lully-vauban à distance

Après 250 jours de vol interstellaire, j’atterrissais sur Mars. J’étais un peu déboussolé quand, surprise ! Je vis devant moi un être bien étrange…Je me pinçais, me frottais les yeux pour voir si je n’étais pas victime d’une hallucination. Mais non, la chose était toujours devant moi.

Ce que je pensais être son visage était en fait une de ses nombreuses mains. Il en avait exactement dix, reliées par des tentacules au corps, qui s’approchaient de moi. Je ne me sentais pas très rassuré.

Il avait à la place des jambes un pied qui ressemblait à celui d’un escargot. Sa peau dégageait une étrange odeur de poisson frit mélangé à de l’huile de tournesol. Il clignotait, passant du vert au bleu, puis du bleu au vert comme des enseignes de bar. Huit cornes recouvraient toute la surface de chacune de ses têtes et lui donnait l’air d’une statue. Il aurait eu sa place dans le musée du Louvre s’il existait un département de la mythologie martienne.

Me lorgnant avec les six yeux de ses trois têtes, il posa une main sur mon épaule et dit : « Arrra. » Il répétait « Arrra » en m’arrachant des petits morceaux de mon habit. Si je ne m’étais pas dégagé, je me serais sans doute retrouvé tout nu. C’était sans doute une habitude de la planète d’enlever les habits des visiteurs pour les connaître.

Je lui tendis la main ; il se cacha derrière un rocher ! Quelles étranges manières ! Je ne comprenais rien au langage des Martiens. J’appris plus tard que tendre la main signifiait : « Hors de ma vue ! ».

Il m’emmena dans sa ville où j’appris le strict minimum pour vivre sur Mars.

Nadilam