Séance du vendredi 13 janvier 2012.


Echauffement :
Nous commençons la séance par un échauffement mené par Robin. Il nous demande de marcher dans l’espace en ne laissant aucun vide. Nous devons marcher tous à la même allure. Robin nous dirige, il nous indique lorsque nous sommes ensemble et lorsque nous ne le sommes pas et que nous devons être plus attentifs au groupe. Robin tape une fois dans ses mains et nous nous retrouvons sur le sol à plat ventre, quand il tape deux fois de suite, nous nous relevons. Lorsqu’il lance un « hop », nous sautons en l’air en essayant d’être ensemble. C’est comme si nous n’étions qu’une même et unique personne qui saute et s’allonge puis se relève et marche. Robin insiste « vous faîtes un vrai saut ». Il enchaine ses deux idées et nous devons être plus qu’attentifs, c’est du sport ! A noter : nous sommes presque tous essoufflés. Après quelques minutes passées, Robin tape une fois dans ses mains, nous sommes au sol, il en profite pour mettre fin à cet échauffement et nous indiquer la prochaine consigne. Nous travaillons sur la respiration. Tous allongés sur le dos, ou sur le ventre, au choix, nous inspirons et expirons tout d’abord en trois temps, puis nous remplissons nos poumons d’air en six temps et les vidons en trois temps et inversement. Robin marche à nos côtés et surveille de très près les mouvements de nos ventres, il est très à l’écoute. Nous arrêtons cet exercice et nous nous étirons comme des chats, ça fait du bien. Mais, peut-être qu’il aurait fallu commencer par l’exercice de respiration puis les passages au sol et en l’air, car nous sommes presque tous endormis… Néanmoins, Robin a pris très à cœur son rôle, c’est d’ailleurs lui qui s’est proposé pour l’échauffement d’aujourd’hui.

Lecture :
Nous passons à la lecture de la scène 2 de l’acte III d’Hamlet. Les membres de cette scène sont présents sur le plateau.


- Hamlet : Robin, puis Margot par la suite.
- Le roi : Malvina.
- La reine : Mégane.
- Ophélie : Léna.
- Polonius : Raphaëlle (remplacée aujourd’hui par Sarah).
- Lucianus : Victoria.
- Rosencrantz : Arnaud.
- Guildenstern : Clara.
- Horatio : Sarah.
- Le roi et la reine de comédie : Lauréne et moi.

Le but de cette lecture est que, nous comprenions le texte un minimum : nous le décortiquons, répliques après répliques, voire mots après mots. Nous remarquons assez rapidement qu’Hamlet ne sera pas évident.


Lors de cette scène, il s’agit d’une mise en abyme, Shakespeare écrit qu’Hamlet monte une pièce de théâtre pour se montrer qu’il sait qui a tué son père. Rosencrantz et Guildenstern essaient longuement de faire dire à Hamlet qu’il est au courant et qu’il monte cette pièce pour le faire savoir, le prouver. Hamlet sait, il peut donc se venger, le spectre demande vengeance, mais par respect pour la reine, sa mère, Hamlet n’utilisera que des mots pour venger son père envers elle et il ira au-dessus de ces derniers, il utilisera la force physique et non psychique face à Claudius, le meurtrier. A noter que Polonius est un thuriféraire, je tiens réellement à inscrire ce mot, qui nous a tous surpris, nous ne le connaissions pas mais maintenant, l’appréciions beaucoup… !
Grâce à François et à Mme Houot, nous avons pu comprendre l’enjeu de ce passage important, nous avons réellement dit comment nous avions interpréter le texte et corriger ce qui n’était pas clair. Je trouve que faire la lecture d’une scène avant de la jouer est très bénéfique, nous arrivons sur le plateau avec les idées claires (du moins certainement plus que si nous ne faisions pas de lecture).


Plateau :
Pour la première fois, nous jouons la scène I de l’acte 3.
- Hamlet : Victoria.
- La reine : Mégane.
- Ophélie : Sarah.
- Polonius : Audrey.
- Rosencrantz : Arnaud.
- Guildenstern : Robin.
- Le roi : moi.


