par Danaé, Chloé et Corentin

De village agricole devenant ville, Verrières a plus changé entre 1945 et 1990 que durant le millénaire précédent…

Voici quelques repères historiques mis en perspective par M. Michel COLONNA (historien) 



document complet téléchargeable en bas de page

 

Avant notre ère

       L’histoire de la commune est étroitement liée à celle de l’Abbaye de Saint-Germain qu’il s’agisse du village même ou des deux écarts de Migneaux et d’Amblainvilliers qu’un écrit de 1176 signale aussi dans ses possessions.
Quelques siècles de calme relatif suivent les invasions normandes de 845 à 885 qui interrompent la prospérité de l’Abbaye. 

l’Abbaye de Saint-Germain

Autour de l’an 1000

       A l’époque de Charlemagne Verrières dépend d’Antony jusqu’à la fin du 12e siècle, date à laquelle elle est érigée en paroisse suite à l’édification de son église. L’emprise des moines est totale sur les moindres actes des Verriérois, colons de l’Abbaye. Cependant en 1248, Thomas de Mauléon, Abbé de St Germain, leur accorde quelques latitudes en échange d’un lourd tribut.

Verrières aux 12è et 13è siècles

       La guerre de Cent Ans (1337-1453),

       les Guerres de Religion (1562-1598), la Fronde (1648-1653) auxquelles s’ajoutent les grandes épidémies de peste et de choléra, ainsi que les multiples disettes dues aux mauvaises récoltes, marquent profondément la commune.


La forêt, qui est aussi en grande partie propriété de l’Abbaye,

séduit Louis XIV qui s’y rendait pour la chasse.

 Il en fait l’acquisition. En 1682, elle rejoint le domaine royal.

Au cours de ces périodes, Amblainvilliers connaît un parcours singulier. Devenue possession du Seigneur de Massy au XIIIè siècle, sa place forte est investie en 1358 par les Anglais. Evacuée contre rançon en 1360, Jean le Bon la fait détruire. Le hameau redevient dépendance de l’Abbaye en 1679. Verrières aux 16è et 17è siècles

       Passé ensuite en différentes mains, il échoue en 1769 à Louis-Joseph de Bourbon, Prince de Condé (1736-1818), qui forme à Coblence en 1792, l’armée des émigrés. La même année, l’ensemble des biens de l’Abbaye et du Prince sont vendus comme biens nationaux et le château d’Amblainvilliers est détruit en 1796 par l’acquéreur du domaine.

Verrières au 18è siècle.

En 1815, à la tête de la cavalerie, le Général Exelmans fait mouvement en bordure du bois de Verrières contre les troupes alliées qui menaçent Paris. Il rompt l’ensemble de leurs lignes qu’il repousse jusqu’à Rocquencourt.

Des ouvrages fortifiés sont édifiés dans le bois à la suite du conflit de 1870 - 1871 afin de protéger la capitale. Ils comprennent cinq batteries et un réduit constituant une des places fortes ceinturant Paris.

Verrières au 19è siècle

       Verrières a peu changé durant le XIXè siècle, restant un modeste village de maraîchers et de riches propriétaires (1 071 habitants en 1801 et 1 127 en 1873) ; cependant, durant le dernier quart du siècle, l’expansion des Etablissements Vilmorin-Andrieux attira une nouvelle population d’origine provinciale (1 426 habitants en 1899).

 

Verrières au 20è siècle

De village agricole devenant ville, Verrières a plus changé entre 1945 et 1990 que durant le millénaire précédent…

        Verrières avant la dernière guerre

Jusqu’en 1914, la vie a continué comme auparavant à Verrières, appelé depuis peu Verrières-le-Buisson pour rappeler son Bois (en vénerie, un buisson est un bois isolé) et le distinguer d’autres communes ayant un nom similaire ; c’était resté un bourg agricole, producteur de fraises en particulier, et dominé par les Etablissements Vilmorin-Andrieux.

