Littérature et Société: les indignés et Don Quichotte
Par Muriel Tostivint (lycée Marie Laurencin, Mennecy (91)) le 10 février 2015, 14:40 - Lien permanent
Pour cette séance, nous allons nous demander comment réagirait un lecteur "indigné" face aux textes de Don Quichotte.
1) Qui sont les indignés? D'où vient leur nom? Quelle importance a ce mouvement en Espagne? Quelles caractéristiques des personnes qui participent au mouvement sont importantes pour la rédaction d'un cahier de lecteur.
2) Ecris ton cahier de lecteur sur l'un des textes du corpus à partir des éléments étudiés.
Commentaires
Voici quelques adresses à consulter pour mieux connaitre le mouvement des "indignés" en Espagne et t'aider à répondre à la première question.
- http://www.scienceshumaines.com/indignes-les-nouvelles-formes-de-protestation_fr_28437.html
- http://fr.wikipedia.org/wiki/Mouvement_des_Indign%C3%A9s
- http://www.courrierinternational.com/article/2011/09/15/le-jour-ou-les-jeunes-ont-reinvente-la-democratie
- http://www.courrierinternational.com/dossier/2012/07/19/la-ville-ou-sont-nes-les-indignes
La bibliothèque
Ce passage m’indigne toujours autant. Quand j’étais enfant, Don Quichotte était l’histoire que mes parents me racontaient et déjà je trouvais très rustique et ignoble l’acte des amis de Don Quichotte : brûler ses livres dans le but de le faire redescendre sur terre le privant ainsi de son droit de rêver. Priver ainsi les personnes de leur liberté d’agir et de penser c’est tous ce contre quoi on se bat. Relire ce passage a réveillé en moi l’indignation que j’ai toujours portée. Ce qui m’a réjouis au plus haut point c’est la persévérance de Don Quichotte qui malgré tout ne s’est pas laissé abattre et est reparti à l’aventure, à la chasse de ses rêves ! Je m’identifie à ce personnage car moi aussi on a voulu me priver de mes libertés, de mes droits, moi et tout le peuple auquel j’appartiens mais comme Don Quichotte nous ne nous sommes pas laissé faire ! Nous avons réagi et récupéré nos très chères libertés.
La littérature est un moyen d’expression et de révolte, elle prend parfois un pouvoir bien plus grand que ce qu’on peut imaginer. Cervantès comme Stéphane Hessel en fait un usage brillant et tout à fait admirable.
Déjà, à cette époque, certaine personne comme Don Quichotte pouvais faire tous ce qui leur
passait par la tête pour arriver à ses fins. C’est quelque chose que j’admire je ne le pense pas fou puisque les membres du mouvement que je soutiens sont aussi déterminés à changer la démocratie que Don Quichotte à devenir chevalier. Je perçois tout de même de la folie lorsqu’il est pris d’hallucination et confond les moulins à vent avec des géants.
Je suis un indigné et fier de l’être. Pour moi Don quichotte nous ressemble car il suit ses idées et ses envies. Il n’accepte pas la réalité, il veut la changer. Un peu comme nous, certes il ne défend pas les mêmes idées mais se bat pour une cause qui lui est chère (sa liberté). Le fait qu’il quitte tout pour vivre ses rêves nous montre qu’il est prêt à tout pour arriver à ses fins.
J’aime ce passage car j’apprécie la détermination du personnage pour arriver à son but, qui est de partir se faire chevalier errant a travers l’Espagne. Sa détermination est semblable a celle des Indignés. Son comportement est donc motivant pour les Indignés.
Ce livre est pour moi un exemple à suivre ! Don Quichotte, dans sa folie, croit être un chevalier alors que ces derniers n’existent plus. Et malgré les autres personnages qui essayent de lui faire remarquer et qui parfois sont méchants avec lui, il continue. Il continu jusqu’à atteindre son but et n’en démord pas jusqu’à la fin. Ce passage nous montre que la politique joue un rôle important. En effet, le clergé brûle les livres de Don Quichotte jugé comme responsable. Aujourd’hui, la politique nous empêche d’avoir plus de libertés et donc veulent commander nos choix ce qui se rapporte au clergé dans Don Quichotte.
