Liste des personnages :

- La journaliste, appelée Melody Abberline

- Le SS, appelé Hank Zikenheiner

 

 

Nous sommes au printemps 1944, Melody Abberline arrive devant Hank Zikenheimer, ils s’assoient face à face et un malaise s’installe entre nos deux protagonistes… Melody commence, la voix hésitante…

 

MELODY. - Bonjour Monsieur Zikenheimer, merci d’avoir répondu a notre appel, nous savons que vous prenez un énorme risque à répondre à nos questions.

HANK. – Il n’y a pas de problème, le monde a besoin de savoir.

MELODY. – Racontez-nous la vie dans le camp de concentration.

HANK. – Souhaitez-vous que je vous parle de la vie des captifs dans les camps ou bien des officiers ?

MELODY. – Si possible j’aimerai que vous me parliez d’abord des officiers.

HANK. – Il y a une hiérarchie dans les camps, en haut de cette pyramide se trouvent le commandant suprême des SS et qui connait tout le fonctionnement de Auschwitz, et dirige tout les officiers ainsi que les « bourreaux ». Ensuite se trouve le commandant opérationnel SS qui contrôle l’inspection des camps de concentration. Enfin se trouve les officiers nazis qui suivent les ordres de leur supérieur et  s’occupe des arrivants.

MELODY. – Qu’êtes-vous ?

HANK. – Je suis un officier SS qui a pour tache de surveiller les prisonniers juifs qui nettoient les chambres à gaz et qui amène les corps dans les fours crématoires. Et je vous avoue que la pression des SS supérieurs est très forte.

MELODY. – Humm et bien je m’en doute… Maintenant parlez-nous des conditions de vie des captifs.

 HANK. – Les captifs qui n’étaient pas sélectionnés pour travailler dans le camp étaient conduits au Zentralsauna  pour la procédure d’admission au camp. C’est à partir de ce moment là que commençait le processus de déshumanisation. Ils étaient déshabillés, tondus, désinfectés. De plus, c’est dans ce camp qu’à partir de 1942, les déportés étaient tatoués d’un numéro sur l’avant-bras, puis après une période de quarantaine, étaient affectés à une équipe de travail à Birkenau. S’ils constituaient un système d’extermination, les camps étaient aussi, ce qu’on ne sait pas toujours, un système économique fondé sur l’esclavage. Les déportés gardés en vie à leur arrivée à Auschwitz ou dans les autres camps devaient pouvoir servir l’économie allemande et son effort de guerre. Considérés comme "rentables", ils étaient utilisés comme main d’œuvre gratuite, taillable et corvéable à merci. Bref, ils étaient transformés en esclaves. Epuisés par le travail, beaucoup d’entre eux mourraient.

MELODY. – Oh mon dieu, cela est terrible ! Je ne peux pas imaginer la souffrance de ses gens…

HANK. – J’ai bien essayé d’améliorer la vie de certains déportés mais je me ferai tuer si mes supérieurs le découvraient. De plus, ces déportés seront envoyés dans les chambres à gaz.

MELODY. – Avez-vous déjà pensé à fuir ce camp ?

HANK. – Et bien oui, j’y ai déjà pensé à plusieurs reprises mais cela représentait trop de risques. En effet, la S.S. me retrouverait facilement lors de mon évasion car les officiers connaissent mon identité et s’en prendrait à ma famille, et je ne veux en aucun cas qu’ils leur fassent du mal.

MELODY. – Que pensez vous de l’avancé des Alliés ?

HANK. – Si ils arrivent jusqu’à Auschwitz, et bien ça serait très mal pour moi. En effet, je passerai devant un tribunal pour crimes contre l’humanité et je serai surement exécuté. J’espère qu’ils verront que j’ai de bonnes intentions…

MELODY. – J’espère aussi, Monsieur Zikenheiner. Merci beaucoup pour cette interview, j’ai appris beaucoup de choses en venant ici. Grâce à vous, le monde pourra connaître la vie dans les camps pout peut-être les arrêter lors de la possible libération de l’Allemagne, si elle se produit un jour…

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Texte écrit et imaginé par Paul Sanches et Magalie Collin - Mars 2016