Retour sur trois nouvelles fantastiques écrites en 2012, par des élèves de 3e en Français, suite à la visite du romancier et nouvelliste Georges-Olivier Châteaureynaud.  La vie dans les tranchées pendant le Première Guerre Mondiale et une expérience de stage en entreprise ont inspiré ces récits. Un grand bravo à nos écrivains en herbe : Alexandre, Antoine et Salla !

Alexandre                                                                                                                

 

 

Tu es un soldat...

 

Tu es un soldat, tu es un soldat, c'est ce qu'on me répète depuis mes six ans, mais je

ne savais pas ce qui allait m'arriver plus tard. 6 août 1911, lors de mes douze ans,

lorsque j'étais dans un champ avec mon père, un énorme rocher survolait le ciel à

pleine vitesse, il s’écrasa plus loin dans une forêt non loin de l'endroit où l'on se

trouvait. Nous avions décidé d'y jeter un coup d’oeil. C'était énorme, au moins cinq

mètres de hauteur et huit, non, neuf mètres de largeur, de couleur verte et brillant d'un

éclat qui nous aveuglait. Mon père, un grand soldat d'une infanterie privée de l'armée,

décida d'aller s'en approcher sans savoir ce qui pouvait se produire. Je ne me rappelle

plus ensuite ce qui s'est passé, ma mémoire est devenue trouble, c'est comme si on

m'avait retiré un passage de ma vie, tout ce que je sais c'est que ma mère pleurait et

qu'on m'avait dit plus tard que mon père était mort.

 

16 avril 1917, bientôt trois ans que je me bats dans le froid et la boue, à peine mes

quinze ans fêtés, je me suis retrouvé ici à combattre pour une raison qui m'était

encore inconnue et invraisemblable. Durant ces années, les cadavres s’amassaient

dans les tranchées et tout ça par ma faute. Je ne sais pas, une force en moi me donne

une capacité de survie remarquable, enfin, c'est ce que disent mes compagnons

d'arme. On m'avait prévenu que ça allait être dur, mais à ce point, c'est inhumain.

Pendant ce long périple qu'était la guerre, le sommeil ne venait pas, car le bruit des

canons et des obus s'écrasant sur le sol, ne s’arrêtaient jamais. Mais je n'avais qu'un

objectif : finir cette guerre au plus vite. Je ne me rends pas compte de ce qui se

passait autour de moi, plus les jours et les mois s'écoulaient, plus les soldats ennemis

se trouvaient à terre ; j'étais incontrôlable.

 

Septembre 1918, les soldats restants commençaient à se décourager et à déserter le

front. Pour ma part, le courage se maintenait et mes forces ne faisaient que

s’accroître. Il ne resta plus rien des lieux où mes compagnons et moi étions passés, on

me répétait à chaque fois : << Bon sang, tu as encore fait un carnage aujourd'hui ! >>.

C'était en moi, comme si un esprit me contrôlait, s'occupait de tout, puis quand il

en avait fini avec quelque chose, il me laissait revenir à moi, sans que je me

souvienne de ce qui c'était passé auparavant.

 

Quelques mois plus tard, je crois bien que c'était en novembre, les combats

s’arrêtèrent et tous les soldats furent rapatriés dans des camions puis ramenés vers

leur ville respective. Je m'en souviens maintenant, 11 novembre 1918, l'armistice,

c'est grâce à cela que les combats se sont arrêtés. Le président, Monsieur Raymond

Poincaré, m'avait soi-disant convoqué pour des félicitations, pour le courage dont

j'avais fait preuve lors de cette guerre, mais en réalité, c'était plutôt des aveux de

secret d’État. A mon arrivée dans son bureau, on m'a tout de suite prévenu que ce

qu'on allait me dire pourrait se retourner contre moi si cela était divulgué au monde

entier. Le grand rocher qui s'était écrasé dans la forêt non loin de chez moi, où je me

suis dirigé avec mon père, était en réalité une capsule contenant un produit qui aurait

permis de créer une nouvelle race de soldat, invincible et sans pitié.

 

Lors de la création de ce produit, tous les tests n'étaient pas encore fiables ni très au

point, mais un scientifique qui était chargé du projet avait éjecté cette capsule pour

des raisons qui leur étaient inconnues. Après plusieurs tests plus conséquents, les

scientifiques avaient remarqué que ce produit avait une faille : la mémoire. En effet,

la mémoire permettait à la personne qui avait le produit injecté, de garder le contrôle

quand il avait la force nécessaire. Mon père, ayant reçu un peu de produit dans son

corps, n'y avait pas survécu.

 

Voilà comment j'ai compris que je n'étais qu'une sorte de pion qu'on avait dirigé

durant cette guerre et comment je suis devenu un monstre incontrôlable qui n'a qu'une

chose en tête, éliminer quiconque barrait ma route.

