Il y a des livres que j'ai du mal à lire, notamment certains classiques où je ne lis que les premières pages avant de les remettre sur l'étagère. Lorsque j'ai lu les enfants de chœur de l'Amérique, cette idée ne m'est venue à aucun instant. Si mes souvenirs sont exacts, le livre débutait sur un monologue de l'Amérique. J'ai tout de suite accroché sur cette idée de personnaliser un pays. Dans la société, nous avons tendance à l'idéaliser. Ce portrait péjoratif mais réaliste contraste donc avec les idées reçues. De plus, cela m'a permis de voir un avis différent du mien sur les personnages de Mark Chapman et John Hinckley. Au cours de la rencontre que nous avions eu avec l'auteure, je me souviens qu'elle nous avait clairement montré que l'Amérique était un « personnage » détestable. Je n'étais alors qu'à la moitié du roman et je n'avais pas perçu l'Amérique comme un « personnage » aussi négatif. Cette rencontre m'a permis de mieux comprendre l'image qu'Héloise souhaitait lui donner.

Quant aux personnages, je les ai trouvés tous les deux très intéressants. L'alternance de leur point de vue ne m'a pas trop perturbé. Je trouvais, au contraire, qu'il était intéressant d'aborder leurs univers en parallèle. La comparaison était ainsi plus facile.

De plus, j'aime beaucoup le concept de s'inspirer de faits réels et d'en faire une histoire, une légende. Cela valorise beaucoup les personnages et permet de ne pas les considérer seulement comme des meurtriers, comme beaucoup le feraient au premier abord je suppose. Le fait de se mettre dans leur peau était intéressant et original. Je pense que je me suis tout de même davantage attaché à John Hinckley car sa fascination envers Jodie m'a paru plus évidente que la fascination de Chapman envers John Lennon. De plus, ce personnage m'a fait éprouver des sentiments, notamment celui de la compassion lors du « soupir de Jodie », où cette femme se plaignait de recevoir les poèmes que John Hinckley lui envoyait.

 

Par contre, j'ai eu du mal à comprendre les passages où Holden Caufield faisait irruption. Après quelques temps, j'ai tout de même compris qu'il était un personnage du roman l'Attrape- cœurs, qui avait été lu et apprécié par Chapman et Hinckley. Néanmoins, les extraits avec ce personnage m'ont davantage perturbé qu 'autre chose et j'avoue les avoir lu en diagonale dans les dernières pages. Une autre chose m'a dérangé : le nom des parties du roman qui faisaient référence aux parties du cœur, par exemple le « Ventricule droit ». D'après ce que j'ai compris, c'était également en rapport avec l'Attrape-cœurs mais ce rapprochement ne m'a pas paru évident étant donné que je n'ai pas lu ce livre et que je ne connaîs donc pas le contexte.

 

Dans l'ensemble, ce roman m'a bien plu et je l'ai trouvé agréable à lire. Au cours de la rencontre, l'auteure avait déclaré que le livre ne serait sûrement pas publié en Amérique. Je comprends que les Américains ne souhaitent pas faire publier un livre français qui dénonce des actes peu glorieux survenus sur leur territoire. Néanmoins, je trouve cela dommage car je pense que ce roman pourrait beaucoup apporter au pays, qui pourrait s'appuyer dessus afin de mieux analyser son histoire. Par ailleurs, la rencontre avec Héloise Guay de Bellisen était intéressante. Cela m'a permis de mieux comprendre certains points du roman et, surtout, d'en apprendre davantage sur le métier d'écrivain.

Je remercie tous ceux qui ont fait en sorte que cette rencontre ait eu lieu et, surtout, Héloise Guay de Bellisen de s'être déplacée.

 

Célia