Mon livre préféré par Nadilam

"Le Capitaine Fracasse" de Théophile Gautier

Le Capitaine Fracasse de Théophile Gautier

Un roman de cape et d’épée, mais pas seulement…

Dans un château de misère et de délabrement, un jeune baron vit entouré d’un vieux serviteur, d’un chat sans oreilles (Belzébuth), d’un chien maigre (Miraud) et d’un cheval squelettique (Bayard). Un soir d’hiver, le baron de Sigognac entend frapper sur les lourds battants de la porte de son château. Ce sont des comédiens qui cherchent un toit pour passer la nuit. Epris d’une jeune comédienne de la troupe, il va les suivre en abandonnant sa demeure et devient le Capitaine Fracasse. Duels sous la lune, enlèvements, scènes d’amour et rodomontades, ce livre va de surprises en surprises.

La plume de Théophile Gautier est pleine de verve (voici quelques noms de truands : Bringuenarille, Pied-Gris, Tordgueule, Lampourde), d’imagination (belle description de la misère de Sigognac) et d’humour (scènes cocasses). Les scènes d’action sont racontées de façon très comique. Par exemple, dans une scène d’attaque d’un manoir, le Tyran est trop gros pour passer sur le tronc d’un chêne et il se compare à un éléphant : « il serait aussi sage à un éléphant de danser sur un fil d’araignée qu’à moi de me risquer sur ses brindilles que ferait courber un moineau », et plus loin, il « s’aplatit autant que lui permettait son bedon majestueux ».

Les personnages ont des noms de comédiens et combattent comme dans une pièce de théâtre. Ils sont : Scapin, maigre et agile, Le Tyran, corpulent et gourmand, Le Pédant, faux philosophe et véritable ivrogne, Isabelle, douce et ingénue, La donna Sérafina, fière et arrogante, la duègne, vieille et acariâtre, Le Léandre, amoureux et narcissique, Le Matamore, fanfaron et bouffon. Le personnage du Matamore est beaucoup ridiculisé : il prend une guitare sur la tête quand il en joue devant la fenêtre d’Isabelle, on lui verse un pot de chambre sur la tête car il joue et surtout chante très faux.

Après les rires, les pleurs : un passage très touchant. Pendant une grande tempête de neige, le Matamore, bien qu’il se soit rempli les poches de cailloux et ait pris des pierres dans chaque main pour se lester, est emporté par le vent à cause de sa maigreur phénoménale, et est retrouvé dans la neige, mort.

Ce livre est très comique mais je ne le conseille pas aux impatients !

Nadilam