 

 

Antoine

Mémoires d’un mutilé

Je m’appelle Edgar et à cette heure-ci je suis bien vieux et je vous dis mes mémoires de guerre. Je suis mutilé depuis maintenant plusieurs années. Commençons. Il était 16h, nous étions sur le champ de bataille de Verdun. Toujours rien, pas de ravitaillement depuis cinq jours et pas de nouvelles de nos familles respectives… J’étais triste, fatigué et blessé d’une balle dans mon tibia gauche. Personne ne pouvait rien pour moi car j’étais en deuxième ligne, il fallait me transférer à l’arrière mais ce n’était pas dans les intentions de mon commandant qui ne pensait qu’à la bataille. J’avais mal et puis je venais d’arriver il y avait seulement quelques jours.

 

Je vais donc vous raconter ma venue au front en quelques mots. A cette époque j’avais vingt-deux ans, il était de mon devoir d’aller à la guerre, pour défendre la patrie. Je quittai alors ma ville natale (Longjumeau), seul. J’étais célibataire, sans enfants. Le cœur serré, je quittai la ville par le train. Deux jours plus tard, j’arrivai à Verdun.

Je ne parlais à personne, j’étais le « hérisson solitaire » comme ils m’appelaient sur le

chemin (« hérisson » parce que j’avais la moustache qui pique, et « solitaire » car j’étais tout le temps seul). Verdun. Cette ville offrait un tapis de verdure assez impressionnant. Mais tout était

détruit par les obus et les balles d’armes diverses.

Une fois au front, je savais que ma vie allait changer. Je vis alors mon commandant et il

me dit :

Le Nouveau, comment tu t’appelles ? Edgar.

Très bien ! Ces jours vont être très durs pour toi !... »

Cette discussion fut très courte mais claire : J’allais sûrement morfler durant ce temps-là. Quelques heures plus tard, la nuit tomba. J’entendis un bruit assez bizarre et répétitif. Comme si le vent se cognait contre un mur d’acier. Je sortis de mon lit, et soudain je vis jaillir un monstre velu, ignoble et très laid. Il criait très fort. Le bruit était vraiment affreux et désagréable à entendre. Je pris un bâton et le lança sur sa tête mais rien n'y faisait, il criait toujours. Mais le pire dans cette histoire, était que personne ne semblait l'entendre à part moi. J’étais en panique et pétrifié par sa grandeur et sa puanteur. Il s’attaqua à moi et m’assomma avec sa grande main.

 

 

Le lendemain je me levai, et racontai alors cette formidable histoire aux autres soldats.Mais personne ne me croyait. Pourtant je disais vrai : il y avait bien les traces de pas de ce monstre. Bref, durant toute la journée je n’arrêtais pas de tenter de prouver que mon histoire était vraie.

 

La nuit tomba. Ce jour-là nous n’avions pas eu de bataille, c’était un jour paisible pas comme d’habitude. Le soir, j’entrai dans le bureau du chef pour lui souhaiter bonne nuit, quand d’un coup, il se transforma en ce fameux monstre velu. Là, j’étais choqué. Je pris alors une arme et lui tirai dessus, mais la balle se dirigea sur mon tibia. Je ne pouvais plus marcher. Le monstre était sur le point de me tuer lorsque les autres soldats surgirent. Ils m’avaient sauvé. J’ai eu énormément de chance, il pouvait me réduire en bouillie en quelques secondes. Les soldats tuèrent alors le monstre et le découpèrent en morceaux. Ils le mangèrent le matin au petit déjeuner. Ils étaient des sadiques -très rancuniers.

 

Le lendemain matin, le monstre avait disparu de l’endroit où les soldats l’avaient mis.

Quelques heures plus tard, le camp était désert. Les soldats n’étaient plus là. Le monstre non plus. Soudain, je sentis une douleur dans ma gorge comme si un serpent venait de me piquer. Je crois que je mourus à l’instant….

 

 

 

 

Salla
 
Récit fictif élaboré à partir de l'expérience du stage en entreprise.
 

Pour son premier jour de stage en entreprise, l'intégration semblait être plutôt difficile. Heureusement pour elle, elle n'est pas la seule stagiaire. Son tuteur de stage l'emmena à son bureau. Il lui donna plein de dossiers à classer dans un classeur et un poste informatique. Elle a fait cela toute la matinée.
 
A l'heure du déjeuner, elle a eu une carte pour la cantine et elle a mangé avec un autre stagiaire. Et l'après-midi elle a continué à classer les dossiers...
 
A un moment de l'après-midi, le téléphone sonna, son tuteur s'était absenté, alors elle décrocha. Apparemment c'était une amie... Mais pendant ce court instant où elle parlait au téléphone, de l'ordinateur qui était en face d'elle se mit à sortir de la fumée qui envahit tout. La jeune sagiaire en panique avait une bouteille d'eau dans son sac, elle la sortit et jeta l'eau sur l'écran. Mais rien à faire ! Elle se leva pour aller chercher son tuteur, mais avant qu'elle n'ait eu le temps de sortir de la salle, l'ordinateur se mit à voler en l'air... Elle courut chercher n'importe quel employé de l'entreprise.
 
Quand elle fut de retour, tout était à sa place normale, comme s'il ne s'était rien passé...