: elle a déjà fait du théâtre plus jeune mais n’avait pas aimé sa professeur, cette année elle a voulu retenter l’expérience. Elle est habituée au regard des autres car elle fait de la danse.

                  Juliette: elle a fait du théâtre mais a arrêté l’année précédente à cause d’un voyage au Costa Rica, depuis elle a vraiment l’impression d’avoir perdu son assurance autant sur scène qu’à l’extérieur, elle veut donc reprendre les bonnes habitudes.

                  Guillaume: il n’a jamais fait de théâtre mais a voulu essayer car ça lui paraissait intéressant et distrayant. Il pense aussi que ce n’est pas un cours classique « assis sur des chaises » et ce côté-là lui plait aussi.

                  Karim: comme Zoé, il a déjà fait du théâtre mais n’a pas apprécié, il a pourtant voulu réitérer l’expérience avec le lycée, il craint de n’avoir rien à dire sur scène; Madame Carré nous a alors expliqué que si l’acteur n’a rien à dire, il ne dira rien (dans les limites du raisonnable!) cela sera interprété par le public et son imagination.

                  Louis: il a voulu tenter le théâtre pour les mêmes raisons que Guillaume et lui craint le regard des autres et le ridicule (il lui a été expliqué que le regards des autres acteurs ne sera jamais moqueur puisqu’« on va tous y passer », et à mon avis le public ne nous jugera pas non plus puisqu’il verra le personnage que nous jouons qui peut être ridicule et non l’acteur).

                  Imene: n’a jamais fait de théâtre mais connaît la scène grâce à son expérience en gymnastique, elle a voulu essayer pour les mêmes raisons que Guillaume et Louis.

                  Morgane: elle a déjà fait 8ans de théâtre et faisait l’option théâtre en seconde, elle veut, plus tard, faire professeur de théâtre ou comédienne professionnelle.

                  Alice: a fait 10ans de théâtre, était dans l’option en seconde et vise également des métiers en rapport avec le théâtre.

                  Pauline: elle fait du théâtre depuis toute petite mais est très timide, elle a pris l’option facultatives mais seules nos horaires sont compatibles avec son emploi du temps.

                  Sacha (moi…!): j’ai fait 4ans de théâtre et l’option en seconde, je suis un peu timide. Je fais l’option car quand on fait du théâtre ça permet de s’oublier un peu pour être quelqu’un d’autre et c’est très agréable (de s’oublier).

 

Echauffement et improvisations

         La forêt

Après ça, on est divisés en deux groupes, on doit jouer des personnes dans la forêt qui prennent de plus en plus peur, en interaction les uns avec les autres et sans paroles. Je suis dans le premier groupe avec Imene, Alice, Pauline et Guillaume. On aurait du mettre en valeur le décor car nous avons favorisé la peur en oubliant de faire vivre, de matérialiser la forêt, de plus, les autres ont fait des bruitages et nous n’avons pas tout de suite réagi. Par contre, on a bien fait évoluer la peur qui, plus elle augmentait, plus elle nous rapprochait.

         Le deuxième groupe (Juliette, Morgane, Zoé, Karim, Louis), au contraire favorise l’idée de foret aux dépens du caractère effrayant de la scène. Juliette fait beaucoup de propositions que les autres ne suivent pas, c’est dommage car c’est de bonnes idées qui nécessitent la participation de tout le groupe. Zoé et Louis sont tous les deux en interaction, ils ont étés surpris par la position de l’un et de l’autre et Louis a réellement un peu peur à un moment, on leur a conseillé de jouer sur cette rencontre. Louis met un peu de temps à trouver la peur puis d’un coup, il se met à terre et a rampe en accentuant sa respiration. Morgane et Karim forment également  un duo où Morgane s’accroche à lui qui tente de la rassurer tant bien que mal, malgré sa propre peur.

 

La rencontre

Ensuite, nous changeons d’exercice, cette fois, toujours en silence, nous devons être deux sur scène, une première personne doit s’asseoir sur le banc et exprimer un état (ou une absence d’état!), son binôme doit arriver et interagir ou non, avec le premier. Il est autorisé de parler si les acteurs sentent que c’est vraiment nécessaire. Pauline n’a pas eu le temps de passer.

         Les premières à passer, Alice et Imene, jouent la séduction pour Imene et la gène et le refus pour Alice. Imene déstabilise énormément Alice (volontairement) en la fixant d’un regard calme qui la détaille, Alice utilise alors la gène pour la greffer à son personnage et les deux filles ont le bon réflexe de faire une sortie. Par contre, elles utilisent la parole au bout d’un certain temps et nous faisons la remarque qu’Alice qui était dans le refus, pour la cohérence de la scène, n’aurait peut être pas du entamer la discussion; et Imene n’était pas forcée d’être un homme pour séduire Alice.

         Puis il y a eu Morgane et Karim qui ont également axé sur la séduction, Morgane est une starlette en train de bronzer et Karim un type plus ou moins louche qui vient s’assoir à côté d’elle. Ils ont tous les deux une posture vraiment différente qui était assez amusante par son contraste et leurs regards se cherchent mais se croisent et s’évitent. C’est également intéressant que Morgane, ne croisant pas le regard de Karim, croit qu’il ne s’intéresse pas à elle et, au lieu de l’ignorer, redouble d’efforts pour le séduire puisqu’elle est surprise par sa réaction. Par contre le mime de Karim pour demander à Morgane son numéro de téléphone a été déconseillé. On ne mime pas, on joue la situation même si on ne parle pas.

         S‘ensuivent, Guillaume et Zoé qui, pour changer, choisissent la séduction! Zoé est une jeune fille plutôt assez prétentieuse qui le regarde de haut, voyant le désintéressement total de Guillaume, elle tente de capter son attention. C’était une scène assez drôle car Zoé qui partait pour éviter soigneusement Guillaume finit par tenter de l’intéresser; de plus, Imene, voyant la scène tourner en rond fait, du public, des bruits de pets ce qui permet une sortie. On relève le fait que Zoé a l’impression que rien ne se passait or, du public,on a plutôt l’image d’un personnage qui était déçu qu’il ne se passe rien et ça a donc créé une histoire. On lui a conseillé de ne pas vouloir faire et raconter un trop de choses et à Guillaume de continuer à jouer l’attente qu’il montrait avant l’entrée de sa partenaire sur scène.

         Enfin, passons Juliette, Louis et moi. Juliette est la première assise, nous ne sommes pas du tout parties sur la même idée et devons les confronter lorsque Madame Carré nous demande de parler, nous avons donc une discussion incohérente et jouons dessus. Puis Louis arrive et suit très bien l’idée de discussion sans queue ni tête (exemple: « Vous attendez quoi? Le temps. Quel temps? Le mauvais temps. Et maintenant? Plus rien. Et vous? Le temps. Quel temps? L’imparfait. Ah oui, il est long l’imparfait. Vous attendez quoi maintenant? L’imparfait avec monsieur, on attend mieux à deux. ») et ce avec beaucoup de silences qui appuient sur la folie des personnages et l’attente qu’ils expriment. Madame Carré nous dit qu’elle a un peu pensé au style de Ionesco et son absurdité dans certains textes. En fait, on s’en est plutôt bien tirés sur une scène qui a failli à de nombreuses reprises s’écrouler.

 

BILAN: on a appris aujourd’hui qu’il ne faut pas avoir peur des silences ni du ridicule, de plus, il ne faut pas chercher à raconter trop de choses mais représenter et visionner les éléments essentiels.

 

Sacha Lecomte

 

 

Eugène Ionesco, auteur de La Cantatrice chauve, Le Roi se meurt, Rhinocéros...