Cependant, la banlieue parisienne commençait à s’étendre, et le premier lotissement d’un grand domaine eut lieu dès 1903, quand les héritiers de Cambacérès, après la démolition du château de Migneaux, vendirent 25 hectares du parc en lots assez vastes, respectant le site (plan d’eau, vieux arbres), ce qui ne fut pas le cas des trois autres petits lotissements réalisés avant 1914.

Après la guerre, Verrières dont les forts, dans le Bois, avaient surtout servi de base arrière pour les soldats convalescents, continua à résister à la densification croissante des villes voisines : de 1928 à 1936, cinq lotissements seulement ont été réalisés, dont quatre sur les parcs de grandes propriétés (Beau-site 1 et 2, les Grands Chênes, les Tilleuls), mais il s’agissait cette fois de petits lots (400 m2 environ) vendus à des acheteurs modestes du Sud de Paris et villes proches.

En 1939, Verrières était encore peu urbanisé : de 1460 habitants en 1900, la population était passée à 3000 seulement.

        Verrières après la libération

Jusqu’en 1954, les constructions empiètent peu sur les parcelles de culture ; en 1956, on voit apparaître deux immeubles (de 32 et 12 logements) loués en H.L.M., et en 1962, la SCIC entreprend un vaste programme de 446 logements en copropriété, avec 16 bâtiments dont 3 tours de 15 étages, le Clos, construit sur une partie du parc du château de Paron (Régnier).

Pendant trente ans, immeubles et maisons ont alors poussé sur les grandes propriétés comme sur les champs, l’opération la plus importante, et la plus controversée, étant l’urbanisation de l’Est de Verrières, la plaine des Godets, les 100 hectares de cultures vendus en 1965, par les Etablissements Vilmorin-Andrieux.

De 3500 habitants en 1946, Verrières est ainsi devenu en 1992 une ville moyenne de 15791 habitants. Depuis lors, par manque de nouveaux terrains, la croissance est beaucoup plus lente (15923 en 1999) et si la dernière ferme, à Amblainvilliers, a disparu vers 1972, il reste encore quelques terres agricoles et un vaste champ de cultures maraîchères à la Glacière et à la Vallée à la Dame.

La ville actuelle est peu densément peuplée, avec beaucoup de maisons individuelles, et peu de personnes par logement (entre 1900 et 2000, la population a été multipliée par onze, mais le nombre de logements l’a été par vingt-deux).

        L’évolution de Verrières

Pendant longtemps, la mairie et les écoles ont pu occuper une même maison, mais dès 1885, la municipalité a fait construire une annexe presque en face (actuellement Centre de la petite enfance) et, en 1931, tout à côté, un vaste et majestueux bâtiment (devenu école Paul Fort).

De 1961 à 1986, six groupes scolaires ont dû être bâtis pour suivre l’accroissement de la population. De même la mairie a été transférée en 1936-37 dans le château Carteron (villa Sainte-Catherine) beaucoup plus vaste.

De nombreux autres équipements communaux ont été construits ou aménagés : gymnases, stade, centre culturel (installé en 1975 dans un bâtiment des Ets Vilmorin-Andrieux, rénové en 1905), salle des fêtes (le Colombier, 1975), maisons de retraite…

Beaucoup ont pris des noms qui rappellent les deux héros verriérois de la Résistance, Honoré d’Estienne d’Orves et son neveu David Régnier, et les trois écrivains qui ont fait de Verrières un centre littéraire de 1950 à 1970, Louise de Vilmorin, André Malraux et Paul Fort.

Dès 1926, un grand axe Est-Ouest avait été prévu pour traverser Verrières en évitant le centre de la ville : c’est le boulevard Foch réalisé en 1963-64. Enfin on peut rappeler que de 1946 à 1999, les activités aéronautiques du Centre des Gâtines ont eu un rôle important dans la vie de la commune.

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