Correspondance avec Jean-Luc Marcastel, 3ème semaine !
Par Marotine Marielle (Collège Les Châtelaines, Triel-sur-Seine (78)) le 07 juin 2022, 09:28 - Lien permanent
Bonjour M. Marcastel,
C'est avec beaucoup de curiosité que nous avons découvert vos réponses !
Merci beaucoup d'avoir partagé avec nous votre nouveau projet : la bande-annonce nous a donné très envie de lire la série, c'est noté d'ores et déjà dans la liste de livres à acheter pour le CDI ! :-)
Merci beaucoup également pour ce que vous nous avez confié sur votre quotidien d'écrivain, quelle discipline !!
Voici nos questions pour cette semaine !
1. Combien de temps avez-vous mis à écrire Libertalia ? Vous êtes-vous documenté sur le contexte historique et comment ?
La rédaction du livre en lui-même, du moment où j’ai commencé à rédiger et celui où j’ai posé le point final, m’a demandé quinze jours (j’écris un chapitre par jour). Mais il faut rajouter à cela la construction du plan, les recherches préliminaires, la rédaction du synopsis complet (j’écris toujours le synopsis complet et détaillé, chapitre par chapitre, avant de me lancer dans la rédaction d’un livre, comme un scénario de film) puis les corrections et relectures après… en tout, cela a dû me prendre deux ou trois mois.
Pour la documentation, je suis allé à la bibliothèque d'Aurillac, j'ai aussi acheté des livres sur la ville de Nantes, puis sur Internet, bien sûr. L'esclavage et le commerce triangulaire, je connaissais, car j'étais professeur d'histoire, mais là aussi je me suis documenté plus avant que je l'avais fait jusqu'à présent.
Je vais vous expliquer comment j'écris une histoire... ainsi vous saurez comment je travaille.
D’abord j’ai une idée. Je la note.
Puis je « tire le fil » pour voir si j’ai vraiment quelque chose à raconter, si c’est le cas je commence à faire un squelette de l’histoire (généralement, à ce stade, j’ai le début, la fin et quelques petits épisodes entre les deux, il faut encore que je relie tout ça, que je « comble les blancs » que j’invente ce qui va m’amener du début à la fin en passant par les étapes que j’ai notées). Je note donc les personnages qui vont intervenir dans mon histoire, les péripéties qui vont s’y dérouler…
Une fois ceci fait, je reprends mon plan et je me mets à écrire le synopsis détaillé de l’histoire, chapitre par chapitre (un petit paragraphe pour chaque) en veillant qu’ils fassent tous à peu près la même taille (cinq pages dactylographiées) et se terminent tous par un « cliffhanger » ( un moment où le suspens est à son comble, par exemple quand Henri, sous le pont, entend soudain une respiration derrière lui) pour donner envie au lecteur de lire la suite…
Parfois ce résumé est plus détaillé que d’autres et j’ai, par exemple, déjà écrit tous les dialogues d’un chapitre.
Une fois ce scénario (qui peut faire une trentaine de pages) écrit et terminé, je regarde si les chapitres sont bien équilibrés (par exemple s’il n’y a pas trois chapitres de discussion suivis de trois chapitre d’action, auquel cas j’essaie d’alterner les uns et les autres pour maintenir le rythme de l’histoire).
Après, je me mets à la rédaction. Tous les matins, je me lève, je déjeune, je prends mon synopsis, je regarde ce qui se passe dans mon chapitre du jour, et je l’écris. Un chapitre par jour. Jusqu’à la fin.
2. Comment avez-vous travaillé avec les deux illustrateurs, Cécile et Lionel Marty ? Et pourquoi deux illustrateurs, d’ailleurs ?
Cécile et Lionel Marty (qui avaient déjà travaillé avec moi sur « Le Retour de la Bête », sont des amis proches depuis longtemps. Plus encore, Lionel est mon ami d’enfance, nous nous connaissions déjà en sixième, nous étions dans le même collège. Il voulait déjà devenir auteur de bande dessinée et moi auteur de romans. Nous étions têtus tous les deux, nous avons persévéré, et nous avons toujours travaillé ensemble. Il illustrait les histoires que j’inventais quand nous étions au lycée…
Alors bien sûr c’est un plaisir de travailler avec eux, nous nous connaissons si bien… ils savent ce que j'ai dans la tête et le transcrivent à la perfection. Avec eux, je ne suis jamais déçu du résultat et nous pouvons discuter des illustrations ou de la lanière dont nous voyons les choses très facilement, ce qui n'est pas forcément le cas avec d'autres illustrateurs.
Et sinon, on a fait un peu de pub sur notre ENT, pour dire qu'on est heureux de pouvoir discuter avec vous !
Super ! J'en suis ravi, merci, ça me fait très plaisir, et je suis heureux que cette correspondance vous plaise.
Et pour mettre en ligne, surtout ne vous gênez pas, c'est extra.
On vous souhaite une très bonne semaine !
Très bonne semaine à vous aussi.
Jean-Luc Marcastel