J’aime Don Quichotte. C’est un original, un réformiste comme nous. Il croit en ses idées, il diffère des autres et l’assume. Notre société est comme l’entourage de Don Quichotte : tous veulent nous enfermer, nous les jeunes, dans un moule d’ignorance et de soumission. Cette société est une contre utopie. Je n’accepte pas ça. On ne va pas se laisser faire ! Cependant, de l’extérieur nous, les indignés paraissons fous, les gens croient que nous suivons des objectifs impossibles et irréels.
Dans l’épisode de la bibliothèque, la justice des amis de DQ pour choisir les livres à garder est aléatoire et ridicule, elle dépend de leurs goûts. C’est une justice fragile. C’est la même chose avec notre gouvernement. Ces derniers sont capables du pire (brûler les livres de DQ) pour enfermer le chevalier dans une vie ‘’normale’’. Ses amis détruisent des rêves. La question est : le gouvernement est-il lui aussi capable du pire ?
Ce Don Quichotte qui meurt en ayant combattu pour ses idées, c'est un jeune indigné qui tombe sous les coups de la police! Il a combattu pacifiquement, fléchissant sans rompre face à ses nombreux adversaires, comme nous ! Cette histoire est un reflet de notre lutte avant l'heure ! Don Quichotte me fait penser à ces personnes âgées que l'on croise au milieu des jeunes manifestants, fatigués, blessés parfois mais toujours debout.
Extrait : gouvernement de Sancho Panza (chapitre 13-15)
Il fait preuve de véritable justice, il vit dans la réalité, connaît le peuple. Il est l’allégorie du pouvoir au peuple, de la démocratie. Si notre gouvernement n’est pas capable de s’occuper de l’avenir des jeunes adultes et des finances de leur pays, ils devraient démissionner. Il doit cesser de penser à leur carrière et satisfaire les besoins de la population en acceptant la mise en place d’un nouveau gouvernement.
« Ci-gît l’hidalgo redoutable qui poussa si loin la vaillance qu’on remarqua que la mort ne put triompher de sa vie par son trépas. »
- Ce brave Don Quichotte, qui était déterminé, qui jusqu’au bout s’est battu pour défendre ses conviction, est un exemple pour nous tous. Nous, les Indignés, formons une galaxie composite de jeunes, de retraités, de chômeurs, de salariés. Beaucoup croyaient la jeunesse anesthésiée, démotivée, abrutie, mais nous sommes bien là, et comme ce courageux Don Quichotte, nous allons faire tout notre possible pour réveiller les consciences. Dans plus de 60 villes d’Espagne, différents collectifs appellent, via Internet, tous les gens indignés par la situation politique, économique et sociale, par la corruption, par la vulnérabilité du citoyen, à manifester. Des dizaines de milliers de personnes répondent à l’appel. Don Quichotte est malheureusement mort, mais heureux, heureux d’être mort sagement et d’avoir vécu dans la folie. Il a gagné sa bataille, et j’espère que nous allons finir notre vie comme lui, même si il a du souffrir à cause de sa folie durant sa vie, il a réussi malgré les regrets.
Don Quichotte, comme nous, croyais en ces idées malgré les critiques de certaines personnes, qui le croyais fou, il défendais ces idées jusqu’au bout. Même si à sa mort il regretta fortement ces idées, nous nous en assumerons les conséquences. Nous comme Don Quichotte, nous voulons imposer nos idées malgré le jugement du grand pouvoir.
“Nous vivons la perte de sens d’idéologies qui ne fonctionnent plus. Sur les places, il y a des idées vivantes, du respect, du bon sens, et personne n’a besoin de se raccrocher à des bannières. Chaque personne est un monde, chaque personne a son idée.”
La Mort de don Quichotte vu par un indigène
Je trouve que ce passage est particulièrement intéressant dans le fait que don Quichotte a un déclic en se remettant en question ses péchés. Il le fait d’une façon spontanée en se réveillant d’un moment à l’autre et en s’écriant.
Il remercie Dieu de lui avoir ouvert l’esprit et de lui avoir accordé sa miséricorde. En référence aux évènements de 2011, qui perdurent des nos jours, je pense que le gouvernement devrait prendre exemple sur don Quichotte et changer.