- Bande-annonce du spectacle : http://www.la-tempete.fr/index.php5?menu=5&saison=saison+2014+2015&fiche_spectacle=2361&presentation=1&bandeannonce=1&PHPSESSID=a58c8880e7599e7512aa9033f56dc7bd
- Interview de la metteur(e) en scène Paula Giusti (sur le site de La terrasse) :
« J’ai souhaité poser concrètement une loupe sur les nez des personnages en explorant le caractère et le style de jeu que dévoilent ces petits masques. Nous utilisons des nez en silicone comme des outils pour dessiner chaque personnalité. C’est aussi un choix pratique, car le nez change beaucoup le visage : les huit comédiens peuvent donc incarner beaucoup plus de personnages. Le plateau a très vite validé ce choix qui met très rapidement les comédiens dans un autre corps. Le nez postiche fonctionne comme un masque, mais comme il ne prend pas toute la place, il laisse au corps la charge de produire le jeu. Autre parti pris très important et qui est l’élément central de notre adaptation : le personnage du Révizor est une marionnette, et donc une sorte de vide dans lequel chacun projette ses fantasmes. On découvre les autres personnages par ce qu’ils projettent : le ministre sa mauvaise conscience, les femmes l’homme de leurs rêves, les marchands la figure du sauveur. Parfois manipulée par Ossip, son domestique, ou de façon chorale par tous les personnages qui gravitent autour, la marionnette du Révizor entraîne, pour les comédiens, un incroyable et exigeant travail de dissociation, comme une danse autour d’elle.
Entre noirceur et beauté
L’adaptation extrapole encore plus le quiproquo et provoque d’autres métaphores qui vont au-delà de l’histoire. On ne s’en tient pas seulement à la question de la corruption. Cela ne signifie pas que j’ai voulu changer le sens de la pièce, mais j’ai voulu trouver la meilleure forme qui lui convienne afin de faire surgir son côté poétique. Gogol n’est pas Molière ou Feydeau. Il y a chez lui une couleur un peu sombre, et ce qui est difficile à trouver et à montrer, c’est son humour et sa poésie. C’est là mon axe de lecture. Je voulais trouver et montrer dans cette pièce l’humour et la poésie qui font partie de la vie. On est en contact avec cette corruption au jour le jour, dans les petites choses. Mais on l’accepte et on le vit, comme une situation quotidienne où on se retrouve pris dans un mécanisme obligé, parce que, en même temps, il y a de la beauté dans tout cela. Ma grande obsession était de trouver cette coexistence qui fait l’originalité de Gogol, ce mélange entre la noirceur et l’ironie. Ce paradoxe permanent est renforcé par le magnifique travail musical et sonore de Carlos Bernardo Carneiro Da Cunha. Il joue en direct sur scène, au milieu des comédiens et avec eux ; il accompagne l’action de façon très belle, et la beauté de sa musique rappelle aussi que la laideur du monde n’est supportable qu’à cause de la beauté de ce même monde. »Propos recueillis par Catherine Robert
- revue de presse critique : http://www.la-tempete.fr/index.php5?menu=5&saison=saison+2014+2015&fiche_spectacle=2361&presse=1&page=1&diaporama=1&PHPSESSID=a58c8880e7599e7512aa9033f56dc7bd