Grâce à ce roman, on découvre au plus près une pratique culturelle courante en Afghanistan, celle des Bacha posh, qui veut dire « habillée comme un garçon ». Cette coutume  est utilisée par des familles qui n'ont pas eu de fils et qui font le choix d'élever leur fille comme un garçon. Cela permet à l'enfant d'avoir plus de libertés: aller à l'école, accompagner ses sœurs en public, travailler…      L’héroïne est donc une de ces Bacha posh et à travers son personnage on découvre toutes les inégalités entre hommes et femmes qui existent encore dans la société afghane. En effet, on peut vraiment comparer les libertés de la vie quotidienne d’un homme et les obligations et interdits de celle d’une femme, à travers  le personnage de Farruk, qui devenant une femme et ne pouvant plus se faire passer pour un garçon, redevient Farrukhzad. Outre son rêve de mener son équipe aux jeux olympiques, on voit alors combien change sa vie. Elle perd sa relation privilégiée avec son père, ne peut plus sortir librement, doit préparer les repas, servir à table mais ne peut plus partager ce moment avec Pamir. Elle doit comme ses sœurs garder les yeux baissés et celles-ci qui jusque-là la servaient et lui devaient le respect, deviennent méchantes à son égard.  C’est comme si le monde se refermait sur elle et qu’elle perdait toutes libertés.

Sur ce même thème, on peut aussi se rendre compte du poids de la famille et des traditions. Le père et encore plus la mère, se montrent intransigeants et ne semblent pas tenir compte de la souffrance de leur fille à qui ils enlèvent soudain le droit de se faire passer pour un garçon, tout comme il la remplace par la jeune sœur, à qui on n’a pas non plus demandé son avis.

Parallèlement à ce thème central, l’histoire de cette jeune équipe de Kaboulis rêvant de participer aux jeux olympiques d’aviron, nous permet d’aborder d’autres thèmes.                                                                                                                Celui du sport de compétition, avec lequel on découvre toute la rigueur et les efforts nécessaires pour parvenir au meilleur niveau. Mais aussi, la fierté qui motive les sportifs qui voient à travers leur sport un moyen de rendre honneur à leur pays et de réaliser leurs rêves. Le sport devient aussi pour eux un moyen d’échapper à leur condition et de gagner une certaine liberté.

Enfin,  avec cette équipe, c’est le thème de l’amitié qui nous est exposé. Grâce aux liens forts, presque fraternels qui existent entre les différents membres et encore plus, à travers la complicité qui unit Farruk et Sohrab, on voit combien l’amitié aide à grandir et permet d’avoir une force, une ambition plus grande encore.

La relation entre Farruk et Sohrab illustre donc avec force  l’amitié mais nous ramène également au thème central des conditions de vie des femmes afghanes. En effet, le reniement de cette amitié profonde par Sohrab dès qu’il découvre la vérité sur Farruk  et son incapacité d’accepter Farrukhzad montrent combien les femmes peuvent être méprisées par cette société et combien les traditions restent lourdes. Ce même constat étant également visible dans le refus de l’équipe à accepter l’arrivée de la jeune française qui pourtant leur apporte la seule possibilité de réaliser leur rêve.

La fin du roman, avec la décision de Farrukhzad de s'enfuir de chez elle nous ramène à ces différents thèmes. Ce départ peut être soit expliqué par le goût de la liberté dont ne peut plus se passer Farruhzad et sa volonté d'échapper à sa condition de femme. Ou bien par son obligation de partir car ayant été découverte par son ami, leurs liens d'amitié se sont brisés et la honte peut alors s'abattre sur la famille si son secret est révélé. Le petit collier qu'elle laisse accroché à la fenêtre met fin à son histoire d'amitié et au rêve de participer aux jeux olympiques qu'elle partageait avec son équipe. Mais c'est pour elle, une nouvelle vie avec un rêve encore plus grand qui commence, celui de la liberté.