1/ Présentation du département



Lorsque le Louvre est devenu un musée en 1793, ce département a été le premier créé avec celui des peintures. On y trouve de nombreuses sculptures antiques datant d’il y a environ 2000 ans.

Avant d’entrer dans la partie romaine, nous observons, dans la magnifique salle des caryatides,  la statue «  Artémis à la biche ».


Offerte à Henri II par le pape Paul IV, cette œuvre  est l'une des premières statues antiques parvenues en France. Diane pour les Romains, elle représente l'Artémis grecque. Artémis, déesse grecque de la chasse, est représentée en mouvement, sa tunique retroussée jusqu'aux genoux afin de faciliter la course. Elle tient dans sa main un petit morceau d’arc.

Cette statue romaine est  inspirée d’un modèle grec, dont elle est la copie : la plupart des statues antiques grecques du Musée sont d’ailleurs des copies.

A l’époque des grecs, ces statues décoraient les temples et à l’époque des romains elles ornaient les jardins des riches demeures.


2/ Quelques œuvres autour de la mythologie et de l’Histoire romaine :

-          « Le Tibre ».

Cette statue, qui date du début du IIe siècle ap. JC,  représente le Tibre, fleuve qui traverse Rome, sous les traits d'un homme d'âge mûr, barbu et à demi couché, selon le schéma de représentation typique des dieux-fleuve.


Il tient les attributs signifiant les bienfaits qu'il prodigue à Rome. Dans sa main gauche, une rame évoque la navigation ; dans la main droite, la corne d'abondance remplie de fruits rappelle les vertus nourricières du fleuve. Près du Tibre se tient la louve allaitant Remus et Romulus, les jumeaux à l'origine de la fondation mythique de Rome.


-          Le relief dit de « Domitius Ahenobarbus »

Ce relief provient d'un monument que le consul Domitius Ahenobarbus a fait construire à la fin du IIe siècle av. J.-C. Il représente un recensement militaire (un homme est chargé de compter les citoyens) et le sacrifice au dieu Mars d'un taureau, d'un bélier et d'un porc. La scène se passe à Rome.


-          « Portrait de l’empereur Auguste » :

Le Musée du Louvre possède plusieurs portraits d'Auguste, empereur de -27 à 14 après JC,  le présentant sous des aspects et à des âges différents. Celui-ci le figure alors qu'il est âgé d'une quarantaine d'années.


L’empereur est vêtu d’une toge et tient dans sa main un rouleau, de papyrus vraisemblablement.


-          « Mosaïque de sol : le jugement de Pâris » :


Cette œuvre qui date du IIe siècle ap. JC, nous vient de la Syrie romaine (Turquie actuelle). Ce panneau décorait la salle à manger d’une maison. On y voit le berger Pâris, qui, en présence d’Hermès, doit remettre la pomme d’or à la plus belle des trois déesses : Athéna, Héra ou Aphrodite. Pâris choisira Aphrodite, qui lui a promis de l’aider ensuite à conquérir Hélène.


-          « Sarcophage avec le mythe de Dionysos et Ariane »

Ce sarcophage datant du IIe siècle ap J.C, a été retrouvé à Bordeaux. Sur la cuve, Dionysos, accompagné de son cortège de ménades et de satyres, découvre Ariane endormie, abandonnée par Thésée à Naxos. Nous observons également une famille de centaures (hommes-chevaux). Dionysos va tomber amoureux d’Ariane et lui assurer l'immortalité réservée aux dieux.


Ce mythe de Dionysos incarne l'espérance d’un au-delà heureux de la part des romains de l’époque. Ce type de sarcophage était réservé aux riches romains.


-          « Mosaïque funéraire chrétienne » :

Cette mosaïque, qui date début du Ve siècle ap J.C, ornait la sépulture collective de trois personnes. On peut y voir des symboles chrétiens (les oiseaux et la vigne, alpha et oméga) marquant la christianisation du monde romain de l’époque.

 


3/ Les objets de la vie quotidienne

Dans la salle des verres, nous pouvons observer des verres de différentes formes, utilisés pour servir la nourriture ou les boissons, et mis dans les tombes des défunts.


Nous admirons ensuite les nombreux vases à parfums, qui sont autant de petits verres de toutes les couleurs, en forme de têtes ou de fruits.  Ces vases venaient du bassin oriental de la Méditerranée (Liban, Syrie…). Dans certains d’entre eux, qui avaient la forme d’oiseaux, on mettait de la poudre à appliquer sur le visage. On peut également noter la présence d’étuis à khôl pour le maquillage des yeux. Ces différents petits vases sont autant de témoignages de la coquetterie des femmes de l’époque. Enfin, notons la présence de cet étonnant vase en forme de souris, qui nous vient de Turquie.

 

Dans la salle Henri II, outre le plafond qui nous offre les oiseaux peints par Georges Braque,  nous admirons une centaine d’objets en argent qu’on mettait alors sur les tables des romains : des coupes, des vases pour boire le vin, des boîtes pour les condiments, des louches, des miroirs, des bijoux en forme de serpents, etc. Ce trésor a été trouvé sur les pentes du Vésuve et donné au Louvre au 19e siècle.




Dans une autre vitrine de cette salle, nous voyons un des lits sur lesquels les romains se couchaient lors des banquets, ainsi que des lampes à huile et de grands bougeoirs. Tous ces objets proviennent de Pompéi.

Dans la dernière salle que nous visitons, nous pouvons voir des broches (fibulae) très anciennes, qui servaient à attacher les vêtements.

Une autre vitrine est consacrée aux gladiateurs, avec notamment un magnifique casque et d’autres objets comme le strigile, qui servait à retirer l’huile et le sable dont les gladiateurs s’enduisaient avant de combattre.

 

Nous terminons notre visite par une vitrine de bijoux précieux retrouvés dans des tombes d’Europe orientale, notamment en Syrie romaine, province très prospère à l’époque. Ces bijoux pouvaient être fabriqués avec des monnaies montées en médaillons ou en bagues, ou avec des plaques de métal découpées. Ces bijoux ont été une source d’inspiration pour des artistes modernes.



Mme Trouvé, Documentaliste