A peine commencée, la scène pose déjà des questions : le texte précise que tous, hormis Hamlet qui n’arrive que par la suite, entrent dans le vestibule, qu’est-ce que le vestibule ? Une petite pièce, une sorte de hall : il faut donc faire attention à l’espace que nous disposons sur scène. Léna propose de ne jouer qu’à l’avant-scène. 

Tous, arrivent-ils du même endroit ? Grâce au texte, nous avons la réponse : oui, « Entrent le roi et la reine AVEC … ». Comment commence la pièce ? Nous remarquons que la première réplique qui n’est autre que celle du roi, commence par « et », nous prenons donc la scène en cours, c’est un début in medias res. Il doit donc y avoir une certaine énergie sur le plateau, puis c’est le troisième acte, il s’est donc forcément passé quelque chose auparavant. L’atmosphère est tendue, la reine est inquiète pour son fils et le roi est fratricide (n’oublions pas qu’il s’agit de son domicile), il craint la découverte d’Hamlet sur la mort de son père et il a conscience qu’Hamlet ne le porte pas dans son cœur. Robin propose que nous arrivions par la petite salle du fond. Pourquoi pas, ça change par rapport aux entrées que nous faisions lors du travail d’Agamemnon, où nous arrivions presque tous par les coulisses.


Nous reprenons plusieurs fois la scène (souvenons-nous, que le placement ne doit pas être mécanique), pour rappeler plusieurs notes essentielles, telles que : tout le monde parle d’Hamlet, mais il n’est pas présent, Rosencrantz et Guildenstern sont revenus par ordre du roi, ce dernier commence réellement à s’énerver car ces deux personnages sont payés pour savoir le problème d’Hamlet mais n’arrivent pas à le trouver. 

François me dit qu’en tant que personnage du roi, je dois me sentir chez moi, je dois avoir une certaine assurance, pour cela, nous cherchons, partageons plusieurs hypothèses : marcher dans l’espace, mais comment ? Le roi peut bouger, peut marcher mais ne doit pas reculer. Il aime le pouvoir mais il est rongé par la culpabilité. Je tente plusieurs idées qui me traversent l’esprit, je crois que la différence de taille entre Arnaud, Robin et moi, bloque l’assurance que je dois avoir en tant que roi qui en plus, est chez lui. Pour cela, j’ai pensé à mettre des talons et un pantalon long qui les cacherait, mais je me dis aussi que ce serait intéressant un roi de petite taille… A voir. J’approche Rosencrantz et Guildenstern qui réagissent en reculant et c’est très juste, d’ailleurs François apprécie beaucoup le fait que ces deux personnages soient en catimini. Pour l’espace, dès que le roi entre, il dit sa réplique, même si les autres personnages ne sont pas entrés, ils avanceront progressivement dans le sorte d’hall, ce qui nous fait jouer dans un coin de l’avant-scène, ça montre davantage une certaine oppression je trouve, le roi se sent mal et en plus il se retrouve chez lui dans un espace si confiné avec des personnes qui ne se doutent pas une seule seconde de ce qu’il a été capable de faire.


Nous n’avons pu travailler que le début de ce passage malheureusement, mais la matière semble déjà intéressante pour le travail du plateau. François dit « pensez à visualiser votre personnage, avoir un costume etc », Mme Houot pense alors à une couronne pour le roi, par exemple.

Ca faisait longtemps que nous n’avions pas fait d’échauffement et il me semble que tout le monde était ravi d’en refaire un, je pense que nous devrions en faire un de temps en temps. Le texte de Shakespeare n’est pas simple à comprendre et le fait de le lire, d’en parler tous ensemble, nous aide. J’ai hâte que nous soyons tous à l’aise avec le texte pour réellement jouer, car je pense que nous allons pouvoir nous amuser, tout en travaillant correctement, bien évidemment.

Marion VAUDREE.