Séance de projection et débat autour de deux films documentaires au Cinéma des cinéastes pour les 1ère L dans le cadre du projet "Mon oeil" réalisé en partenariat avec Le bal.

Réponse au commentaire d'Alibi (ci-dessous) : il est vrai que j'ai écris ce billet quand j'étais très-trop- pressée sans vraiment expliquer le détail de cette séance! Voici donc les auteurs et titres des deux films que nous avons vus : Crime (2004) de Jordi Colomer et Sursis (2007) d'Harun Farocki. J'en profite pour évoquer aussi l'ensemble du projet "Mon oeil" initié par Le Bal (voir aussi la page de ce blog sur les partenariats). Voici des extraits du texte tiré de la brochure donnée aux enseignants (auteurs Emilie Houssa, Adeline Morin, Sophie Orlando, Christine Vidal): "Ce projet propose dans ses grandes lignes d'aborder quelques uns des enjeux que soulève la notion de "document" visuel, qu'il soit photographique, cinématographique, videographique, et de s'attarder sur les différents supports et contextes de présentation de celui-ci. Chaque année un thème fédérateur propose une articulation entre les quatre ateliers constitutifs du programme : l'image exposée, l'image projetée, l'image publiée et l'image experimentée. Cette année le thème est "Espace des mots, espaces de l'image" et il s'agit d'examiner les rapports qui se jouent entre texte et image. L'image n'est-elle que l'illustration des mots? Les mots la légende de l'image? Une image peut-elle devenir mot? Un mot acquérir le statut d'image? L'image peut-elle être appréhendée comme un langage en soi? Cette projection au cinéma des cinéastes a permis de repérer quelques uns de ces dialogues entre l'espace des mots et celui de l'image. Dans Crime de Jordi Colomer, les mots font partie de l'image et l'image dans sa constitution même renvoie au texte. Sursis d'Harun Farocki estun film d'archive. Le cinéaste allemand s'est penché sur les rushes d'un film sur le camp hollandais de Westerbork, film voulu par les nazis tourné sous la contrainte par un prisonnier. Tout en respectant le document initial, le cinéaste intercale des cartons où quelques phrases simples, factuelles, précisent la teneur des évènements. Les mots donnent ainsi à comprendre la réalité profonde du camp qui ne se lit pas dans les images. Par ces films il s'agit d'inviter les lycéens à envisager les nombreuses possibilités d'écritures que proposent aujourd'hui des cinéastes, des artistes, soucieux d'être en pleine prise avec le réel, soucieux de ne pas imposer un discours univoque, édifiant, mais de laisser pleine place à l'expérience et à l'appréhension du spectateur."