George Sand
31 rue de Seine-Saint-Germain
Paris.                                                                                                                                                                                  

                                                                                                                                                                                                                         Sceaux, le 3 décembre

                                  Madame Sand,
En lisant votre lettre un énorme sentiment de stupéfaction m'a envahie. Ce n'est pas que je ne suis pas d'accord avec vos propos, mais s'opposer au droit de vote de la femme, sous prétexte qu'elle est sous la tutelle de son maris me semble injuste. A mon avis, si le droit de vote de la femme était accordé à nous, les femmes, pourrions changer les choses! Nous devrions l'avoir ce droit, nous sommes les filles de la Révolution tout de même ! Sans notre aide, la Révolution du siècle dernier n'aurait jamais été possible! Il ne faut pas que les hommes l'oublie! J'ai quelques fois l'impression que nous même l'oublions : C'est bien dommage...

Hormis cela, j'ai trouvée vos idées claires et magnifiquement écrites! Vos idées sur la pudeur de la femme sont justes, il est inadmissible qu'une jeune femme puisse se faire examiner par un homme, nous devrions nous instruire sur ces méthodes et pratiques!Tout comme les autres sciences et arts, car, comme vous le disiez précédemment "L'art est une démonstration dont la nature est la preuve". Au bout d'autant de temps, je trouves cela scandaleux qu'une femme n'aie toujours pas les même droits qu'un homme mais il reste vrai qu'elles occuperaient des fonctions d'une manière différente de celle des hommes ! Il faut continuer notre combat, ne pas céder jusqu'à l'obtention totale de nos droits! Ce qui m'a plu, dans le début de votre discours, est votre capacité a ramener les femmes au membre niveau que les hommes, faire des femmes le sexe fort et c'est pour cela que j'écris cette lettre !

En vous adressant ma plus profonde sympathie,

                                                                                           Sofia Lissac.